Le PDG de Nokia, Rajeev Suri, a annoncé lundi qu’il quittera ses fonctions le 31 août.
Après six ans à la tête de la société finlandaise de télécommunications, il cédera sa place à Pekka Lundmark, actuel PDG du groupe énergétique Fortrum.
Cette décision survient alors que Nokia peine à suivre ses concurrents dans le déploiement mondial de la 5G, rapportent CNN et The Wall Street Journal.
En tant que fournisseur mondial d’équipements de télécommunications, Nokia rivalise avec Huawei et Ericsson depuis plusieurs années.
Malgré les récentes difficultés du géant chinois aux États-Unis, en Europe et en Australie, Nokia a tardé à profiter de l’occasion pour offrir des équipements aux opérateurs de réseaux sans fil pour la prochaine génération d’Internet ultrarapide.
En février, Huawei a déclaré avoir signé au moins 91 contrats commerciaux en lien avec la 5G, tandis qu’Ericsson et Nokia ont revendiqué respectivement 81 et 68 ententes.
Nokia avait perdu près d’un tiers de sa valeur boursière en octobre, suite à la révision à la baisse de ses objectifs.
La capitalisation de l’entreprise avait chuté de 24 %, exacerbant les critiques des actionnaires à l’égard de Rajeev Suri.
On lui reprochait notamment de ne pas profiter de l’avènement de la 5G.
Bloomberg rapportait la semaine dernière que Nokia travaillait actuellement avec des conseillers afin de trouver des stratégies pour rattraper son retard dans ce domaine.
Selon des sources anonymes proches de l’entreprise, les options envisagées allaient de la vente d’actifs à des fusions avec d’autres fournisseurs.
Dans un communiqué émis lundi, Pekka Lundmark s’est dit convaincu du potentiel de Nokia dans le déploiement de la 5G.
« Mon objectif consiste à m’assurer que nous respections nos engagements envers nos clients, nos employés, nos actionnaires et les autres parties prenantes », a-t-il déclaré.
La fin d’une époque
Rajeev Suri a commencé sa carrière dans l’entreprise en tant que directeur du marketing en 1995 et a gravi les échelons pour devenir PDG de Nokia Solutions and Networks, l’unité d’équipement détenue conjointement par Nokia et Siemens.
Au cours de son mandat, il a fait passer la valeur de l’entreprise de 1,1 milliard $ à plus de 11 milliards $.
Il a supervisé l’acquisition de Alcatel-Lucent en France pour 16,6 milliards $ en 2015, et a ensuite poussé Nokia à commercialiser à nouveau ses téléphones portables autrefois populaires. L’entreprise avait vendu son unité mobile à Microsoft un an avant que Suri ne devienne PDG.
Dans un communiqué publié lundi, le conseil d’administration de Nokia a indiqué que Suri avait fait part il y a quelque temps de son intention de démissionner une fois qu’un successeur serait désigné.
« Après 25 ans chez Nokia, je veux faire exercer des activités différentes, a déclaré Suri. Nokia fera toujours partie de moi et je tiens à remercier tous ceux avec qui j’ai travaillé au fil des ans. »
En conférence de presse, le président de Nokia, Risto Siilasmaa, a laissé sous-entendre que l’entreprise avait besoin de nouveaux talents.
Il a expliqué que la direction avait décidé « que ce n’était pas le bon moment » d’offrir le poste de PDG à un candidat de l’interne.