Le projet-pilote Casez votre portable réalisé dans deux restaurants à Dorval se déroule à bon train, au malheur des voleurs…
Quelques semaines après le lancement officiel du projet Casez votre portable, qui vise à prévenir le vol des blocs-notes laissés dans les véhicules automobiles dans les centres commerciaux, le projet-pilote réalisé au Centre commercial Galerie des Sources à Dorval semble déjà remporter un succès.
Ce projet, réalisé conjointement par les postes de quartier 4 et 5 et la Section intervention jeunesse et prévention du Service à la communauté de la région ouest du Service de police de la Ville de Montréal, ainsi qu’avec le Bureau d’assurance du Canada, offre aux détenteurs de blocs-notes l’entreposage gratuit de leur appareil dans un casier verrouillé lorsqu’ils dégustent un repas dans les restaurants Jack Astor’s et Tutti Frutti du centre commercial.
En bref, l’utilisateur d’un appareil inscrit son nom et l’heure d’arrivée dans un registre au comptoir d’accueil d’un restaurant puis il obtient la clé d’un casier situé à proximité où il insère son ordinateur accompagné d’une pièce d’identité, au cas où il égarerait la clé. Une fois son repas terminé, il récupère son ordinateur, remet la clé et inscrit l’heure de départ. Le service est publicisé sur les napperons dans les restaurants, ainsi que sur des affiches qui sont apposées sur les lampadaires dans le stationnement.
Johanne Godin, la directrice du restaurant Jack Astor’s où quinze casiers ont été aménagés, explique que le projet-pilote officiellement inauguré le 11 avril dernier a fait l’objet de discussions et de réunions de préparation entre les parties impliquées au cours de la dernière année pour établir les meilleures directives et l’affichage approprié pour le service.
« Depuis le début du projet-pilote, des clients s’en sont servi tous les jours, explique Mme Godin. Au cours des trois premiers jours, des cadets et des policiers étaient à l’extérieur pour expliquer le concept aux gens, et quelques clients qui sont entrés au restaurant sont retournés à leur voiture pour chercher leur portable. »
Interrogée quant à la réalité des vols d’ordinateurs dans les environs, la gérante a indiqué que les vols, selon les rapports de police, surviennent du lundi au vendredi entre dix heures du matin et neuf heures du soir.
« Lorsqu’un vol survient le soir, comme nous sommes le seul endroit [du centre commercial] qui est encore ouvert, les gens reviennent chez nous pour appeler la police ou pour savoir où se trouve le poste de police le plus proche. Selon les statistiques des rapports de police, du premier janvier au 1er mars de cette année, 28 ordinateurs portables ont été volés dans notre centre d’achat, alors que 15 ordinateurs ont été volés lors de la même période l’année précédente. C’est pour cela qu’il était important de faire quelque chose. »
« Cela aurait été difficile de dire aux gens de rentrer leur portable pour qu’on le serre dans un bureau, car cela aurait été un free for all, mais avec les casiers, c’est facile à gérer », ajoute-t-elle. Elle ajoute que l’expérience du projet, en cas de réussite, sera partagée avec le reste de la chaîne de restaurants qui est établie au Canada et aux États-Unis.
Problématique récurrente
L’agent Josée Mensales, de la Section intervention jeunesse et prévention du Service à la communauté – Région ouest du SPVM, remarque également un taux satisfaisant d’utilisation du service chez les commerçants et mentionne que ces derniers n’ont pas rapporté de vol jusqu’à maintenant.
« Nous avions une problématique récurrente dans plusieurs secteurs de l’île de Montréal, plus particulièrement dans la région ouest. Au quartier 4, un agent sociocommunautaire avait vu ce type de casier installé dans une université aux États-Unis. Nous en sommes venus à mettre en place un projet qui ne serait pas trop cher et qui se combinerait aux opérations répressives qui se faisaient déjà dans le secteur », explique-t-elle.
« Les vols d’ordinateurs portables ne sont pas réalisés par des individus, mais par des organisations qui souhaitent en obtenir les contenus ou les pièces, et les délits surviennent surtout dans les restaurants ou dans les centres commerciaux situés aux abords des autoroutes », indique l’agent.
Un bilan du projet-pilote sera réalisé au début du mois de septembre prochain. Selon Mme Mensales, si l’expérience est concluante, l’approche pourrait être appliquée à d’autres endroits sur le territoire montréalais comme les bureaux d’information des centres commerciaux, les campus universitaires et les complexes hôteliers.