Le nombre et la valeur des commandes en ligne passées par les Canadiens ont plus que doublé en deux ans pour atteindre 7,9 milliards de dollars en 2005. Toutefois, le Québec est bon dernier au palmarès des achats en ligne.
Les habitudes de consommation des Canadiens changent progressivement, alors qu’ils sont de plus en plus nombreux à acheter des biens et des services sur Internet, ce qui laisse croire que leurs craintes à l’endroit des transactions en ligne s’atténuent avec le temps. Cela étant dit, les Québécois sont les citoyens canadiens qui sont le moins portés vers les achats en ligne.
C’est du moins ce qui ressort d’une récente étude de Statistique Canada sur les habitudes de consommation des Canadiens, rendue publique le 1er novembre. Intitulée Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet, cette étude informe sur les types de produits et services achetés en ligne, la valeur des achats et les clivages sociodémographiques qui avaient cours en 2005 parmi les Canadiens ayant acheté des biens ou des services en ligne. L’enquête a été menée auprès de 30 000 Canadiens âgés de 18 ans et plus.
Ainsi, on apprend que le nombre et la valeur des commandes en ligne ont plus que doublé en deux ans, de 2003 à 2005, alors que le nombre de commandes est passé de 21 millions à 50 millions et la valeur totale des transactions, de 3 milliards à 7,9 milliards de dollars. Il faut néanmoins préciser qu’aussi importantes que ces dépenses puissent être, elles ne représentent que 1 % des 762 milliards de dollars qui ont été dépensés par les consommateurs canadiens pour leurs achats personnels en 2005.
Les 50 millions de commandes, dont le paiement a été conclu en ligne au moyen d’une carte de crédit ou de débit, ont été passées par sept millions de Canadiens, soit 41 % de tous les internautes adultes canadiens. Toutefois, le nombre de Canadiens qui ont fait du lèche-vitrine sur Internet en 2005, c’est-à-dire sans que le bien ou le service ait été acheté en ligne, est plus important, se chiffrant à neuf millions. En fait, le paiement en ligne a été choisi par 75 % des internautes ayant passé une commande en ligne l’an dernier.
Les services de voyage, comme les réservations d’hôtel et la location de voitures, suivis des livres, des revues et des produits numériques, tel que les vidéodisques, la musique en ligne et les logiciels, constituaient les achats en ligne les plus populaires en 2005.
Clivages persistants
Bien que les femmes représentent maintenant la moitié des utilisateurs d’Internet au Canada, certains clivages sociodémographiques persistent, notamment ceux ayant trait au revenu, à l’âge et au lieu de résidence de l’utilisateur.
Ainsi, les utilisateurs disposant d’un revenu familial supérieur à 70 000 $ sont plus susceptibles de faire des achats en ligne, alors que 52 % des internautes se situant dans cette tranche de revenus ont fait au moins un achat en ligne en 2005. Même chose pour les internautes de moins de 45 ans, dont 44 % ont fait un achat en ligne en 2005 versus 36 % pour ceux de plus de 45 ans. Une situation similaire s’observe aussi chez ceux vivant en région urbaine, dont la proportion des acheteurs en ligne atteint 43 % versus 34 % pour ceux habitant en campagne qui n’ont pas aussi facilement accès à une connexion haute vitesse.
De même, le sexe de l’acheteur à des répercussions sur sa propension à compléter un achat en ligne et sur le type de produits ou service qu’il achète. Par exemple, les hommes sont plus nombreux que les femmes à passer une commande en ligne, à 45 % contre 38 %, et à acheter des logiciels, à 26 % contre 14 %, alors que les femmes préfèrent acheter des livres, des revues, des vêtements et des bijoux.
La valeur moyenne des achats était de 160 $, l’an dernier, et comme les Canadiens ont passé en moyenne 7,2 commandes en ligne, cela représente une dépense annuelle moyenne de 1 152 $ par personne.
Les fournisseurs canadiens ont la cote
En outre, les acheteurs vont préférer transiger avec un fournisseur canadien, dans 57 % des cas, qu’avec un fournisseur étranger. D’ailleurs, les commandes passées auprès des fournisseurs canadiens représentaient 63 % de la valeur totale des transactions en 2005, soit un peu plus de 5 milliards de dollars.
Sur une base provinciale, ce sont les Albertains et les Britano-Colombiens qui sont les champions des achats en ligne au Canada, 45 % des internautes vivant dans ces deux provinces y ayant recours, et les Québécois, les derniers, cette proportion n’y étant que de 35 %.
Au niveau du lèche-vitrine, cette fois, qui était pratiqué par 9,2 millions de Canadiens en 2005, soit plus de la moitié de tous les internautes canadiens, ce sont les appareils électroniques grand public, comme les appareils photo, et les articles de ménage, comme les gros électroménagers et les meubles, qui attirent le plus l’attention des internautes. Les vêtements, les bijoux, les accessoires et les préparatifs de voyage figurent aussi parmi les produits et les services pour lesquels les internautes canadiens désirent s’informer sur Internet avant de compléter la transaction à l’extérieur d’Internet.