Les TI chez Groupe St-Hubert : Respecter le plan de match

Selon Lucie Grenier, la vice-présidente responsable des TI chez Groupe St-Hubert, une feuille de route en TI est un plan de match à respecter plutôt qu’une recette à suivre.

Photo Lucie Grenier
Lucie Grenier, vice-présidente, Technologies de l’information chez Groupe St-Hubert.

Rencontrée lors d’une édition estivale des conférences La tribune des CIO du regroupement d’intérêt Réseau Action TI-Montréal, Lucie Grenier, la vice-présidente, Technologies de l’information chez Groupe St-Hubert, a indiqué que l’entreprise avait complété l’an dernier l’implantation du progiciel de gestion intégré SAP avec l’aide d’un partenaire externe.

C’est un diagnostic classique de parc applicatif hétérogène aux applications vieillissantes et incompatibles, posé par une firme de service-conseil, qui est à l’origine de l’implantation d’un tel progiciel et d’une adhésion aux processus ITIL (Information Technology Infrastructure Library). Mme Grenier, qui a été recrutée en 2009 pour son expérience au niveau du logiciel commercial SAP, a affirmé que le projet a entraîné une transformation majeure des processus au sein de l’organisation.

Or, l’entreprise même a fait l’objet d’importantes transformations au cours des dernières années par la diversification de ses activités. Outre la division de restaurantion Les Rôtisseries St-Hubert qui constitue l’élément le plus connu, Groupe Saint-Hubert chapeaute une division de transformation alimentaire (Produits alimentaires St-Hubert) et une division de distribution alimentaire (Meilleures marques). Au début de l’année, l’entité a acquis l’entreprise Maître Saladier, de Boisbriand, qui est spécialisée dans le prêt-à-manger. Cette diversification commerciale a créé de nouveaux défis qui ont nécessité une implication accrue des TI dans l’entreprise.

« Auparavant, St-Hubert était concentrée sur le support des caisses dans les restaurants. Mais lors de l’acquisition [de Meilleures Marques], pour la première fois l’entreprise a dû s’interroger sur la gestion des processus de logistique, des connaissements, des chargements de camion… C’était complètement un autre univers. La fondation était bonne en restauration, mais en commerce de détail c’était le cas typique de la toile d’araignée ou du spaghetti », a indiqué Mme Grenier.

Impératifs

Alors que le projet de progiciel, qui partait de zéro, nécessitait des investissements majeurs et une transformation en profondeur de Groupe St-Hubert, d’autres besoins impliquant les technologies de l’information se sont manifestés au cours des trois dernières années.

Par exemple, un incident d’intrusion survenu en mars 2009 a été contrôlé promptement, mais a nécessité une amélioration rapide de l’environnement informatique. « Il n’y a pas eu d’impacts au niveau des clients, mais nous avons vu combien nous étions vulnérables. Nous avons sécurisé, standardisé et harmonisé notre infrastructure, ce qu’on devait faire de toute façon », a indiqué Mme Grenier.

Ce sont des exigences externes de nature normative qui ont suscité le plus de besoins technologiques au sein de l’entreprise : le ministère des Finances du Québec a imposé l’installation de modules d’enregistrement des ventes aux caisses; les normes PCI ont édicté une façon de manipuler l’information relative aux cartes de crédit; les émetteurs de carte de crédit ont exigé le traitement des transactions fondées sur les cartes à puce.

S’en tenir au plan

D’après Mme Grenier, la feuille de route technologique de l’entreprise a été tracée en fonction de ces impératifs normatifs. Or, elle affirmé que cette feuille de route constitue un plan de match et non une recette (Dommage pour l’analogie qui aurait convenu à l’entreprise du secteur de l’alimentation). À son avis, bien qu’il soit tentant de faire des choses plus rapidement, une préparation adéquate évite d’avoir à recommencer des étapes quelques mois ou quelques années plus tard.

« Une recette c’est J’applique cela, je ferme mes yeux et cela va fonctionner… Ce n’est pas ce qu’il nous faut, car une recette implique qu’on connaît déjà les ingrédients. Le plan de match c’est On devrait faire cela en premier, en deuxième, en troisième et il y a des raisons pour faire [les choses] dans cet ordre », a expliqué Mme Grenier.

Elle a ajouté qu’une organisation qui a défini son plan de match en TI doit ensuite y tenir envers et contre tous, même lorsqu’elle est dans une tempête. « Parfois la tentation est très grande de changer un morceau de place, a indiqué la responsable des TI. Parfois on peut le faire, mais tout le monde doit être conscient qu’on change le plan de match pour un événement extérieur ou bien pour un impératif d’affaires. »

À propos des impératifs d’affaires, Mme Grenier a évoqué la particularité de projets de distribution alimentaire des produits de l’entreprise auprès de grands détaillants comme Wal-Mart ou Loblaws. « On ne leur dicte pas les règles du jeu, mais on se fait dire comment ça fonctionne. Comme nous sommes un petit joueur qui veut jouer dans la ligue des grands, il nous faut montrer une agilité », a-t-elle mentionné.

Quant aux décisions de nature technologique, Mme Grenier a indiqué qu’elles avaient une portée de trois ans. « Ensuite on fait de la mise à niveau ou bien la technologie a changé. Ce sont des décisions de courte durée… Même si les gens des finances continuent d’amortir nos projets sur sept ans », a-t-elle ajouté en riant.

La vice-présidente, Technologies de l’information chez Groupe St-Hubert a également discuté de la dynamique particulière pour la réalisation de projets en TI que vit une entreprise qui interagit avec des franchisés.

À lire : Groupe St-Hubert : La dynamique des franchises

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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