Les ventes en ligne ont connu en 2005 une forte progression pour une quatrième année consécutive, approchant les 40 milliards de dollars. Toutefois, le commerce électronique a représenté un peu plus de 1 % du total des recettes d’exploitation des entreprises privées.
Dans l’ensemble, les ventes en ligne des secteurs privé et public ont augmenté de 38,4 %, passant à 39,2 milliards de dollars. Celles des entreprises privées ont grimpé de 37,2 %, pour se fixer à 36,3 milliards de dollars, tandis que la hausse enregistrée à ce chapitre par le secteur public a été de 55,4 %, portant le total du secteur à 2,9 milliards de dollars.
La valeur totale des ventes électroniques au Canada s’est accrue d’au moins 38 % pour une quatrième année d’affilée en 2005. Pour mettre la hausse en perspective, elle correspondait à six fois l’augmentation de l’ensemble des ventes au détail de l’année au Canada.
Les grandes entreprises, celles qui comptent plus de 100 employés, sont demeurées à l’origine de la majorité des ventes en ligne (62 % du total). En outre, 16 % des grandes entreprises offrent la possibilité d’effectuer des achats en ligne, contre 7 % seulement de l’ensemble des entreprises privées.
La croissance vigoureuse de la valeur des ventes en ligne contraste nettement avec la stagnation du taux d’adoption des technologies de l’information et des communications (TIC) de base.
Par exemple, en 2005, 82 % des entreprises privées ont fait usage d’Internet, proportion inchangée par rapport à l’année précédente. Environ 38 % possédaient un site Web, en légère hausse seulement par rapport à 37 % un an plus tôt.
La stabilité laisse entendre que le marché canadien est à tout le moins temporairement saturé de technologies de base, ce qui constitue une situation comparable au recours aux ordinateurs personnels observé il y a quelques années. En effet, les entreprises canadiennes ont franchi le fossé numérique, et elles sont désormais capables de pratiquer le commerce électronique.
Les achats en ligne surtout effectués par des entreprises et des ménages canadiens
De plus en plus, la clientèle des entreprises canadiennes qui effectuent des ventes en ligne est plutôt canadienne qu’étrangère. En 2005, seulement 18 % de la valeur des ventes électroniques déclarées ont été des exportations, comparativement au sommet de 28 % atteint en 2002.
Les secteurs du commerce de détail et du commerce de gros ont été les moins susceptibles d’effectuer des ventes en ligne à l’étranger en 2005, environ 12 % seulement de leurs ventes en ligne ayant été destinées à l’étranger. Par contre, le secteur de la fabrication a expédié à l’étranger près de la moitié de ses ventes réalisées en ligne.
Quatre secteurs industriels dominent
Pour une troisième année consécutive, quatre secteurs ont dominé en ce qui a trait à la valeur des ventes en ligne : le commerce de gros, le commerce de détail, le transport et l’entreposage ainsi que la fabrication.
En 2005, ces quatre secteurs ont conservé la même part de l’ensemble des ventes en ligne qu’en 2004, soit 68 % du total des ventes de cette catégorie effectuées par des entreprises privées. Les ventes de ces quatre secteurs ont augmenté de 38 % par rapport à 2004 pour atteindre 24,7 milliards de dollars.
Bien que le pourcentage des détaillants qui se livrent à la vente en ligne n’ait pas augmenté en 2005, la valeur des ventes au détail réalisées en ligne s’est accrue de façon remarquable.
Le secteur du commerce de gros et celui du transport et de l’entreposage ont chacun déclaré des ventes électroniques d’une valeur de 7,2 milliards de dollars en 2005. Chaque secteur a été à l’origine de 20 % de l’ensemble des ventes en ligne.
Les détaillants ont affiché des ventes en ligne de 5,4 milliards de dollars (environ 15 % du total), en hausse par rapport à 3,0 milliards de dollars en 2004. Les fabricants ont déclaré des ventes électroniques de 4,9 milliards de dollars, c’est-à-dire environ 14 % de l’ensemble des ventes.
L’utilisation de la technologie à large bande atteint un seuil
La part des entreprises canadiennes qui font usage d’Internet n’a pas changé en 2005 par rapport à l’année précédente. Toutefois, les utilisateurs étaient plus susceptibles de recourir à une connexion à large bande.
En 2005, 81 % des entreprises canadiennes privées utilisaient Internet à haute vitesse. Il s’agit d’une croissance remarquable comparativement à 2001, alors que moins de la moitié des entreprises privées utilisant Internet se prévalaient d’une connexion à large bande.
Les grandes entreprises canadiennes ont toutes souscrit à Internet à haute vitesse. Environ 79 % des petites entreprises, soit celles qui comptent moins de 20 employés, ont maintenant recours à Internet à large bande, soit par câble, par ligne d’accès numérique ou par circuit T1, par rapport à seulement 70 % en 2004.
Les entreprises qui emploient une technologie à large bande sont plus susceptibles que les autres d’adopter d’autres technologies avancées de TIC, telles que l’intranet, l’extranet et les sites Web. Le service à large bande facilite l’utilisation de ces technologies en éliminant l’engorgement auquel peut faire face une entreprise qui fait usage d’une connexion Internet restrictive, tel que l’accès commuté.
Les limites du commerce électronique
Les entreprises privées ont indiqué deux facteurs majeurs faisant obstacle à la vente par Internet. Plus de 50 % d’entre elles ont révélé que leurs produits ne se prêtaient pas à cette forme de vente. De plus, un peu plus de 35 % préféraient s’en tenir à leur modèle d’exploitation actuel.
Il se peut que les entreprises concernées ne se sentent pas à l’aise face à un modèle de commerce électronique. Elles ne sont pas disposées à buter sur d’éventuels problèmes techniques et ne voient pas pourquoi elles remplaceraient le modèle en usage.
Seulement 18 % des répondants ont estimé que des inquiétudes relatives à la sécurité justifiaient la décision de ne pas recourir au commerce électronique. Cette proportion est demeurée constante depuis 2002.
Un marché de plus en plus mature
Le pourcentage d’entreprises privées qui possédaient un site Web en 2005 a quelque peu augmenté, passant à 38 % contre 37 % en 2004. Les secteurs dont les entreprises étaient le plus susceptibles de posséder un site Web étaient ceux des services d’enseignement, de l’industrie de l’information et de l’industrie culturelle ainsi que celui de la fabrication. Parmi les entreprises de commerce de détail, 42 % étaient dotées d’un site Web, en hausse par rapport à 38 % en 2004.
Le degré de pénétration du courriel et de l’utilisation d’Internet au sein des entreprises canadiennes est demeuré inchangé en 2005. Cette stabilité indique que le marché et l’utilisation des technologies sont tous deux parvenus à maturité.
L’adoption des TIC, à l’instar de nombreuses nouvelles technologies, obéit à des tendances à la hausse et à la baisse immédiatement évidentes. Les premières entreprises à y souscrire les ont déjà mises en place, et il reste peu d’entreprises pour leur emboîter le pas. Pour cette raison, un coup d’arrêt a été donné au taux d’adoption des technologies.
Ces données proviennent de l’Enquête sur le commerce électronique et la technologie (ECET) de 2005 de Statistique Canada, qui portait sur l’ensemble de l’économie, exception faite des administrations locales. L’ECET a été menée auprès de quelque 19 000 entreprises.
Par commerce électronique, on entend les ventes par Internet, avec ou sans paiement en ligne. La notion englobe la valeur des commandes reçues par Internet. Les ventes effectuées par échange électronique de données dans des réseaux exclusifs et les transactions par guichet automatique sont exclues de l’ECET.
La valeur des instruments financiers transigés sur Internet, comme les prêts et les actions, n’est pas comptabilisée dans le commerce électronique, mais les frais de service perçus pour ces transactions sont pris en compte.