Le secteur des systèmes embarqués, comme l’ensemble du secteur des TIC au Québec, est confronté à des enjeux de relève. Un rapport de l’Alliance CATA formule cinq recommandations afin que cette industrie progresse au cours des prochaines années.
Dans un rapport qui établit un portrait de l’industrie québécoise des systèmes embarqués, qui a été commandé par l’organisme de promotion Alliance canadienne des technologies avancées (CATA), on souligne l’existence de plusieurs programmes de génie logiciel et de génie microélectronique au sein des universités québécoises.
Or, le secteur des systèmes embarqués ferait face aux mêmes défis de baisse des inscriptions et de carence de la relève que ceux qui affectent le secteur des TIC en général. Selon les participants à l’étude, le manque de main-d’oeuvre qualifiée serait l’enjeu le plus important de l’industrie québécoise de systèmes embarqués, et ce, avant l’obtention de financement et le soutien des gouvernements.
M. Jean-Guy Rens, qui est le vice-président principal à l’Alliance CATA et un des associés principaux de la firme Scientech Communications qui a réalisé l’étude, estime que le problème d’absence de relève est dû au fait que l’industrie des systèmes embarqués n’est pas glamour. L’existence plutôt effacée des systèmes embarqués au quotidien a d’ailleurs porté les auteurs de l’étude à employer le titre “L’Autre informatique”.
« Le problème de relève y est pire que partout ailleurs dans les TIC », commente-t-il.
L’étude de l’Alliance CATA indique que les entreprises du secteur québécois des systèmes embarqués privilégieraient le financement gouvernemental plutôt que le capital de risque ou l’émission d’actions. Toutefois, les entreprises estimeraient que les démarches administratives qui sont requises pour obtenir du financement gouvernemental.
Recommandations
Le rapport commandé par l’Alliance CATA formule cinq recommandations afin que l’industrie québécoise des systèmes embarqués puisse progresser au cours des prochaines années.
La première recommandation est l’établissement d’un plan d’action qui servirait à définir les besoins et les objectifs des entreprises du secteur des systèmes embarqués. Ce plan d’action servirait aussi au développement d’une grappe générale des systèmes embarqués au Québec.
Une deuxième recommandation incite à la mobilisation accrue du secteur universitaire afin qu’il y ait la création d’un institut des systèmes embarqués. M. Rens donne l’exemple de l’Allemagne, qui serait le seul pays occidental à s’être doté d’un plan d’action et qui exploiterait deux instituts spécialisés en systèmes embarqués.
« Ce pays industrialisé a conservé la plus grosse base manufacturière sur place. Au coeur de la stratégie de cette grappe des systèmes embarqués, il y avait la conservation de l’industrie automobile sur place, explique-t-il. Si on pouvait créer au Québec une stratégie et un institut dédié aux systèmes embarqués, cela enverrait un signal très fort à l’industrie, mais aussi à des étudiants potentiels. »
Les autres recommandations consistent en la création d’un club des donneurs d’ordre pour les systèmes embarqués, en l’établissement par le gouvernement du Québec d’une politique d’achats publics à l’égard des systèmes embarqués et en l’offre d’une aide à l’innovation qui serait ciblée et non universelle.
L’étude sur l’industrie des systèmes embarqués de l’Alliance CATA a été produite au moyen d’un sondage auquel ont participé plus de 180 entreprises canadiennes – dont 103 entreprises du Québec – et au moyen de 18 entrevues auprès d’entreprises, d’organismes et d’universités. 312 entreprises québécoises et un total de 716 entreprises au Canada avaient été sollicitées pour participer à l’étude.
À lire aussi : Réalisation d’une enquête canadienne sur les systèmes embarqués (Mai 2011)
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.