Le directeur général de LS Canada a traité du gain de performance qu’un système d’information juridique peut apporter à une organisation. Il a aussi discuté de l’évolution technologique dans ce créneau.
Lors d’un entretien réalisé en marge de la conférence Legal IT de Montréal, Olivier Fischer, le directeur général de l’éditeur de systèmes d’information juridique pour les entreprises LS Canada, a affirmé que le recours à une application spécialisée de la sorte par le département juridique d’une organisation peut procurer un gain de productivité appréciable.
M. Fischer a donné l’exemple d’une entreprise européenne, aux procédés fondés sur le papier, qui était aux prises avec une franchise déficitaire et qui a voulu casser un bail de location. Or, le bail du local avait été reconduit passivement pour trois ans quelques mois à peine avant qu’on décide de mettre fin aux activités de la franchise.
« Ils ont payé plusieurs centaines de milliers d’euros pour rien parce qu’ils ont donc “oublié” la date d’échéance du bail », souligne M. Fischer.
Il donne aussi l’exemple d’une entreprise qui était confrontée à une croissance des litiges qui étaient liés à des contrats avec des fournisseurs que l’organisation n’avait plus en main. « La gestion des contrats était disséminée dans l’organisation. Lorsque les gestionnaires quittaient l’entreprise ou changeaient de poste, ils jetaient les contrats ou les donnaient à leurs supérieurs », a-t-il relaté.
« L’entreprise allait en cour avec des traces de contrats et elle perdait ses litiges. Les risques de perte de litige, qui peuvent valoir plusieurs centaines de milliers de dollars, justifient l’informatisation », a ajouté M. Fischer.
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Tendances technologiques
Plusieurs tendances marquent le domaine des technologies de l’information et le secteur des systèmes d’information juridique n’y échappe pas. Par exemple, l’accès à distance et la mobilité sont aujourd’hui des aspects incontournables, alors que les avocats veulent accéder à l’application à partir de la maison ou à l’aide d’une tablette numérique.
À propos de l’informatique en nuage, M. Fischer a mentionné que des clients ont manifesté de l’intérêt envers l’utilisation d’une application sous forme de logiciel service il y a un an et demi. LS Canada a effectué la première vente de la version de la solution qui est fondée sur l’infonuagique il y a neuf mois environ.
« Je ne peux dire encore qu’il y a une acceptation franche et massive [de l’approche] parce que départements juridiques ont encore une certaine crainte – légitime – que les données soient hébergées à l’extérieur de leur entreprise, a indiqué M. Fischer. Toutefois, certains n’ont aucun problème à faire le pas lorsqu’on leur assure que les données sont stockées au Canada et qu’il y a un plan de recouvrement des données dans un autre site sécurisé. Les plus petits départements sont plus à l’aise avec cette approche. »
M. Fischer a souligné que le degré d’adoption du système d’information juridique qui est fondé sur l’informatique en nuage reflète bien l’acceptation des technologies par les avocats en entreprise. « Cela se fait doucement, mais sûrement. L’intégration des technologies prend du temps, et c’est pareil pour l’infonuagique, a-t-il remarqué. Nous avons des précurseurs qui ne voient pas de problématique majeure qui en restreindrait l’utilisation, alors que d’autres ne sont pas assez informés ou confiants. »
« À long terme, nous aurons les deux cas de figure où l’hébergement sur site sera maintenu pour les informations juridiques à risque », a conclu M. Fischer.