ANALYSE Deux événements ont marqué l’année 2005 dans l’industrie des services de télécommunications : le nombre d’abonnés au sans-fil a franchi la barre des 16 millions et celui des lignes téléphoniques résidentielles traditionnelles est passé sous la barre des 12 millions.
Le sans-fil a recruté plus de 650 000 nouveaux adeptes au cours du dernier trimestre de 2005, portant le total d’abonnés à 16,6 millions, en hausse de 11,7 % par rapport au quatrième trimestre de 2004, selon les données colligées par Statistique Canada et qui ont été publiées cette semaine.
Les abonnés au sans fil sont non seulement plus nombreux, mais ils utilisent aussi davantage leurs appareils et dépensent plus pour leurs services. Les recettes moyennes par abonné au sans fil ont augmenté de 5,6 %, passant de 168,33 $ au quatrième trimestre de 2004 à 177,74 $ au quatrième trimestre de 2005. Le temps d’utilisation a bondi de plus de 23,0 % d’une période à l’autre.
Toutefois, le changement le plus fondamental observé dans le marché des communications mobiles en 2005 est sans doute l’adoption de cette technologie comme principal moyen de communication par un nombre grandissant de Canadiens. Selon une étude récente fondée sur l’Enquête sur le service téléphonique résidentiel, 4,8 % des ménages ont indiqué n’utiliser que le cellulaire à la fin de 2005, soit près de deux fois plus qu’au début de l’année (2,7 %). Dans certains marchés, cette proportion a atteint 10,0 %.
La popularité sans cesse grandissante du sans fil se reflète dans la performance financière des fournisseurs de services. Ils ont généré des recettes d’exploitation de 11,0 milliards en 2005, en hausse de 16,6 % par rapport à 2004. Au quatrième trimestre seulement, les recettes ont progressé de 18,0 % par rapport à l’année précédente.
Le sans fil a aussi été le segment le plus rentable de l’industrie. L’année dernière, la marge bénéficiaire d’exploitation a été de 26,2 %, tout juste en deçà de la marge de 26,6 % réalisée en 2004. Le résultat plus modeste du quatrième trimestre (21,0 %) a été à l’origine de ce léger recul.
Le phénomène d’érosion du marché des lignes téléphoniques résidentielles traditionnelles amorcé à la fin de 2001 s’est accéléré en 2005. D’un trimestre à l’autre, la baisse par rapport à l’année précédente est devenue de plus en plus importante pour atteindre 4,4 % au quatrième trimestre. On dénombrait à la fin de l’année 11,9 millions de lignes, soit plus d’un demi-million de moins qu’au début de l’année. L’entrée en scène des principaux câblodistributeurs dans le marché de la téléphonie locale en est la cause principale. Le marché des lignes d’affaires est par contre demeuré stable en 2005 après avoir connu trois ans de baisse continue.
La perte de clients résidentiels a continué d’entraîner à la baisse les recettes d’exploitation des exploitants traditionnels de réseaux par fil. Celles-ci sont passées à 22,5 milliards de dollars en 2005, en baisse de 1,5 % par rapport à 2004. Leurs bénéfices d’exploitation ont dégringolé de 12,0 % pour s’établir à 4,0 milliards de dollars en 2005.
On peut télécharger gratuitement l’étude Statistiques trimestrielles des télécommunications pour le quatrième trimestre 2005 sur le site de Statistique Canada.