Au Québec, les achats mensuels en ligne auraient triplé entre 2005 et 2007, selon le nouvel indice établi par le Cefrio, SOM et VDL2.
Le Cefrio, en partenariat avec la firme de sondage SOM et l’agence Internet VDL2, a concocté un nouvel indice statistique destiné spécifiquement à mesurer le niveau d’activité des consommateurs québécois sur Internet. Baptisé Indice du commerce électronique au Québec, cet indice informe essentiellement sur le nombre d’adultes qui achètent en ligne, la proportion de la population totale que cela représente et la valeur des achats réalisés, et ce, mensuellement.
La première mesure a été prise en mai et la dernière, en octobre. Les trois organisations prévoient continuer de calculer l’indice de la sorte tous les mois. Le calcul de l’indice se base sur un échantillon de 1 000 adultes québécois auxquels on a posé deux questions, à savoir s’ils ont fait des achats en ligne au cours du dernier mois (pour lesquels les transactions ont été confirmées en ligne) et si oui, pour quel montant. D’autres questions seront ajoutées au fur et à mesure de l’évolution de l’indice. Par exemple, une troisième question a été ajoutée en novembre, pour savoir quel type d’achat a été fait.
Déjà, en se basant sur les résultats obtenus de mai à octobre, on apprend qu’un million d’adultes québécois achètent mensuellement des biens et services en ligne pour une valeur mensuelle moyenne de 322 $. Cela représente 16,4 % de l’ensemble de la population adulte du Québec et une valeur totale de 266 millions $ par mois en moyenne. En outre, 130 000 Québécois effectuent des achats de plus de 1 000 $ par mois.
Or, si on compare cette valeur des achats avec la valeur correspondante établie par Statistique Canada en 2005, la dernière année où l’organisme fédéral a mesuré le niveau d’activité des consommateurs canadiens sur le Web, on obtient une croissance de 300 % de la valeur totale des achats par mois au Québec. Cette valeur était de 88 millions $ en 2005, alors que la valeur moyenne des achats était de 68,85 $ par personne par mois. En proportion, la valeur totale des achats en ligne représente 3 % de l’ensemble des ventes de détail réalisées au Québec cette année.
Portrait-robot
Les trois organisations ont aussi pu établir le portrait-robot du cyberconsommateur québécois.
Il s’agit donc d’un homme (20,5 % des hommes achètent sur Internet, versus 12,4 % dans le cas des femmes), qui est jeune (29,6 % des 18 à 24 ans le font et 26,7 % des 25 à 34 ans), qui s’exprime dans une langue autre que le français (22,7 %, versus 14,9 % pour le français) et qui a une formation postsecondaire (30,5 % de ceux disposant d’une formation universitaire le font, 26,2 %, dans le cas de la formation collégiale). Il dispose, en outre, d’un revenu familial de 55 000 $ et plus (28,5 %), habite une grande ville (18,1 % des Montréalais achètent en ligne, versus 14,8 % pour les habitants de la capitale provinciale) et vit en famille (23,1 % des ménages de 4 personnes et plus et 21 % des ménages de 3 personnes et plus le font).
C’est pour combler un vide statistique, puisque Statistique Canada est moins actif au niveau de la mesure du niveau d’activité des cyberconsommateurs canadiens, et pour répondre aux besoins de VDL2, qui veut appuyer ses conseils sur des données précises, que les trois organisations ont mis sur pied cet Indice.
« Il y a un train qui passe à cent milles à l’heure, celui du commerce électronique, qui est en pleine effervescence, et personne n’en parle, déplore le président de VDL2, Philippe Le Roux. Nos clients veulent des données fiables pour appuyer leurs décisions, et il n’y en a pas. Mais maintenant, ce n’est plus un problème. »
« Par cette mesure, nous pouvons enfin évaluer avec précision l’ampleur des dépenses effectuées par les Québécois sur Internet et en suivre graduellement l’évolution », renchérit Éric Lacroix, directeur de projet chez SOM Recherches et sondages.
Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.
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