Le Gala des Octas célébrait samedi dernier à Québec son 20e anniversaire. Bien que la salle était comble et les récipiendaires de trophées très heureux, il est peut-être temps de réfléchir à l’objectif de cet événement et à sa mission.
Comme plusieurs d’entre vous, j’assiste pratiquement tous les ans au Gala des Octas, l’événement de la Fédération de l’informatique du Québec (FIQ) qui vise à célébrer l’excellence de l’industrie québécoise des TI en récompensant de nombreux projets et innovations réalisés par les entreprises et organisations d’ici.
Notre magazine, Direction informatique, est d’ailleurs, depuis de nombreuses années, un partenaire et collaborateur de la FIQ dans le cadre de ce Gala et pour de nombreux autres événements de la Fédération. L’informatique québécoise est notre industrie et nous nous associons autant que possible à ce qui s’y passe. Je considère cela comme faisant partie de la mission de notre magazine. Je participe d’ailleurs depuis plusieurs années au jury du concours des Octas qui sélectionne les meilleurs projets parmi ceux qui sont soumis.
J’étais donc à Québec, samedi dernier, pour assister à la 20e édition de cette célébration des projets informatiques qui se distinguent par leur innovation et leur réussite. Il demeure qu’à la fin de cette soirée, j’ai quitté la salle avec un certain malaise. Et depuis, j’ai entendu différents commentaires qui me portent à croire qu’il est peut-être temps de réviser la formule du concours des Octas pour en relever le niveau de crédibilité.
Tout d’abord, on se sent un peu mal à l’aise lorsqu’on étudie la liste des gagnants. Deux ministères remportent chacun trois prix, alors qu’un de ces ministères reçoit en outre le prix de l’excellence des mains du ministre responsable du gouvernement en ligne, que le président du comité organisateur est sous-ministre adjoint au ministère qui reçoit ces 4 Octas, alors que l’événement se tient à Québec, à quelques pas de la colline parlementaire. Certains commanditaires importants remportent des prix. La personnalité de l’année est le dirigeant d’une entreprise qui avait remporté deux Octas l’an dernier.
On m’a d’ailleurs confié divers commentaires à cet égard qui se résument, en substance, à la question : « est-ce c’est arrangé avec le gars des vues »?
Personnellement, je peux affirmer que ce n’est pas le cas, participant moi-même à l’analyse des dossiers qui sont sélectionnés comme finalistes ou gagnants. Le concours est d’ailleurs l’objet d’une vérification étroite et rigoureuse par une firme reconnue, tout au long de l’exercice. Mais le seul fait qu’on se pose la question, qu’on doute de la rigueur du processus, indique que la crédibilité de ce concours est entachée. L’apparence de conflit d’intérêts ou de résultats arrangés, même si la chose est fausse, sème le doute.
Pour la première fois cette année, l’organisation a permis qu’un même projet soit soumis dans plus d’une catégorie, avec pour résultat que certains projets se sont retrouvés finalistes et gagnants dans plus d’une catégorie. Ce fut peut-être une erreur. Peut-être aura-t-il fallu ajouter un règlement pour éviter qu’une même organisation remporte plus d’un trophée.
Peut-être n’y a-t-il pas eu assez de projets soumis à ce concours? Peut-être les petites entreprises trouvent-elles trop lourd et complexe le processus de soumission d’un projet au concours, ou peut-être considèrent-elles que le coût de la soumission d’un projet est trop élevé? Peut-être se disent-elles que ce sont toujours les mêmes qui gagnent?
Je suis persuadé que les projets honorés cette année au concours des Octas sont d’excellents projets. Et mes commentaires ne visent aucunement à réduire leur mérite. Je souhaite uniquement que les efforts d’un plus grand nombre de spécialistes soient soulignés. Et s’il faut repenser le concours des Octas pour que cela se produise, je serai le premier à y collaborer.
Il me ferait plaisir de lire vos commentaires et suggestions à ce sujet. N’hésitez pas à m’écrire à patriceguy.martin@transcontinental.ca