Fruit de la collaboration d’une équipe de scientifiques du Canada et de l’Europe, le projet HyperSpace vise à développer un réseau de communication quantique entre les continents. Le projet, qui est axé sur la recherche en photonique quantique intégrée et en communications spatiales optiques, est piloté par le professeur Roberto Morandotti de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).
Le projet a reçu un financement conjoint de près de 2 millions de dollars sur trois ans de la Commission européenne (dans le cadre du programme Horizon Europe) et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).
L’objectif d’HyperSpace est de poursuivre le développement des communications quantiques par satellite en s’appropriant les expériences de réseaux quantiques mondiaux évolutifs. À terme, ce réseau quantique mondial interconnectera un large éventail de processeurs quantiques en utilisant une variété de canaux quantiques, un peu comme dans l’Internet conventionnel.
Les applications de HyperSpace dans le domaine des technologies de l’information et des capteurs seront multiples. Ainsi, un internet quantique mondial pourrait permettre des applications considérablement améliorées, telles qu’une synchronisation plus précise des horloges, une information en nuage hautement efficace ou même une transmission de données hautement sécurisée grâce à la cryptographie quantique qui repose sur des principes physiques.
C’est l’intrication quantique, un phénomène qui fascine les scientifiques du monde entier, qui est à la base de ce projet. L’idée même que deux particules soient intimement liées et que la modification de l’état de l’une entraîne instantanément une modification de l’état de l’autre, même si elles sont à des millions d’années-lumière reste spéculaire, explique l’INRS dans un communiqué. Autrefois décrite par le physicien théoricien Albert Einstein, comme « étrange », cette action est aujourd’hui à la base d’applications futuristes en matière de traitement de l’information et de détection.
Des photons intriqués ont déjà été échangés avec succès sur de courtes distances au moyen de faisceaux libres dans l’air ou de fibres optiques. Mais l’échange sur de plus longues distances présente encore un certain nombre de défis. Selon les chercheurs, la solution passe par l’échange direct de photons intriqués dans l’espace via des liaisons optiques par satellite. C’est ce que le projet HyperSpace aspire à accomplir.
« Ce projet d’envergure internationale nous permettra d’étudier la distribution de photons complexe (à haute dimension) intriqués par satellite, une première dans le domaine! Je remercie le CRSNG et la Commission européenne de soutenir nos travaux. Cette collaboration va nous permettre de propulser la recherche en communication quantique à un tout autre niveau et de résoudre ensemble des défis technologiques dont les résultats seront profitables à la société », a déclaré Roberto Morandotti, responsable universitaire au Canada de ce projet international.