Plusieurs entreprises tentent seulement à l’heure actuelle de comprendre la tendance « Apportez votre équipement personnel de communication » (AVEC), en mettant des politiques et des outils de gestion en place.
Préparez-vous parce que vous n’avez encore rien vu – « Apportez votre équipement personnel (AVE) » est à nos portes et cela change tout.
Au cours d’un récent webinaire commandité par Rogers, Jim Love, directeur de l’informatique chez CIAT, et Peter Mills, directeur du service des technologies de l’information, région ouest chez Fasken Martineau DuMoulin LLP, ont discuté au sujet des AVE et de ce que cela signifie pour les organismes et les professionnels des TI. Afin de comprendre en quoi consistent les « AVE », il est important de se rappeler l’impulsion qui a donné naissance aux AVEC. Et en ce qui concerne Jim Love, tout a commencé avec le iPhone.
« Le iPhone a tout changé. Ce n’est pas qu’il nous manquait alors des téléphones intelligents. Les BlackBerry étaient sur le marché », a affirmé M. Love. « Mais nous faisions face à un phénomène de monoculture. Il était permis d’avoir n’importe quelle saveur de BlackBerry désirée, pourvu que ce soit un BlackBerry. »
Nous utilisions principalement notre BlackBerry pour nos messages courriel. L’entreprise fournissait l’appareil à l’employé, et elle le reprenait lors de son départ. Si l’employé désirait avoir son propre appareil, il lui fallait l’acheter lui-même et transporter sur lui deux appareils. C’est alors que le iPhone est arrivé sur le marché de même que les applications – des applications de qualité, selon M. Love, mais destinées aux consommateurs.
« Nous avions sur les bras un accroissement formidable de données à transmettre et à stocker et c’était un cauchemar à gérer et à maintenir », a affirmé M. Love. « Il nous fallait maintenant assurer l’entretien de téléphones qui n’étaient pas utilisés – n’importe quelle sorte de téléphone. »
M. Mills a déclaré que les critiques sont d’abord venues des utilisateurs du iPhone à l’égard de l’unité de commande de la division des TI, dirigée par des cadres formant un groupe auquel il est difficile de s’opposer. Cet appareil inspirait la crainte chez la plupart des travailleurs des TI.
« C’était un appareil impossible à contrôler, sur lequel on pouvait adapter une messagerie et des applications, mais qui était également capable de transporter une grande quantité de données de l’entreprise vers l’extérieur », a affirmé M. Mills. Mais pour chaque inconvénient relevé, l’utilisateur courant y voyait un avantage. »
Bien que la lutte se soit soldée en faveur des utilisateurs, les entreprises canadiennes ont adopté une approche prudente. En 2013, 30 % seulement des entreprises canadiennes affirmaient que leur employeur avait un forfait AVEC. Cependant, ceux qui ont fait le saut à cette époque hâtive en récoltent aujourd’hui les avantages. Les retardataires dépensent davantage sur les appareils et les forfaits voix-données alors que les progressistes investissent dans la gestion d’appareils mobiles, la sécurité, la consultation et les applications – des éléments qui améliorent les résultats de l’entreprise.
« Si vous dépensez tout votre argent sur des appareils et des forfaits voix-données, vous ne pouvez obtenir les avantages inhérents à la mobilité », a affirmé M. Love.
En ce qui concerne les AVEC , les TI ont perdu le combat mais selon M. Love, les TI peuvent maintenant appliquer ce qu’elles ont appris avec les AVE – dont l’arrivée est imminente. Adhérez donc tôt au mouvement et gérez-le vous-même plutôt que d’y être contraint.
« Je pense que nous avons appris que toute résistance est futile », a dit M. Love. « Il nous faut mieux gérer tous ces éléments. »
Les AVE sont plus évolués que le téléphone intelligent, et ajoutent des ordinateurs portables, de l’informatique « vestimentaire » ainsi qu’un tout nouvel univers rempli d’appareils qui intégreront l’Internet des objets. Et M. Mills a dit qu’il n’appartient pas seulement aux TI de s’impliquer – le service des ressources humaines doit également s’impliquer.
« Des renseignements concernant l’entreprise sont consignés sur l’ordinateur portable appartenant à un travailleur. Lors de son départ de l’entreprise, comment procédons-nous pour éliminer ces données du portable? » a demandé M. Mills. « Le service des RH doit à ce moment être mis à profit. Ces procédures doivent être préparées en conséquence, avant de laisser qui que ce soit apporter ces appareils au sein de l’entreprise. »
La procédure et la gestion seront la clé. Mais M. Love et M. Mills se sont accordés pour dire que la pression pour les AVE sera trop forte pour pouvoir l’ignorer, de sorte que les TI devront jouer un rôle de facilitation tout en s’assurant que tout est bien géré et conforme à la politique de l’entreprise. Il importe que la gestion proactive s’applique non seulement aux données mais également aux applications et à l’identité.
« Les utilisateurs se servent de différents appareils au cours de la journée et ils veulent faire la même expérience, quel que soit l’appareil qu’ils utilisent », a affirmé M. Love. « Cela signifie que les données doivent vous suivre. »
Et cela signifie qu’un droit assorti de manière sécuritaire doit vous avoir été attribué. De multiples applications maintenant proposées couvrent tout le procédé administratif mais, bien qu’elles recèlent une énorme valeur pour l’entreprise, les risques associés sont également élevés.
« Voici ce qui vous empêche de dormir pendant la nuit. Les clés donnant accès à un royaume se trouvent dans un appareil que vous gardez dans votre poche et elles peuvent facilement être perdues ou volées », a dit M. Mills. « Je me concentre sur la manière d’aider l’entreprise, mais dans le cadre de cette intervention, je cherche également à la protéger. »
Selon M. Love, l’expérience avec les AVE lui a enseigné qu’il doit focaliser non sur la technologie mais sur la stratégie de l’entreprise et c’est ce que nous tentons de faire. M. Mills s’est dit d’accord. La technologie représente un défi facile.
« Je peux aller au magasin et acheter quoi que ce soit dont vous avez besoin » a affirmé M. Mills. « Ce qui est difficile, c’est de savoir ce que vous voulez accomplir et comment faire pour y arriver. »
M. Mills a prétendu que c’est une bonne chose que les TI aient perdu la bataille contre les AVEC; il arrive trop fréquemment que les TI s’opposent à l’innovation. M. Love a ajouté que le grand avantage des AVE sera celui de contraindre les TI à penser de manière stratégique, et non seulement aux appareils eux-mêmes.
« Si l’avenir est incertain, servez-vous de scénarios pour l’imaginer », a avancé M. Love. « Vous devez vous concentrer sur la procédure, la politique et les personnes. »