TENDANCES Pour la première fois de son histoire, l’industrie des télécommunications sans fil a réalisé au troisième trimestre de 2006 des bénéfices d’exploitation de plus d’un milliard de dollars.
Selon des données publiées cette semaine par Statistique Canada, les bénéfices d’exploitation de l’industrie des télécommunications sans fil ont atteint 1,2 milliard de dollars au troisième trimestre de 2006, en hausse de 34,4 % par rapport à la période correspondante en 2005.
Ce bond des bénéfices d’exploitation résulte de l’effet combiné de la croissance rapide de 16,4 % des revenus d’exploitation et de l’augmentation beaucoup moins prononcée de 8,8 % des frais d’exploitation.
Au troisième trimestre de 2006, les revenus d’exploitation du sans fil ont atteint 3,4 milliards de dollars, et les frais d’exploitation, 2,2 milliards de dollars.
L’ajout de nouveaux clients explique en bonne partie la croissance robuste des revenus du sans fil. On comptait 17,6 millions d’abonnés au sans-fil au 30 septembre 2006, soit 1,6 million ou 10,1 % de plus qu’un an auparavant.
Ces abonnés ont également utilisé davantage leurs appareils et dépensé plus pour leurs services, permettant ainsi à l’industrie de dégager des revenus supplémentaires. Les revenus moyens par abonné ont ainsi grimpé de 5,7 % en un an, passant de 180,60 $ au troisième trimestre de 2005 à 190,80 $ au troisième trimestre de 2006.
Alors que le marché du sans fil a continué sur sa lancée, celui des télécommunications classiques par fil a poursuivi son déclin, surtout dans le marché résidentiel.
À la fin du troisième trimestre de 2006, 11,4 millions de lignes résidentielles classiques étaient branchées au réseau, soit 6,5 % de moins qu’à la même date un an plus tôt. En un an donc, le nombre de lignes résidentielles classiques a dégringolé de 788 000. L’essentiel de cette perte a été comblé par les grands câblodistributeurs qui ont recruté au cours de cette période environ 740 000 clients pour leurs services de téléphonie par câble.
La perte de clients résidentiels a continué d’entraîner à la baisse les revenus des exploitants traditionnels de réseaux par fil. Ceux-ci sont passés de 5,6 milliards de dollars au troisième trimestre de 2005 à 5,5 milliards de dollars au troisième trimestre de 2006, en baisse de 1,7 %.
Il s’agit d’une tendance lourde qui a débuté il y a déjà cinq ans. Depuis le début de 2001, les revenus trimestriels ont chuté d’une année à l’autre tous les trimestres sauf pour les deux derniers trimestres de 2004.
Malgré des revenus à la baisse, les opérateurs traditionnels de télécommunications par fil ont réalisé des bénéfices d’exploitation légèrement plus élevés au troisième trimestre de 2006 qu’au cours de la période correspondante en 2005. Il n’en demeure pas moins que les 17,1 cents de bénéfices engendrés par dollar de revenus dans ce segment de l’industrie représentaient à peine la moitié des bénéfices générés par le sans-fil.
Au cours des neuf premiers mois de 2006, les acquisitions d’immobilisations des opérateurs traditionnels de télécommunications par fil ont atteint 3,0 milliards de dollars, tandis que celles des opérateurs de télécommunications sans fil ont été de 1,2 milliard de dollars.
Dans un cas comme dans l’autre, la valeur des acquisitions d’immobilisation par dollar de revenus a été comparable à celle des neuf premiers mois de l’année précédente.