PERSONNALITÉ DU MOIS Michel Audet, professeur titulaire au département des Relations industrielles de l’Université Laval, est la personnalité du mois de décembre 2006 en TI au Québec.
De prime abord, les TI ne sont pas le domaine de prédilection de Michel Audet. Professeur titulaire au département des Relations industrielles de l’Université Laval, il est l’auteur de nombreuses études sur des sujets comme la transformation des organisations, la gestion des ressources humaines et l’organisation du travail.
Il n’en affiche pas moins un intérêt très marqué pour les technologies. À telle enseigne qu’il a accepté, en 2005, de se consacrer à temps plein à la mise sur pied et à la direction de l’Institut Technologies de l’Information et Sociétés (ITIS) de l’Université Laval, dont la mission est de créer une synergie entre tous les chercheurs s’intéressant aux TI à la grandeur de l’institution.
Chez Michel Audet, pas de passion des bits et des octets, ni d’amour du numérique pour le simple plaisir de la chose. Lorsqu’il met son ordinateur en marche, avoue-t-il, il n’a aucune idée de la façon dont cela fonctionne. Son intérêt pour les technologies tient aux conséquences qu’elles ont sur la main-d’œuvre, les relations de travail et la société en général.
Prochain arrêt : l’UNESCO
Et cela dure depuis plus de vingt ans. Dès le début des années 1980, il s’est penché sur les conséquences de la prolifération de l’ordinateur, à l’époque où le terme micro-informatique était encore d’usage courant. Ses recherches à cet égard viennent de donner un tournant inusité à sa carrière d’universitaire; depuis le début de février, Michel Audet est le nouveau représentant du Québec auprès de l’UNESCO.
Cette nomination, indique-t-il, n’aurait pu être possible sans les recherches qu’il a effectuées en collaboration avec le Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO) au cours des dix dernières années, et qui ont porté sur la transformation du travail et de la société par les TI. De 1998 à 2001, il a occupé à temps plein le poste de directeur, innovation et transfert, au sein de cet organisme, mettant en veilleuse ses fonctions universitaires. Chercheur associé au CEFRIO dans les années 1990, il a aussi agi à titre de directeur scientifique de l’organisation à compter de 2001.
À l’UNESCO, la société de l’information et les changements qu’elle entraîne représentent un enjeu important, d’où la pertinence du profil de Michel Audet. Par ailleurs, ses 28 ans d’expérience en enseignement cadrent avec un autre élément central de la mission de l’organisme : l’éducation. Du reste, son CV ne manque pas de réalisations : vaste liste de comités, de commissions et d’autres projets auxquels il a participé à titre d’universitaire, publication de quelque 70 articles dans des revues de nature scientifique et professionnelle, conférences prononcées par centaines aux quatre coins du monde, participation à une dizaine de missions d’études à l’étranger…
Saisir les occasions
Même s’il a multiplié les activités professionnelles, cet infatigable travailleur n’a jamais échafaudé de plan de carrière. « J’ai toujours fait les choses parce que j’aimais les faire… J’ai fui les milieux de travail négatifs et peu constructifs, et par le fait même, j’ai saisi les occasions. »
Il a choisi les relations industrielles faute de savoir où se diriger. Grand sportif, il entreprend avant tout des études universitaires parce qu’il est appelé à jouer dans l’équipe d’élite de volley-ball de l’Université Laval, le Rouge et Or. Toutefois, il se passionne très vite pour son nouveau domaine et, une fois son baccalauréat terminé, en 1979, il poursuit au niveau de la maîtrise. Parallèlement, il travaille comme conseiller dans cette même discipline et assume des charges de cours aux facultés d’administration de l’UQTR et de l’Université Laval.
Cette dernière lui offre, en 1984, un poste de professeur substitut à la faculté des Relations industrielles, puis l’invite à entreprendre un doctorat, qu’il fera à l’Université de Montréal et terminera en 1992. Après coup, il devient professeur agrégé à l’Université Laval, puis professeur titulaire en 2003.
Auteur, il a reçu le Prix François-Albert Angers de l’École des HEC et le Prix du ministre de l’Éducation du Québec pour son ouvrage Relever les défis de la gestion des ressources humaines, qu’il a cosigné. Autre distinction notable, l’Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec l’a fait « Professionnel émérite » en 2005.
Lorsqu’il s’est entretenu avec Direction informatique, il venait de terminer d’emballer ses effets personnels, s’apprêtant à quitter son bureau de l’Université Laval. Au début de l’été prochain, il déménagera ses pénates et celles de sa famille à Paris, siège de l’UNESCO.
C’est donc de la Ville lumière qu’il déploiera son énergie et son talent au cours des quelques années à venir. Par l’entremise de l’UNESCO, il les mettra au service de l’ensemble des nations. Nul doute que sa contribution dans le domaine des TI s’en trouvera stimulée.
Le choix de la Personnalité du mois en TI au Québec est le fruit d’une collaboration entre la Fédération de l’informatique du Québec, Direction informatique et de nombreux partenaires.