Face à ce qu’il appelle les « cyberactivités malveillantes » de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine, le Canada exhorte les pays du G7 à créer un groupe de travail pour partager les meilleures pratiques en matière de cybersécurité afin de protéger leurs infrastructures essentielles de TI et de télécommunications.
Le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a déclaré vendredi aux journalistes qu’il avait fait cette suggestion après une réunion cette semaine des ministres des pays du G7 responsables des questions numériques.
Dans une déclaration commune cette semaine, les ministres ont déclaré que « la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a mis en évidence la dépendance des activités critiques des sociétés connectées aux infrastructures numériques, en particulier aux infrastructures de télécommunication, et aux vulnérabilités associées. Nous soulignons l’importance de protéger l’infrastructure numérique des sociétés libres contre les ingérences malveillantes et l’influence des régimes autoritaires. »
Le ministre Champagne a par ailleurs déclaré que « pour moi, avoir un groupe de travail serait l’un des meilleurs moyens de mettre en œuvre la vision, les actions et les intentions énoncées dans le communiqué. Travaillons ensemble pour mettre en commun nos ressources et nos différentes agences afin d’y arriver. »
Il existe déjà un mécanisme de réponse rapide (MRR) du G7 pour protéger les membres contre les menaces étrangères à la démocratie. Il aide à coordonner les réponses à la manipulation de l’information et à la désinformation. Champagne a déclaré que le groupe de travail proposé serait similaire.
« J’ai proposé avec la présidence qu’il y ait une discussion sur un groupe de réaction rapide sur la cybersécurité », a déclaré Champagne. « L’idée est de savoir comment nous pouvons nous rendre plus résilients dans le contexte de la guerre en Ukraine, mais aussi de comprendre que la 5G et l’internet des objets auront un impact sur notre vie quotidienne et de comprendre que les réseaux de télécommunications sont probablement les plus importants et constituent des infrastructures essentielles dans l’économie du 21e siècle. »
Dans un communiqué, les ministres du numérique du G7 ont répété une déclaration du 24 mars de leurs dirigeants nationaux selon laquelle le groupe s’est engagé à poursuivre ses efforts pour soutenir l’Ukraine dans la défense de ses réseaux contre les cyberincidents.
Ils ont également convenu de travailler à faciliter les transferts de données transfrontaliers, à soutenir les marchés numériques concurrentiels et à promouvoir l’utilisation des documents électroniques transférables pour faciliter le commerce international.
Une réunion des ministres du G7 responsables des médias est également prévue le 19 juin pour y examiner la situation actuelle de la politique mondiale des médias, y compris la désinformation et la protection de la liberté d’expression des membres de la presse.
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Traduction et adaptation française par Renaud Larue-Langlois