Le commerce social, qui pour suivre la tradition, s’appellera probablement bientôt le s-commerce est l’héritier légitime de la pratique du commerce électronique (e-commerce) et des réseaux sociaux
S’il est « commerce » par un de ses parents et « social » par l’autre, son nom à lui seul le définit. Si, aujourd’hui, le commerce social se joint au commerce électronique pour en augmenter le volume des ventes, et aux réseaux sociaux pour en accroître le spectre d’utilisation, il n’est historiquement pas aussi nouveau qu’il y paraît. En effet, le terme dans sa version anglophone de social-commerce semble remonter aux environ de 2005, pour décrire l’ensemble des outils permettant la collaboration en ligne entre les premiers blogues, les sites de fiches de consommateurs et de partage d’information, et les entreprises, dans le but de soutenir leurs actions commerciales. Il s’agissait alors de la promotion que ces médias sociaux, à ne pas confondre avec les réseaux sociaux, pouvaient faire au profit du commerce électronique.
Depuis, le contenu du terme « commerce social » a beaucoup évolué, en se précisant et en devenant plus spécifique. En effet, aujourd’hui le terme est utilisé pour définir une pratique hybride d’utilisation des réseaux sociaux et du commerce électronique.
Au mois de juin, la ville de San Diego, en Californie, est devenue la Mecque du commerce social, le temps de la grand-messe de l’IRCE (Internet Retailer Conference and Exhibit). Tout le gratin de la pratique et de l’analyse du commerce électronique international était là. De Google à Amazon, en passant par eBay, Forrester, Accenture… Tous n’avaient d’éloges que pour le commerce social, qui semblait alors être l’innovation de l’heure.
Aux dires des experts, il semblerait que les clients consomment de plus en plus et de façon simultanée, sur les différents canaux rendus disponibles par leurs fournisseurs favoris. Il s’agit essentiellement des magasins, du Web, du mobile. D’après les praticiens, les clients adeptes du multi-canal offrent individuellement un meilleur potentiel de chiffre d’affaires que ceux qui pratiquent la consommation sur un canal unique.
Cependant, les réseaux sociaux sont actuellement, pour les organisations, presque essentiellement une plateforme permettant une relation-client plus directe et plus réactive. Pourtant, le commerce social invite les organisations à se tailler une place efficace dans l’univers grouillant des réseaux sociaux, pour y exercer leur fonction de commerce.
Actuellement, le grand laboratoire du Web est ouvert et il est temps pour les organisations d’y faire leur expérience et de développer leur stratégie en matière de commerce social. Mais il faut savoir que le seul fait de rendre disponibles des liens de connexion, depuis un site Internet, en direction des réseaux sociaux, est déjà dépassé. Les organisations les plus avancées en sont maintenant au développement d’applications de commercialisation de leurs produits, directement intégrées aux réseaux sociaux.
Cependant, cette tendance ne manque pas de soulever certaines questions un peu « rabat-joie ». Parmi celles-ci : Comment réaliser et réussir le déploiement de son application? Comment s’assurer de sa diffusion la plus efficace? Comment parvenir à inculquer un aspect viral à cette diffusion?
Quelle structure et quelle organisation interne faut-il mettre en place? Quel budget faut-il prévoir et avec quelle durée dans le temps? Quelle part de ce budget doit-elle être récurrente? Quelle idée peut-on avoir du rendement du capital investi? À quel rythme va-t-il falloir apporter des changements à l’application pour qu’elle conserve l’attrait des utilisateurs dans le flot déferlant des autres applications? Tout un réflexe social à développer.