Bibliothèque et Archives nationales du Québec inaugure une collection de jeux sur console pour adolescents et adultes à la Grande Bibliothèque. Trois des éditeurs présents à Montréal y fourniront des titres de façon récurrente.
À la Grande Bibliothèque, à compter du 4 décembre, Bibliothèque et Archives nationales du Québec mettra à la disposition de la population une collection qui sera composée d’environ mille exemplaires de jeux vidéo pour les consoles PlayStation de Sony, Wii de Nintendo et Xbox de Microsoft.
Cette collection, qui est destinée aux personnes de quatorze ans et plus, a fait l’objet de dons de la part des éditeurs Warner Brothers, Ubisoft et Electronic Arts, qui exploitent des studios à Montréal. D’ailleurs, Bibliothèque et Archives nationales du Québec a profité de l’inauguration officielle de la collection pour souligner le don d’Electronic Arts.
Produit culturel
Yanick Roy, directeur du studio BioWare et porte-parole de Electronic Arts Montréal, a indiqué que l’éditeur participait à la création de cette collection à titre de citoyen corporatif. Il a souligné que l’entreprise, qui est présente dans l’industrie québécoise du développement de jeux vidéo avec trois studios, participe de bon gré à l’établissement de cette nouvelle section de la Grande Bibliothèque au bénéfice de la collectivité.
« C’est un peu comme les livres, où plus on encourage les gens à lire, plus ils auront le goût de lire. Puisque les gens n’ont pas toujours accès aux jeux auxquels ils aimeraient jouer, cette collection permettra d’y accéder de manière plus économe », a mentionné M. Roy.
À propos des impacts commerciaux de cette mise en disponibilité de jeux vidéo par le biais de prêts gratuits, M. Roy a dit croire que cette collection de la Grande Bibliothèque n’entrera pas en compétition directe avec les jeux qui sont vendus dans le détail, alors que les consommateurs qui consacrent plusieurs heures par jour aux jeux vidéo se procureront leurs propres exemplaires.
M. Roy a confirmé que Electronic Arts versera des exemplaires de nouveaux titres dans cette collection sur une base régulière.
Le président et directeur général de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, M. Guy Berthiaume, a indiqué que la réception d’un lot de titres de la part des grands éditeurs qui sont présents au Québec constituait une « symbolique forte » pour la représentation du jeu vidéo à titre de produit culturel.
« On qualifie le jeu vidéo de “dixième art”. Cette collection fait partie d’un mouvement qui consacre la place fondamentale du jeu vidéo dans le paysage culturel », a indiqué M. Berthiaume, en soulignant que des musées consacraient depuis quelque temps des expositions au jeu vidéo.
M. Berthiaume a expliqué que cette collection de jeu vidéo pour les adolescents et les adultes, qui est située dans la section des bandes dessinées et des livres mangas, donnera de la visibilité aux autres types de contenu qu’on trouve à la Grande Bibliothèque. « En venant ici, les ados vont comprendre que toutes les sections [de la bibliothèque] leur sont ouvertes », a-t-il mentionné.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec aura recours à la classification de l’organisme américain Entertainment Software Rating Board pour statuer si un usager de la bibliothèque a l’âge requis pour emprunter un titre. Les jeux qui sont classés « 18 ans et plus » sont exclus de la collection.
Sans controverse
M. Berthiaume a indiqué que la Grande Bibliothèque, depuis mars 2012, exploitait une collection de jeux vidéo qui est destinée aux enfants. Or, le succès de cette collection est tel qu’en tout temps 75 % des exemplaires sont en circulation dans la population.
Par ailleurs, il semble que l’arrivée du jeu vidéo à la Grande Bibliothèque n’ait pas suscité de grande controverse. « J’avais espéré qu’il y ait un peu de scandale lorsqu’on proposé la première fois d’accueillir des jeux vidéo, que des gens s’y opposent et qu’il y ait des lettres ouvertes, afin qu’on ait une polémique et qu’il y ait un buzz, mais ça s’est fait de façon très simple », a déclaré M. Berthiaume.
« Si nous l’avions fait cinq ans plus tôt peut-être il y aurait eu plus de réticence, mais [aujourd’hui] il est convenu que le jeu vidéo fait partie des produits culturels. On a eu plus de réticences à l’ouverture de la Grande Bibliothèque en 2005, parce qu’on y offrait des bandes dessinées… »