Les protestations continuent de se faire entendre contre les avantages que pourrait obtenir la société de communication américaine Verizon.
Le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), représentant 110 000 membres, s’oppose à son tour à ce que Verizon, une des plus grandes compagnies de communication au monde, puisse s’implanter au Canada. Cette opposition fait suite aux appels de Bell, TELUS et Rogers au courant des derniers mois.
« Accorder des droits spéciaux aux ondes publiques à l’une des plus grandes compagnies au monde pour faire l’acquisition de petits joueurs et des réseaux existants est sans doute l’une des politiques les plus irréfléchies du gouvernement Harper à ce jour », a déclaré Dave Coles, président du SCEP. Pour le syndicat, la téléphonie, et principalement la téléphonie mobile, n’est pas un luxe.
« La téléphonie mobile est implantée dans la vie des Canadiens et devrait être traitée comme faisant partie du territoire… Il n’y a aucune garantie que Verizon ne viendra pas déséquilibrer le marché en faisant tomber les prix par l’implantation de téléphones bon marché », a affirmé M. Coles en entrevue avec Direction Informatique.
Verizon pourrait en effet s’implanter au Canada par le rachat d’une compagnie canadienne et ainsi faire partie du processus d’appel d’offres, par Industrie Canada, pour la vente aux enchères des ondes 700 MHz en septembre. Ce spectre d’ondes est par ailleurs considéré comme le meilleur spectre disponible pour les communications sans fil voix et données.
Verizon avait émis le désir de s’établir au Québec et en Ontario et, de ce fait, ravir une partie du marché à ses concurrents qui verraient alors un joueur majeur s’implanter rapidement. Pour le moment, il n’y a pas de discussion de front commun entre les fournisseurs de téléphonie que sont Bell, TELUS et Rogers et le SCEP.
« Nous n’avons pas tenu cette discussion, nous (le Syndicat) avons des positions souvent opposées aux compagnies de téléphonie. Cette fois, nous nous supportons, mais nous ne le faisons pas conjointement », a indiqué M. Coles.