Un sondage publié cette semaine a fait état de la ville dont les habitants seraient les plus heureux. Dans la même veine, il serait intéressant de savoir si les organisations, ou plutôt les personnes qui y travaillent, vivent une situation de bonheur ou de malheur lorsqu’elles utilisent les technologies de l’information et des communications.
Le recours aux TIC permet d’exécuter de nombreuses tâches au sein des organisations. Les technologies servent à la recherche de l’information, à l’analyse de données, à la transmission de messages, à l’interaction entre les personnes, au partage de documents, à la production de transactions commerciales, à la réalisation de ventes, et cetera. Ainsi, des réunions, des mandats, des contrats, des ententes et des projets ont été complétés plus rapidement ou plus efficacement.
L’informatisation des procédés en applications, la démocratisation de l’informatique, le recours au réseau Internet et l’essor des appareils mobiles ont élargi l’utilisation des technologies à un grand nombre d’utilisateurs. En parallèle, la prolifération des produits destinés au grand public a permis aux technologies de l’information et des communications de devenir des produits et des services de commodité et même de nécessité.
Il est à penser que les utilisateurs peuvent ressentir une certaine forme de bonheur lorsqu’ils ont recours aux TIC. L’obtention d’un contrat d’un client difficilement décelable par les moyens traditionnels, la vue d’un collègue éloigné lors d’une vidéoconférence, l’obtention d’un résultat synonyme de profit lors d’un examen de données et même la réception d’un message de remerciement de la part d’un client peut contribuer au bonheur d’un employé ou d’un dirigeant.
Qui sait, tout comme l’agriculteur qui jadis flattait son cheval une fois qu’une grosse besogne était terminée, des gens donnent peut-être, en toute discrétion, une tape amicale à leur ordinateur en lui disant merci, mon vieux!, à voix haute ou dans leur for intérieur. (Des collègues incrédules pourraient les envoyer en consultation à l’institut de santé… Mais revenons à nos moutons). Peu importe, bien des gens sont alors reconnaissants envers les TIC, tout comme ils le sont indirectement envers ceux et celles qui les en ont dotées ou qui les ont assistés pour l’exécution de leurs tâches (D’ailleurs, s’ils voulaient donner une accolade à leur administrateur de réseau, seraient-ils également envoyés à l’institut?).
TIC de malheur!
À l’opposé, certaines personnes ont une dent ou deux d’insatisfaction envers les TIC pour une variété de motifs. La lenteur, la désuétude, l’indisponibilité, la panne, l’erreur et la dépendance qui peuvent caractériser les TIC peuvent causer de la frustration, de la colère, de la tristesse et du stress à bien des gens.
L’utilisation inappropriée, abusive ou impossible des TIC peut créer des inconforts personnels, des maux de santé, des frictions entre collègues et entre les échelons hiérarchiques, des bris de matériel et même des crises au sein des organisations. Et que dire des relations avec les fournisseurs externes, lorsque des incompréhensions et des obstinations font froncer les sourcils ou font clamer des mots de mécontentement? Par ailleurs, les mêmes observations peuvent être faites à propos de l’utilisation des TIC hors du travail…
Certains croient que les TIC sont responsables d’une déshumanisation des rapports entre les gens à l’intérieur des organisations et dans la société en général. D’ailleurs, lorsque les choses vont bien, on entend rarement des compliments à l’endroit des technologies et des gens, mais lorsque les choses vont mal, c’est alors la faute à tous et à chacun!
Quelques initiatives ont été constituées à titre de soupape de sûreté, pour faire sortir la rage accumulée envers les TIC. Par exemple, un détaillant d’ordinateur montréalais a offert la destruction d’ordinateurs désuets à l’aide d’une massue. Dans un pays scandinave, un concours de lancer du téléphone mobile est devenu une tradition. Sinon, la plupart des gens n’ont qu’à espérer l’arrivée des pauses et des vacances pour s’éloigner des technologies qui les rendent malheureuses.
Bref, les technologies de l’information et des communications peuvent engendrer des sensations de bonheur ou bien des sensations déplaisantes. L’utilisation des TIC est encore relativement récente, lorsque l’on compare l’époque actuelle à l’évolution du travail humain. Des psychologues étudient déjà la question, et il est fort à parier que les constats à propos de l’impact des TIC sur le bien-être ne sont pas prêts d’être complétés.
Entre-temps, il est à espérer que chaque utilisateur des TIC saura trouver un petit moment de bonheur. Pour paraphraser ce que disait un personnage du cinéma à propos d’une boîte de chocolat, on ne sait jamais ce qu’on aura avec les technologies.
Qui sait, la réception d’un courriel d’une connaissance perdue de vue, qui mènerait à une relation passionnelle, vaudrait plusieurs tapes amicales à son ordinateur et quelques accolades à son facteur virtuel!