Les Canadiens sont de plus en plus nombreux à posséder un téléphone sans fil et à être branchés à Internet haute vitesse, selon un rapport du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).
Le rapport Naviguer dans les eaux de la convergence II : Tableau des changements au sein de l’industrie des communications canadiennes et des répercussions sur la réglementation brosse le portrait des télécommunications et de la radiodiffusion au Canada. La première édition du rapport a été publiée en février 2010.
Le document révèle notamment qu’en 2010, 52 % des ménages canadiens étaient abonnés à un service d’accès Internet à large bande de 5 Mégabits par seconde (Mbps) ou plus, comparativement à 44 % en 2009.
En 2010, 56 % des abonnements aux services à large bande concernaient un accès avec modem câble, 43 %, une ligne d’abonné numérique et moins de 1 %, un système de fibre optique jusqu’au domicile (FTTx).
Selon le CRTC, le Canada compte parmi les chefs de file internationaux en matière de disponibilité de la large bande. En 2010, 98 % des ménages avaient accès à un service à large bande au moyen de réseaux fixes ou mobiles au pays. « Les installations par satellite permettent d’étendre cet accès à pratiquement tous les foyers, quoiqu’elles soient limitées par les contraintes de capacité », révèle l’organisme.
Le CRTC concède toutefois que malgré la couverture à près de 100 % des services à large bande, tous les Canadiens ne profitent pas de la même manière des services offerts par les nouveaux réseaux. « Dans certaines régions, les concurrents offrant des services sont moins nombreux que dans les grandes régions urbaines. En outre, l’accès à large bande par satellite pourrait être plus coûteux pour les consommateurs. Le libre jeu du marché n’a pas suffi à rendre l’accès à large bande abordable pour toutes les régions rurales et éloignées du Canada. Dans certaines régions, peu d’options d’achat de services de télécommunications sont parfois offertes aux entreprises, et ce, quelle que soit leur taille», révèle le rapport.
Croissance des services sans fil
Le Canada comptera environ 25,8 millions d’abonnés aux services sans fil en décembre 2011, par rapport à 24,5 millions un an plus tôt, ce qui constituerait une progression de 5,3 %, soutient le CRTC, citant des données du cabinet d’études eMarketer. Cela signifie que 76,3 % de la population canadienne possèdera un téléphone mobile à la fin de l’année, comparativement à 72,6 % à la fin de 2010.
D’ici 2014, eMarketer prévoit que 29,5 millions de Canadiens posséderont un téléphone mobile, soit 84,7 % de la population.
Les téléphones intelligents sont également de plus en plus populaires. Selon l’Observateur des technologies médias (OTM), 27 % des anglophones et 14 % des francophones au Canada possèdent un téléphone intelligent, comparativement à 6 % et à 4 %, respectivement, en 2007. L’OTM est un sondage annuel sur l’adoption des nouvelles technologies par les Canadiens effectué en partenariat entre la Société Radio-Canada et BBM Analytique.
De son côté, eMarketer prévoit que d’ici 2014, les téléphones intelligents représenteront 50 % des combinés mobiles au Canada comparativement à 31 % en décembre 2009.
L’OTM a par ailleurs a constaté qu’en date du printemps 2011, 5 % des Canadiens avaient acheté une tablette électronique et estime que cette proportion doublera d’ici au printemps 2012.
Internet, télévision et télévision en ligne
Les Canadiens sont ceux qui passent le plus de temps en ligne dans le monde. Citant des données de ComScore, le CRTC soutient que les Canadiens passent en moyenne 43,5 heures par mois en ligne, ce qui représente près de deux fois la moyenne à l’échelle mondiale qui est de 23,1 heures par mois.
Les recherches donnent à penser que même si le temps consacré à Internet a augmenté, les tendances en matière de visionnement de la télévision demeurent sensiblement les mêmes. Le Bureau de la télévision du Canada a constaté que le temps consacré à Internet a eu peu d’incidence sur le nombre d’heures consacrées à la télévision. Les faibles utilisateurs d’Internet âgés de 12 ans ou plus regardent la télévision en moyenne 23,3 heures par semaine, comparativement à 22,8 heures par semaine pour les utilisateurs moyens et les grands utilisateurs d’Internet. Il convient de noter que les consommateurs qui n’utilisent pas Internet ont indiqué qu’ils regardaient la télévision de 12 % à 14 % de plus, soit 26 heures par semaine.
En 2010, 24 % des anglophones et 20 % des francophones ont regardé du contenu télévisé en ligne, y compris des nouvelles, des capsules sportives et des émissions, diffusées tant par des services canadiens qu’étrangers. D’après le CRTC, cette tendance devrait se poursuivre, puisque ces services offrent aux consommateurs la possibilité de regarder en différé les émissions de télévision, à l’heure qui leur convient et sur l’appareil de leur choix. Le trafic sur les réseaux Internet canadiens devrait quadrupler entre 2009 et 2014 au fur et à mesure que les consommateurs auront accès à davantage contenu et services en ligne.
Le CRTC dit effectuer ce rapport afin d’adapter ses politiques, lois et réglementations en fonction de l’évolution de l’économie numérique. « Il est extrêmement important de se pencher sur les secteurs pouvant se prêter à une déréglementation accrue ou pouvant nécessiter de nouvelles approches », dit l’organisme.
Le CRTC veut notamment s’assurer un accès équitable et non discriminatoire aux réseaux; accroître les ressources en spectre afin de répondre aux demandes de la population canadienne; mettre sur pied de nouvelles approches pour appuyer l’innovation, l’accès à des services abordables ainsi que la création et la promotion d’un contenu canadien de grande qualité; et répondre aux préoccupations des consommateurs.
Le rôle du CRTC est de réglementer et de superviser les systèmes de radiodiffusion et de télécommunication au Canada.
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