Au total, 32 115 travailleurs de la technologie étrangers sont venus au Canada entre avril 2022 et mars 2023, selon un nouveau rapport des Technology Councils of North America (TECNA) et du Canada’s Tech Network (CTN).
L’étude démontre que le Canada est une destination attrayante pour la main-d’œuvre technologique, en grande partie en raison d’une politique nationale plus favorable à l’immigration et d’un avantage en matière de coût de la main-d’œuvre.
La plupart arrivent de l’Inde, du Nigéria et du Brésil et s’installent à Mississauga, ON, Montréal, QC et Waterloo, ON.
L’Ontario, en fait, compte le plus grand nombre de travailleurs de la technologie au pays, mais des provinces plus petites comme la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador connaissent également une croissance rapide, selon le rapport. Les deux ont enregistré la plus forte croissance année après année de leur main-d’œuvre technologique respective, à 16,3 %.
Windsor, en Ontario, a connu la plus forte croissance du nombre de travailleurs en technologie au cours de la dernière année (28 %), suivie de Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse et de Timmins, en Ontario.
Ceci, selon le rapport, « reflète les tendances plus larges de la main-d’œuvre, avec des travailleurs technologiques principalement en télétravail qui s’éloignent des grandes régions métropolitaines au profit des zones plus rurales ».
Le rapport ajoute : « Les employeurs de 1 000 personnes ou plus ont besoin d’une main-d’œuvre technologique importante et avant la pandémie, les travailleurs de la technologie migraient géographiquement vers ces employeurs. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, cette dynamique a changé. Les travailleurs s’éloignent des grands pôles technologiques, car les employeurs recrutent désormais des travailleurs de manière inversée en raison de la façon dont le mode de travail de la main-d’œuvre technologique est passé d’un environnement de bureau au télétravail. Beaucoup ont spéculé sur l’endroit où ces travailleurs sont allés, mais à ce jour, aucune donnée réelle n’existe collectivement. »
Les TECNA soulignent l’importance de pouvoir localiser les talents technologiques, car cela renforce leur mission de servir de voix collective aux pôles technologiques régionaux et aux associations commerciales qu’ils représentent dans le but de contribuer à la croissance de l’économie technologique nord-américaine.
Le Canada a perdu 1 672 travailleurs au profit des États-Unis, mais le rapport suggère que ce n’est pas significatif, compte tenu de la population des États-Unis par rapport au Canada et de la main-d’œuvre technologique totale dans chacun.
En fait, le Canada attire même des talents de grandes villes américaines comme Washington DC, Boston, Chicago et Philadelphie, et bénéficie des investissements d’entreprises technologiques basées aux États-Unis alors qu’elles choisissent de s’étendre et/ou de déménager au Canada.
Fait intéressant, une importante disparité de rémunération entre les mêmes professions contribue davantage aux décisions d’expansion au Canada. Selon le rapport, la rémunération moyenne pour les professions technologiques aux États-Unis est de 175 600 $CAN (133 500 $US), tandis que la rémunération moyenne pour les mêmes professions technologiques au Canada est de 100 400 $CAN (73 897 $US).
La création d’un type de permis de travail ouvert permettant aux titulaires d’un visa de profession spécialisée H-1B aux États-Unis de demander un permis de travail canadien dans le cadre de la stratégie de talents technologiques récemment annoncée aide également le Canada à devancer les États-Unis pour attirer et retenir les talents technologiques.
Le PDG de l’incubateur de Waterloo Communitech, Chris Albinson, a applaudi cette initiative.
« Ce programme révolutionnaire devrait amener 10 000 professionnels hautement qualifiés dans notre pays, renforçant ainsi notre position de destination de choix pour les talents technologiques », a-t-il déclaré. « De plus, le corridor Toronto-Waterloo, l’un des pôles technologiques les plus importants et à la croissance la plus rapide d’Amérique du Nord, attire déjà quotidiennement des personnes talentueuses, et cette nouvelle initiative propulsera notre écosystème vers des sommets encore plus élevés. »
Selon le rapport, les principaux employeurs de main-d’œuvre technologique au Canada sont la TD en Ontario, Desjardins au Québec, Amazon en Colombie-Britannique, les plus grandes universités de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchewan, ainsi que le gouvernement des autres provinces et territoires.
Bell, Google, IBM, Rogers, Telus, AWS, Amazon, RBC et Microsoft font également partie des 25 meilleurs employeurs technologiques au Canada.
Les conclusions de ce rapport proviennent de données sur le marché du travail provenant de nombreuses sources.
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.