Quelle est la définition d’un centre de données vert ? Bien que les experts ne s’entendent pas sur la question, tous estiment que ces monstres de consommation doivent réduire leur empreinte environnementale.
« Le plus gros problème des gestionnaires de centres de données est qu’ils n’ont souvent aucun contrôle sur l’équipement que leurs partenaires de services ont choisi », commente Raymond Isabey, directeur des opérations chez H&R Gestion immobilière, à l’occasion d’une table ronde organisée par la firme de génie Kelvin Emtech et qui s’est tenue le 22 septembre à Montréal.
Ce dernier opère un centre de données dans un immeuble qui a aussi une vocation commerciale à Dorval. Il soutient toutefois qu’au niveau opérationnel, les changements d’équipements sont effectués dans l’objectif de réduire la consommation en énergie, notamment au niveau de la climatisation.
« De plus, nous avons mis en place des initiatives pour recycler le carton que nous utilisons et pour réduire la production de déchets », dit-il, ajoutant que les centres de données québécois sont très chanceux de payer des tarifs d’électricité parmi les plus bas au monde et d’avoir un accès gratuit à l’eau.
Benoît Lazure, directeur, exploitation, systèmes d’information chez Transat Tours Canada, abonde dans le même sens: « Ce n’est pas parce que la ressource est gratuite qu’il faut la gaspiller », dit-il.
M. Lazure souligne qu’au niveau de la climatisation et de la distribution de l’électricité, de gros progrès ont été réalisés ces dernières années en matière d’efficacité énergétique: « Un centre de données plus économe en électricité coûte moins cher et permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre », ajoute-t-il, estimant qu’en moyenne, 38 % de la consommation d’un centre de données provient des serveurs, 30 % de la climatisation et 20 % de la distribution électrique.
« Parfois, un simple ajustement des points de consigne, l’installation de senseurs ou une meilleure redirection de la ventilation dans le centre de données peut permettre de réaliser des économies d’énergie de 5 à 6 %, ce qui est significatif », affirme pour sa part Maria Bolovis, directrice de l’exploitation électromécanique, IBM Canada.
De son côté, Martin Heimann, Gestionnaire des installations chez Mohawk Internet Technologies, estime que sa situation est particulièrement avantageuse, car la communauté Mohawk prend en charge tout le recyclage des déchets et du matériel informatique sur son territoire.
Des mentalités à changer
M. Chartier soutient qu’il faut avant tout changer les mentalités pour que les centres de données réduisent significativement leur consommation électrique : « Prenons le cas du taux d’humidité. Pourquoi doit-on garder le taux d’humidité d’un centre de données à 45 % ? Il n’y a aucune explication rationnelle. Un gestionnaire des infrastructures chez Yahoo a trouvé pourquoi… Ça remonte à l’époque des cartes à perforer. Pour que les cartes restent de la même dimension, il fallait un taux d’humidité stable.
« Est-ce qu’on a encore besoin de tout cela aujourd’hui ? Je ne pense pas. Les manufacturiers soutiennent que leurs produits peuvent fonctionner avec un taux d’humidité variant entre 20 et 90 % », dit-il.