À L’ESSAI Google faisant beaucoup d’argent, on se dit qu’on pourrait peut-être aussi en faire en profitant de ses services offerts aux entreprises, mais ce n’est pas une panacée, surtout pour les petites entreprises.
Google AdSense et Google AdWords sont deux services publicitaires offerts par Google qui promettent monts et merveilles. Beaucoup de renseignements sur le site de Google sont peu clairs ou équivoques, si bien que la seule façon de savoir ce qu’il en est, c’est de tester le service, ce que j’ai fait au printemps dernier durant un mois environ. Après trois semaines, j’en suis venu à la conclusion que je ne ferais pas d’argent avec Google et que cela ne valait pas la peine d’insister, mais d’autres peuvent arriver à rentabiliser leur opération.
Google AdSense est un service qui consiste à placer sur son site Web des annonces de n’importe qui, fournies par Google, et l’on en retire une ristourne selon le nombre d’affichages et de clics sur les bannières publicitaires. À l’inverse, Google AdWords est un service où vous payez Google pour qu’il place votre annonce sur différents sites et, plus le site en question a des visiteurs et de visiteurs qui cliquent, plus vous payez, mais cela ne veut pas dire que cela vous rapportera quoi que ce soit, même en fignolant votre campagne de publicité à l’extrême.
Dans les deux cas, les renseignements sur ces services sont fournis uniquement sur le site Web de Google, sans possibilité de poser des questions à quelqu’un, cette société évitant le plus possible les contacts directs avec les clients. Il faut donc bien lire tout ce qui est écrit, en particulier dans le Centre d’assistance AdSense et dans le Centre d’aide Google AdWords. Avant de profiter de Google AdSense ou de Google AdWords, il faut commencer par s’inscrire comme membre de Google et, si possible, aux outils de Google destinés aux administrateurs de sites Web, ce qui ne peut qu’aider.
Google AdSense
Le service AdSense est le moins risqué à essayer parce qu’on n’a rien à débourser, juste à ajouter quelques lignes de codes sur son site Web et à laisser faire le temps. Lorsqu’on s’inscrit à Google AdSense, on doit donner quelques renseignements personnels et d’autres sur notre site Web, puis on attend un jour ou deux avant de recevoir un message indiquant qu’on est admis. Google fournit ensuite tous les renseignements dont on a besoin pour ajouter des emplacements publicitaires sur notre site. C’est assez facile à faire si on a un petit peu d’expérience en programmation de pages Web, sinon on doit faire appel à un programmeur.
Une fois que c’est fait, les annonces commencent à apparaître aux emplacements prévus, mais on a l’interdiction de cliquer dessus au risque de voir Google arrêter l’entente de service immédiatement. De la façon dont est fait le système, il faut s’attendre à voir surtout des annonces pour des concurrents. Si, par exemple, vous vendez des téléviseurs, les premières annonces que Google va essayer de placer sur votre site sont des annonces d’autres marchands de téléviseurs. C’est un peu frustrant, mais, en cherchant bien, on trouve sur le site de Google des renseignements sur la façon d’empêcher ce genre de chose. On peut voir aussi défiler sur le site toutes sortes d’annonces, même certaines sur des sujets adultes qu’on a intérêt à interdire si on tient à la réputation de son site.
À tout moment, on peut visualiser ce que cela a rapporté les jours précédents. C’est au goutte-à-goutte, loin des rendements espérés, du moins dans mon cas. Ce qu’on gagne dépend du nombre de visiteurs, du nombre de clics et de beaucoup d’autres facteurs, dont les enchères auxquelles participent les annonceurs pour être sur notre site Web. Si plusieurs annonceurs souhaitent avoir une annonce en même temps sur votre site, ils doivent payer plus cher. Autrement dit, si votre site Web a moins de 100 000 visiteurs par mois, qu’il n’est pas parmi les plus recherchés et donc qu’on ne se bat pas pour y annoncer, les rémunérations ne seront pas très consistantes, en fait probablement inférieures à la valeur du temps passé à gérer ces annonces.
En plus, comme le code intégré pour les annonces de Google dans le code de votre site comporte des scripts et engendre des témoins (cookies), plusieurs visiteurs, qui ont opté pour un maximum de sécurité sur Internet, se retrouvent avec des avertissements de sécurité sur votre site qu’ils n’avaient pas auparavant. C’est sans compter les visiteurs qui n’aiment pas les annonces. On se rend compte en effet que l’ajout de publicité entraîne indéniablement une baisse du nombre de visiteurs, ce qui n’est certainement pas ce qu’on recherche quand on a un site Web.
Google AdWords
Quand on voit plein de publicités de Google sur une quantité de sites, on se dit que cela doit marcher, sinon qu’il n’y en aurait pas autant. On se laisse facilement tenter à essayer quand on remarque que c’est facile de s’inscrire et qu’on peut ne donner qu’un montant peu élevé au départ. J’ai donc essayé avec un premier versement de 20 $, mais, quelques heures plus tard, je recevais déjà un message selon lequel ma réserve pour payer les annonces était déjà presque épuisée et que Google ne commencerait la diffusion de mes annonces qu’une fois un autre paiement reçu; ce sur quoi j’ai rajouté 50 $…
Google offre toute une panoplie d’outils pour aider les annonceurs. Ils peuvent déterminer le type de sites sur lesquels ils souhaitent voir leurs annonces ou combien ils souhaitent payer par jour au maximum, en fait toutes sortes de critères, même les heures de diffusion. C’est important parce qu’avant que je choisisse des heures précises avec l’outil de planification des annonces, je me suis rendu compte que la moitié de mes annonces étaient diffusées entre minuit et 6 heures du matin et une partie sur des sites anglophones. Pas très payant ça. À vrai dire, il faut être prêt à passer des heures à affiner les caractéristiques des annonces et de leur diffusion.
Même si j’ai fait tout ce que j’ai pu pour me donner un maximum de chances de réussite, le résultat n’a pas été très bon. Par exemple, pour une période de 7 jours, pour 25 $ environ, cela a donné 72 000 impressions, 26 clics et zéro nouveau client. C’est sûr qu’on peut choisir des sites et des heures, mais si le site ciblé par l’annonce décide de nous mettre en dernière page à cause du bas prix qu’on a décidé de payer, il peut le faire et l’annonce n’a plus aucun intérêt. À moins qu’on ne décide d’investir un plus gros budget de publicité et de payer beaucoup plus cher chaque affichage et chaque clic, cela ne semble pas très rentable. D’après ce que j’ai pu constater, il faut prévoir un budget d’au moins 500 $ ou 600 $ par mois pour espérer des retombées d’une campagne de publicité sur Google. Mais tout dépend de ce qu’on essaie de vendre et de sa valeur. Avec un budget de 100 $ ou 200 $ par mois, autant oublier ça.
Cet essai de Google AdSense et de Google AdWords a été quand même intéressant. On constate que Google veut attirer un maximum de clients par son discours de mise en confiance. Ensuite, la compagnie fournit un maximum d’outils pour que le client se sente appuyé. Néanmoins, ce qui met mal à l’aise, c’est une relation d’affaires de Google basée sur la culpabilisation. À tout moment, on a des messages laissant penser que, si cela ne marche pas, c’est probablement parce que tu n’as pas fait ci ou ça, parce que tu n’attires pas assez de monde avec ton site Web, que ton produit n’est pas assez intéressant, etc. Bref! C’est dur pour l’estime de soi, surtout que les moyens de contacter un être humain chez Google sont à peu près inexistants. Il est aussi très difficile de trouver quoi faire pour se désinscrire et de le faire, car Google ne voudrait pas vous perdre; c’est sûr!
Pour Google, c’est toujours rentable.
François Picard est journaliste et éditeur du magazine Atout Micro.