Support à la création de contenus, à la collaboration entre employés et aux processus d’entreprises; gestion des archives et de la sécurité de l’information… Les mandats ne manquent pas lorsque l’on dirige les technologies de l’information dans une entreprise aussi vaste que Radio-Canada/CBC.
La directrice générale des technologies de l’information chez Radio-Canada/CBC, France Bigras, soutient que le diffuseur public compte sur un portefeuille d’environ 250 applications pour assurer son bon fonctionnement d’un océan à l’autre.
« Nous divisons nos applications en quatre grands groupes : 1- Celles qui soutiennent la production et la création de contenu, par exemple lors de la couverture d’une élection, pour les bulletins d’information ou pour la gestion des archives; 2- Celles qui aident à la mise à l’horaire des émissions, des publicités et de la gestion des revenus pour l’ensemble de nos plateformes (télévision, radio et Web); 3- Celles qui soutiennent les processus corporatifs ou institutionnels, par exemple une solution SAP pour toute la gestion des finances et du capital humain; 4- Les applications qui facilitent le travail des employés », a expliqué Mme Bigras devant les membres du Réseau Action TI à Montréal à l’occasion d’une conférence de la Tribune des CIO.
L’équipe de France Bigras est composée d’environ 300 employés, incluant les équipes de soutien technique à travers le Canada. Son mandat est de supporter l’environnement TI des quelque 9 000 travailleurs de la société d’État au pays et dans quelques centres à l’étranger.
Les mandats
Au niveau du contenu, la gestion des archives est le mandat le plus important de l’équipe TI. Il nécessite l’utilisation d’une solution qui permet de garder, de rechercher et de réutiliser des contenus audio, vidéo et des textes, de même que des photos nécessaires à la production des émissions. France Bigras précise que les systèmes de Radio-Canada contiennent plus de 65 millions de dossiers d’archives récoltés au cours des 75 dernières années : « Cela fait énormément de dossiers à gérer. Par exemple, lorsque le pape a annoncé sa démission, il a fallu aller puiser dans nos archives pour produire des entrevues et des contenus sur ce sujet. La bonne gestion des archives est capitale, car elle permet de s’assurer que des contenus soient accessibles rapidement sur toutes nos plateformes », dit-elle.
Les services des TI sont également très sollicités les soirs d’élections. Les systèmes doivent alors s’occuper de la cueillette en direct de données directement auprès du bureau du Directeur des élections : « Il faut ensuite distribuer ces données à l’ensemble des réseaux et sur toutes les plateformes. Nos systèmes contiennent déjà des données historiques sur les partis, les candidats et les comtés, ce qui nous permet de faire des analyses et des graphiques intéressants », explique-t-elle.
France Bigras ajoute que les technologies de l’information sont également très présentes en radio, avec des systèmes qui permettent aux recherchistes et aux animateurs de produire les textes des émissions et de mettre à jour les sites Internet qui y sont liés en temps réel.
« Il y a aussi des enjeux de sécurité de l’information à Radio-Canada, plus particulièrement pour les émissions comme Enquête, ou The fifth estate. Ces émissions génèrent des informations très confidentielles. Il devient donc très important pour nous d’assurer la protection de ces informations », ajoute-t-elle.
L’équipe des TI doit également supporter les émissions produites à Radio-Canada ou à l’extérieur, et ce pour toutes les plateformes. « Il faut alors penser aux systèmes et applications pour la gestion des droits de diffusion, des contrats des artistes, de l’affectation des ressources (techniciens, artisans, costumes, décors, studios)… sans oublier l’analyse de l’auditoire », énumère Mme Bigras.
Stratégie quinquennale
Radio-Canada travaille également à la poursuite de sa stratégie quinquennale, nommée 2015, Partout pour tous, malgré les compressions budgétaires de 115 millions de dollars annoncées dans le budget fédéral de mars 2012 (Radio-Canada est financée à 60 % par le gouvernement fédéral et à 40 % par ses revenus publicitaires et dérivés).
La stratégie repose sur trois grands axes : Produire plus d’histoires canadiennes, accroître sa présence régionale et offrir plus de services numériques. « Tout en essayant de trouver de nouvelles sources de revenus, en réduisant nos coûts et en réalisant des efficiences à l’intérieur de l’entreprise », illustre Mme Bigras. Voilà un autre mandat qui met en lumière la dure réalité des équipes TI.
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