Les firmes eMarketer et ABI Research ont porté leur attention sur l’adoption de la télévision, de la vidéo mobile, du système d’exploitation Linux et de la communication en champ proche sur les téléphones mobiles
Potentiels et enjeux de la télé et de la vidéo mobile
Les téléphones portables sont très populaires, mais l’engouement pour les services mobiles de télévision et de vidéo n’est pas proportionnel à la croissance de l’adoption des appareils pour l’instant.
Alors que ces contenus nécessitent des téléphones de troisième génération et des téléphones évolués, eMarketer évalue que près de 14,9 millions de personnes paieront un montant pour recevoir des clips vidéo sur leurs appareils mobiles en 2007, soit plus du double qu’en 2006 où l’on comptait 14,9 millions d’abonnés. La firme évalue qu’une croissance prononcée résultera en 120 d’abonnés à des services de vidéo mobile en 2011. Pour la télévision mobile, qui comptait 300 000 abonnés en 2006 et qui pourrait en compter 1,3 million en 2007, une forte croissance pourrait porter le nombre d’abonnés à la télé « de poche » à 80 millions en 2011.
Les revenus de ces services pourraient faire également des bonds appréciables. Les revenus mondiaux des abonnements à la vidéo mobile pourraient passer de 133 M $US en 2006 à 531,4 M $US en 2007 et à plus de 5 G $US en 2011. Ceux provenant de la télé mobile pourraient passer de 52,7 M $US en 2006 à 232 M $US en 2007 et à près de 7,7 G $US en 2011. Les clients potentiels qui font partie du premier quartile du marché en matière de revenus seront courtisés par les fournisseurs de services et les fabricants d’appareils pour qu’ils procurent les téléphones de dernier cri qui seront optimisés pour ces services.
Toutefois, la firme souligne que des enjeux de qualité et de service, de gestion des droits, de partage des revenus et de marketing devront être résolus pour que ces services passent de la marginalité à l’adoption de masse.
Le pingouin à l’assaut du mobile?
Le téléphone mobile et le téléphone évolué, tout comme l’ordinateur, fonctionnent au moyen d’un système d’exploitation, et le désormais célèbre Linux pourrait bénéficier d’une progression intéressante au cours des prochaines années.
À cet effet, ABI Research estime que 8,1 millions d’appareils portables pourraient être dotés de Linux sous forme commerciale en 2007 et que plus de 127 millions d’appareils seront livrés avec ce SE en 2012. Les téléphones mobiles à processeur unique qui incluront Linux à titre de système d’exploitation en temps réel (RTOS en anglais) de remplacement passeront d’une poignée d’unités cette année à 76 millions d’unités en 2012.
La firme indique que l’enjeu qui nuisait à la croissance de Linux dans ce créneau, soit une fragmentation de marché à l’horizontale et à la verticale, semble s’être estompé en raison du lancement de solutions complètes et d’une collaboration accrue sous le signe d’initiatives d’industrie. Toutefois, bien que des enjeux de latence de Linux sur les appareils mobiles aient disparu, ABI Research indique que l’industrie des télécoms devra mieux comprendre quel est le coût total de possession de solutions fondées sur Linux et devra créer des interfaces de programmations communes pour que les développeurs tiers bénéficient d’économies d’échelle.
La mobilité pour la communication en champ proche
ABI Research s’est également intéressée au créneau de la communication en champ proche sous le téléphone mobile. La communication en champ proche permet à un tel appareil d’effectuer diverses tâches, comme l’ouverture d’une porte, le règlement d’un droit de passage dans les transports, la réalisation de paiements, l’établissement de réseaux sans fil et le téléchargement de contenus, en approchant l’appareil d’un dispositif conçu à cet effet.
La firme qualifie l’année 2007 de « critique » pour cette technologie, puisque les standards et les essais effectués par les opérateurs récemment effectués permettront d’effectuer des déploiements. Elle estime qu’environ 292 millions d’appareils, soit plus de 20 % des appareils vendus sur le marché mondial, intégreront une telle fonctionnalité en 2012.
Toutefois, ABI Research croit que la complexité de l’écosystème nécessaire au soutien d’applications de communication en champ proche, qui seraient multiples et génératrices des revenus, a atténué l’enthousiasme initial d’intégration du concept dans les appareils. Également, la communication en champ proche ne sera pas disponible à grande échelle d’ici à ce que les opérateurs de réseau soient convaincus qu’ils tireront des bénéfices tangibles de leur investissement.
La possibilité d’établir plusieurs applications entraînerait une certaine complexité et des enjeux d’interopérabilité au niveau des relations d’affaires, qui sont nécessaires pour créer et gérer ces applications. Le succès de ces relations d’affaires déterminera la vitesse et la manière du déploiement des appareils compatibles à la communication en champ proche.