De nombreuses organisations font face à une pénurie de main-d’œuvre et l’adoption du Web 2.0 pourrait permettre de faciliter la transition entre les employés proches de la retraite et ceux qui vont les remplacer.
« La première chose à faire pour les équipes de direction est d’évaluer quels sont les postes clés au sein de leurs organisations. Par exemple, pour la centrale nucléaire Gentilly 2, les chefs de quart et les ingénieurs principaux sont au cœur des opérations. Il s’agit de postes critiques pour la survie de l’organisation », explique Pascal Apollon, directeur du développement des affaires chez 3PM, une entreprise de Trois-Rivières ayant développé l’application Kortex, qui permet aux organisations de gérer leurs connaissances, leurs compétences et les informations clés qu’elles détiennent.
M. Apollon soutient qu’un logiciel et le Web 2.0 peuvent aider à mettre un plan de relève en place afin de limiter les impacts de la perte d’employés occupant des postes clés dans leur organisation. Ce dernier a été rencontré à l’occasion du Colloque sur les TI, événement organisé par la section Mauricie-Centre-du-Québec du Réseau Action TI et qui a eu lieu le 23 mars à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Le travail des organisations devrait être d’identifier le savoir critique, d’analyser les contextes de transferts et de s’assurer de recueillir et d’enregistrer les informations clés, puis de planifier le transfert des connaissances.
« De tels outils permettent de créer un réseau, et donc une meilleure collaboration, entre les apprentis et la main d’œuvre expérimentée au sein d’une même source de données », dit-il.
Comment peut fonctionner la transmission des connaissances avec un outil Web 2.0 ? M. Apollon explique qu’il faut d’abord choisir un domaine d’expertise qui intéresse l’organisation, par exemple la santé et la sécurité en milieu de travail. Ensuite, il faut choisir un contexte d’application de l’expertise; il peut alors s’agir de santé et sécurité dans un environnement de travail, sur la route ou dans un pays étranger. « L’étape suivante vise à répertorier le savoir-faire qui nous intéresse précisément, comme de donner les premiers soins à un collègue. Il est ensuite possible de consulter l’ensemble des connaissances qui gravitent autour de ce savoir-faire, de contacter directement un expert en la matière et d’interagir avec lui par messagerie texte, conversation audio ou vidéo », raconte M. Apollon.
Dans certains cas, ces outils permettront même à des retraités d’agir à titre de mentors : « Avec ces solutions, il est possible pour les employés de quitter l’entreprise, mais de continuer à interagir activement à l’intérieur de l’organisation en collaborant à distance avec les gens qui les auront remplacés », ajoute-t-il.
Cela pourrait sans doute être fort utile au niveau gouvernemental, puisque 3PM anticipe des départs massifs à la retraite du côté des fonctionnaires d’ici 2014 ou 2015. À ce sujet, Pascal Apollon estime qu’il faut moderniser les techniques de formation de la main-d’œuvre pour que les gens puissent acquérir des compétences à leur rythme. Il dit privilégier les programmes qui offrent un mélange de Web et de mobilité, car ceux-ci donnent plus de flexibilité et d’indépendance aux travailleurs qui désirent acquérir davantage de connaissances.