Le CEFRIO a dévoilé les résultats du sondage NetPME 2006, qui sonde l’utilisation des technologies de l’information par les petites et moyennes entreprises.
Le sondage du CEFRIO, pour une première fois, permet d’obtenir des données propres à la situation des TI au sein des petites et moyennes entreprises québécoises qui comptent entre 5 et 499 employés.
Notamment, on confirme que l’utilisation du réseau Internet fait partie des réalités de ces organisations. Les PME adoptent les liaisons à large bande, alors que 72 % ont dit recourir à un lien à haute vitesse, tandis que 11 % des répondants utilisent un autre type de connexion. 12 % ont dit ne pas être connectés à l’Internet et 5 % ont affirmé ne pas posséder d’ordinateur.
L’exploitation d’espaces Web se confirme également. 53 % a dit posséder un site Web, alors que le quart des organisations utilise un réseau intranet, et 18 %, un réseau extranet pour leurs échanges internes et interentreprises.
Internet : vitrine d’information, voie de communication
Les contenus et les usages des sites Web se diversifient, mais avec modération. 95 % des sites offrent de l’information sur l’entreprise et sur ses produits et services, mais seulement 32 % sont dotés de catalogues électroniques, 28 % de fonctions de commande et 13 % de fonctions de paiement en ligne. Toutefois, 28 % des sites sont dotés d’une section consacrée au service après-vente.
L’utilisation de l’Internet à des fins externes se diversifie, puisque 77 % procèdent à des échanges de documents informatisés avec des fournisseurs ou des clients, 69 % font des transactions financières et 64 % jettent un œil à la concurrence. Dans une moindre proportion, 43 % des PME y repèrent des possibilités d’affaires et 39 % y font des achats auprès des fournisseurs.
D’autre part, l’obtention d’informations par courriel serait une pratique adoptée par une majorité de PME puisque 61 % des répondants ont dit être abonnés à des bulletins électroniques. 82 % des personnes interrogées recevraient des bulletins sectoriels et 53 % seraient inscrits à des bulletins économiques.
Sécurité accrue
Les PME semblent également conscientes que l’informatisation et le réseautage nécessitent des outils et des comportements visant à prôner la sécurité. Un grand nombre de répondants a dit recourir aux antivirus (98 %) et aux pare-feu (81 %), tandis que 85 % ont établi une politique de récupération des données en cas de panne informatique.
Seulement 46 % des répondants ont dit avoir établi une politique tacite d’utilisation du Web à l’intention des employés, qui a trait autant à la confidentialité de l’information interne qu’à la consultation des sites Web.
Carences et latences
Si certaines technologies sont utilisées en une proportion similaire à la situation des grandes entreprises, l’adoption d’un logiciel de gestion intégré, par exemple, serait moins en vogue dans les organisations de petites et moyennes tailles.
Le logiciel de gestion financière est fermement implanté, certes, avec 86 % des répondants qui en utilisent un et 2 % qui souhaitent en faire tout autant de la prochaine année. Or, 51 % des entreprises ont un logiciel de gestion de l’inventaire, ce que 5 % des PME sondées prévoient utiliser pour la première fois d’ici une année. 46 % des organisations sondées possèdent un logiciel de gestion de la production, que 4 % des PME prévoient déployer d’ici douze mois.
L’intégration de bout en bout des processus au moyen des technologies, par le biais des progiciels de gestion intégrée, est encore loin d’être une réalité au sein des PME.
« Il y a un peu plus de faiblesse à cet égard, explique Éric Lacroix, directeur Enquêtes et Veille stratégique au CEFRIO. Les PME informatisent des portions de l’organisation, et d’intégrer la chaîne au complet demande de retravailler les processus. On informatise plutôt par petits bouts. »
L’étude dénote aussi un l’intérêt modeste envers la formation en ligne, puisque seulement 29 % des PME la perçoivent comme un moyen très intéressant ou assez intéressant pour former les ressources humaines. 17 % des organisations sondées y ont eu recours lors des deux années précédentes et 16 % souhaitent en bénéficier dans les six mois à venir.
Pluralité gouvernementale
Dans le contexte des échanges avec le gouvernement du Québec, les PME démontrent un intérêt à utiliser l’Internet pour rechercher de l’information (86 %), demander des documents (84 %), transmettre un rapport avec des données confidentielles (67 %) et effectuer un paiement sécurisé (63 %).
Toutefois, l’étude note que les PME continuent de recourir à divers modes de communications pour échanger avec le gouvernement. Si 92 % utilisent l’Internet et 6 % le téléphone pour rechercher de l’information, 72 % emploient le téléphone et 19 % l’Internet pour communiquer avec une autorité. Pour recevoir de l’information, l’Internet (65 %) est préféré au courrier traditionnel (26 %). Pour transmettre une déclaration, 47 % ont recours à la poste alors que 44 % utilisent l’Internet.
« Le message envoyé au gouvernement est que l’Internet ne remplace pas des méthodes traditionnelles, mais constitue un moyen complémentaire de communiquer », commente M. Lacroix.
Enfin, 47 % des PME sondées se disent prêtes à payer un montant raisonnable pour obtenir des services gouvernementaux en ligne. 39 % paieraient pour avoir un dossier portant sur l’ensemble des relations gouvernementales, 37 % en feraient autant pour le traitement accéléré de demandes et 26 % pour accéder à un guichet unique transactionnel.
Ce sondage a été réalisé en mars 2006 par la firme de sondages SOM auprès de 1 800 répondants, qui étaient le responsable de l’informatique, le président ou le responsable de l’administration des organisations.