Les technologies de l’information et des communications sont utiles ou bien essentielles à la vie des organisations et des individus. Certains s’en passionnent un peu, beaucoup, à la folie. Attention à la dépendance « technoaffective »…
Les technologies de l’information et des communications (TIC) sont omniprésentes au travail, au repos et dans les loisirs. Elles sont pratiques pour le traitement de données, pour l’obtention d’informations, pour le divertissement et pour l’interaction. Que ce soit sur le coin du bureau ou dans le creux de la main, les TIC sont appréciées par plus d’un.
Or, en ce lendemain de Saint-Valentin, une fête religieuse qui est devenue au fil des ans un événement social et commercial qui est consacré à l’amour, on peut s’interroger sur l’impact des TIC sur la vie affective des utilisateurs.
Plusieurs utilisateurs des TIC les perçoivent comme un simple outil, mais d’autres ont une véritable passion pour des appareils, des logiciels ou des moyens de communication et d’interaction. Des fabricants, des éditeurs et des fournisseurs font des pieds et des mains pour que les utilisateurs choisissent leurs produits et qu’ils les « aiment », un peu comme les prédicateurs souhaitent convaincre des âmes égarées ou en perdition des bienfaits de la spiritualité.
Certains utilisateurs, réunis par l’entremise de clubs ou de forums de discussion, manifestent leur appréciation envers les technologies un peu comme certains manifestent leur amour inconditionnel envers un artiste. D’autres, au contraire, clament haut et fort qu’ils détestent tel système ou tel service.
Des sondages, publiés de temps à autre, font état de sentiments de tristesse, d’abandon et d’impuissance lorsque leurs produits ou leurs services technologiques ne sont pas disponibles. Également, de nombreux sondages ont été publiés au cours des derniers jours pour souligner combien de personnes utilisent les TIC pour tenter de trouver l’âme soeur. Certaines personnes ont une préférence pour les relations virtuelles physiques par l’entremise des technologies, et certaines affectionnent une forme d’interaction personne-machine qui en ferait sourciller plus d’un…
L’utilisation des TIC de façon complémentaire pour trouver l’âme soeur ou pour manifester son appréciation envers une personne est une chose. Par contre, l’utilisation des technologies comme unique moyen d’obtention d’affection ou comme cible d’affection est une tout autre chose.
Les TIC évoluent, et la société qui les utilise aussi. Ainsi, plusieurs personnes s’interrogent sur l’individualité des comportements et sur la dénaturalisation des relations amicales et amoureuses, découlant du fait que les TIC constituent un canal d’interaction ou bien une source de réconfort.
Un sketch d’un groupe d’humoristes absurdes, où deux clavardeurs se rencontrent en personne et sont incapables de prononcer un mot, se solde par la réalisation de leurs conversations en face à face à l’aide de leurs ordinateurs portables! Ce qui semble farfelu, d’une certaine façon, est une réalité qui risque de s’accentuer à une époque où le temps à accorder aux rapports humains semble se réduire comme le nombre de cases libres dans un agenda.
Malheureusement, on retrouve autant de la sincérité que de l’hypocrisie dans l’univers technologique, à l’image de la vie qui prévaut à l’extérieur de la technologie. D’autant plus que la solitude, une triste réalité de la vie actuelle, peut s’amplifier plutôt que s’amenuiser en utilisant les technologies. D’autre part, les TIC sont également une source de friction ou de rupture de rapports humains, en tant que dépendance ou de moyen d’évasion de la réalité.
Néanmoins, les TIC jouent un rôle indéniable dans l’établissement de liens virtuels qui débouchent en des rapports humains concrets pour bien des personnes. Les moteurs de recherche et les réseaux sociaux permettent à des inconnus de se découvrir, tout comme à des amis de se retrouver.
Somme toute, on ne peut que souhaiter aux personnes en quête ou en situation d’amitié ou d’amour perçoivent dans les TIC un moyen complémentaire de communication et d’interaction. Mieux vaut apprivoiser les rapports avec la technologie avec discernement, car les TIC, qu’on les aime ou non, sont là pour rester…
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.
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