Oubliez le mythe des agriculteurs déconnectés. Près des trois quarts d’entre eux utilisent Internet par affaires au moins une fois par semaine, révèle une étude du Bulletin des agriculteurs.
Selon l’étude, réalisée en collaboration avec la société Dekalb, la classe agricole au Québec a sauté à pieds joints dans la vague Internet.
Le premier constat du sondage effectué auprès de 301 producteurs agricoles, c’est que 74 % des agriculteurs utilisent Internet par affaires une fois ou plus par semaine. Chez l’ensemble des adultes québécois, ce taux atteint 75,7 %, tous usages confondus, selon les données de mars du Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO).
L’article révèle également que « parmi les répondants au sondage, 83 % ont déclaré avoir installé Internet à la ferme et 55 % utilisent une connexion haute vitesse.
Lorsqu’Internet n’est pas disponible, les agriculteurs n’ont pas d’hésitation à adopter le meilleur service disponible. Chez les producteurs qui ont déclaré ne faire aucun usage d’Internet pour les besoins de la ferme, l’accessibilité au service n’arrive qu’au troisième rang parmi les raisons invoquées. Les répondants ont plutôt indiqué ne pas en avoir besoin (32 %) ou ne pas savoir comment s’en servir (16 %).
Le Bulletin des agriculteurs souligne également que le taux d’utilisation d’Internet augmente avec le niveau de scolarisation. Par contre, l’âge ne semble pas un facteur déterminant, même si on remarque une utilisation plus fréquente chez les 44 ans et moins.
Une autre étude, réalisée par le Groupe de travail sur les collectivités rurales branchées en 2009, révèle que le taux de branchement des jeunes agriculteurs (87 %) est plus élevé que la moyenne des ruraux au Québec. « L’utilisation et l’accès à Internet chez les jeunes agriculteurs croît avec le taux de scolarisation : 100 % chez les diplômés universitaires, 90 % chez ceux qui ont fait des études collégiales, 82 % chez ceux qui n’ont complété que leurs études secondaires ou des études professionnelles et 76 % chez ceux qui n’ont aucun diplôme », soutient l’article.
Quand les agriculteurs consultent Internet pour les besoins de la ferme, c’est d’abord pour connaître la météo, puisque 86 % d’entre eux le font plus d’une fois par mois, comparativement à 72 % pour l’ensemble des adultes québécois, selon les données du CEFRIO.
Les agriculteurs visitent également les sites de services financiers et bancaires, et cherchent de nouveaux produits et de nouvelles techniques agricoles en ligne.
Toutefois, les visites se transforment encore rarement en achats en ligne. « Parmi les répondants, 80 % ont déclaré n’en avoir fait aucun au cours des derniers mois. De ceux qui avaient fait des achats reliés à la ferme, 40 % s’étaient procuré des pièces, de l’équipement ou des outils, 15 % des fournitures de bureau et 13 % des semences ou des grains », précise le sondage.
Par ailleurs, seuls 8 % des répondants à l’enquête ont déclaré posséder un téléphone intelligent leur permettant d’accéder à Internet. Parmi ceux-ci, la vaste majorité (64 %) reconnaît ne pas se servir de fonctions Internet mobiles pour les affaires de la ferme. Globalement, selon les données du CEFRIO, 17% des adultes québécois affirment posséder un téléphone intelligent.
La marge d’erreur du sondage est de 4,7 %, 18 fois sur 20.