L’hiver, avec ses journées raccourcies, est propice aux baisses d’énergie. Avec la prolifération de la sédentarité et la dépendance aux écrans d’affichage, la situation n’est pas prête de s’améliorer.
Ah! l’hiver… La quatrième saison n’est pas encore officiellement amorcée que ses effets se font déjà ressentir. La neige, qui s’est faite tardive au cours des dernières années, est déjà présente en abondance, alors que les bourrasques de vent frisquet soufflent en brise ou en tempête. Surtout, pour bien des gens, l’hiver est synonyme d’une baisse d’énergie marquée qu’on appelle « désordre affectif saisonnier » et qu’on appelle aussi « les bleus de l’hiver. »
La raison principale de ces bleus est le manque de lumière solaire, alors que Galarneau se « lève » de plus en plus tard et se « couche » de plus en plus tôt. Ainsi, les êtres humains sont souvent dans la noirceur, lorsqu’ils mettent le nez dehors en allant et en revenant du lieu de travail, qui est situé pour bon nombre de personnes à l’intérieur d’un édifice. Certaines personnes ont un bureau ou une aire de travail doté d’une fenêtre, mais plusieurs autres sont confinées dans des cubicules du matin au soir.
Les sources de luminosité des travailleurs encabanés sont loin d’être naturelles. Les ampoules à filament ou écoénergétiques et les néons n’ont pas les mêmes effets que les chauds rayons sur le niveau de sérotonine du corps humain, qui est essentiel au maintien de l’humeur. Mais depuis une cinquantaine d’années, d’autres sources de lumière peuvent contribuer aux débalancements hormonaux qui font broyer du noir en cette période pourtant nappée de blancheur.
La télévision, ce petit écran tant prisé, fait bien des adeptes lors des longues soirées d’hiver. La console de jeu vidéo, depuis les années 80, ne cesse de faire l’objet de temps consacré par les petits, mais aussi par les grands. Surtout, lors de la période diurne de la journée, bon nombre de personnes sont assises devant une source de lumière aux effets peu connus : l’écran d’ordinateur.
Les effets de l’exposition prolongée à la lumière de l’écran d’un ordinateur sont peu connus. Des chercheurs étudient la question, notamment à savoir si l’utilisation de l’ordinateur peut contribuer à la dépression ou au désordre affectif saisonnier. L’auteur de ces lignes, par ailleurs, est loin d’être un expert en neuropsychologie. Mais l’être humain étant un être photosensible, il serait illusoire de croire que la lumière dégagée par un moniteur n’a pas d’impact sur la chimie corporelle. Or, l’utilisation de l’ordinateur est répandue non seulement au travail, mais aussi à la maison.
En parallèle, la prolifération des consoles de jeu vidéo portatives, les lecteurs de contenus multimédias de poche et les téléphones mobiles sont des sources de lumière qui sont regardées par de plus en plus de personnes.
En résumé, les gens passent de plus en plus de temps devant des sources de lumière non bénéfiques pour le corps (pour ce qui est du caractère bénéfique pour l’esprit, c’est une autre histoire…) et de moins en moins de temps dehors. D’ailleurs, certains remarquent qu’il y a de moins en moins d’enfants dans les cours et les parcs, surtout en hiver…
Pour contrer les carences en luminosité, des lampes qui émettent une lumière compensatoire sont commercialisées par des entreprises spécialisées. Ces lampes, utilisées pour procéder à une luminothérapie, ont des effets remarqués sur l’humeur de leurs utilisateurs. Ironiquement, la recherche d’informations sur l’Internet avec les mots clés « bleus », « hiver », « lumière » « écran » et « ordinateur », au lieu de mener à des sites traitant des impacts possibles de l’ordinateur sur l’humeur, mène à des sites qui suggèrent d’utiliser une telle lampe à côté de l’écran d’ordinateur, pour compenser le manque de lumière naturelle!
En fin de compte, il est peut-être sage de penser davantage à aller dehors, lors des pauses du matin et de l’après-midi, pour prendre un bain de soleil hivernal et réduire les carences en luminosité. En s’éloignant de l’ordinateur quelques minutes, le corps et l’esprit pourraient s’en porter mieux… à condition de bien se couvrir pour ne pas attraper la grippe!
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.
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