La firme québécoise Télé-Ressources expérimente l’utilisation des fils RSS et les présences dans les réseaux sociaux aux fins de recrutement et de placement de personnel. Les internautes à la recherche d’emploi, toutefois, seraient lents à adopter ces moyens d’interaction.
Le domaine du recrutement et du placement de personnel a profité considérablement de l’essor du réseau Internet. Les firmes spécialisées ont recours à la Toile pour afficher des postes à combler, recueillir des candidatures et obtenir les informations pertinentes aux processus de sélection et d’embauche.
L’utilisation d’Internet a évolué au cours des dernières années au niveau de la communication et des échanges entre les internautes, par le biais de technologies que l’on associe au concept du Web 2.0. Ainsi, Télé-Ressources, une firme de Montréal qui oeuvre en recrutement et placement de personnel depuis 23 ans, a entamé récemment l’utilisation de technologies de diffusion et d’interaction.
Outre la diffusion de nouvelles à même son site Web sous la forme d’un blogue, l’entreprise exploite une présence en ligne sur le réseau social Facebook et sur le micro-blogue Twitter, où sont affichés des postes disponibles ainsi que des nouvelles liées au marché de l’emploi. Sur le site YouTube, qui sert à la diffusion de contenus vidéo, la page de la firme contient des clips qui ont trait à l’emploi et au cheminement professionnel. Plusieurs des employés de la firme ont un profil sur le réseau social professionnel LinkedIn.
Enfin, Télé-Ressources a recours à la technologie RSS pour diffuser les offres d’emploi vers les internautes qui sont abonnés à un fil de nouvelles consacré à cet effet.
À l’avant-garde
Toutefois, Alphonse Hà, coordonnateur marketing et communications, indique que les nouvelles technologies comme le fil RSS sont peu utilisées pour l’instant par les internautes québécois dans le contexte de la réception d’offres d’emploi. Il qualifie la stratégie établie par Télé-Ressources de « underground », en préparation à une éventuelle intégration du recours aux technologies Web 2.0 par les citoyens dans ce contexte précis.
« J’ai décidé d’établir le réseau pour être prêt lorsque le Québec va embarquer sur le RSS, mais selon mes recherches, il n’y a pas beaucoup qui le font pour l’instant, constate M. Hà. Nous avons développé en septembre dernier une stratégie de blogue consacré à l’emploi, qui intègre un fil RSS pour la diffusion de nouvelles. Certaines personnes ont dit qu’ils ont appliqué sur un poste après avoir vu une offre sur le blogue. Par contre, nous n’avons pas reçu de personnes qui nous ont dit avoir reçu des offres d’emploi par RSS. »
Néanmoins, M. Hà y va d’initiatives d’utilisation des technologies Web 2.0, par exemple en créant un processus composite qui combine la technologie RSS et le microblogue Twitter pour la diffusion des offres d’emploi. Les internautes peuvent « suivre » un profil Twitter et ainsi recevoir les offres d’emploi sans avoir à se rendre sur le site Internet de la firme. »
« C’est bien d’avoir (ces technologies) mais comme ce n’est pas encore très utilisé, nous essayons d’éduquer notre public à utiliser le RSS. Sur notre blogue, j’ai indiqué comment utiliser la technologie RSS pour recevoir les pages d’emploi sur une page de recherche de Google », précise-t-il.
Intérêt industriel
Interrogé à propos de l’utilisation des technologies du Web 2.0 dans l’industrie du recrutement et du placement de personnel, M. Hà note un intérêt de la part des grosses entreprises internationales, en donnant l’exemple de la firme Kelly qui a beaucoup publicisé sa présence sur le réseau virtuel Second Life. Toutefois, M. Hà limite son champ d’action aux applications qui semble être les plus pertinentes à son contexte.
« En tant qu’agence à Montréal, on essaie de ne pas aller dans tous les réseaux ou les médias sociaux qui existent, pour se concentrer sur ceux qu’on pense qui sont les plus importants pour nous. On utilise beaucoup Facebook, qui nous a permis d’exécuter plusieurs placements d’emploi », indique-t-il.
« Au Québec, l’adoption technologique Web est un peu plus lente. En France, le monde utilise Twitter beaucoup plus pour les offres d’emploi. Certaines agences comme Randstad affichent des offres d’emploi à travers Twitter. Mais au Québec, nous sommes pas mal les seuls, à ce que je sache », ajoute-t-il.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.