L’avenir est mobile et sans fil

Les réseaux de données sans fil ne cessent de susciter l’intérêt d’une variété d’utilisateurs des TIC. Un haut responsable de Cisco fait le point sur l’évolution et les opportunités de ce marché en croissance à tous azimuts.

HONOLULU, HAWAII – Voilà déjà plusieurs années que les utilisateurs des systèmes informatiques peuvent recourir aux technologies sans fil pour se relier à des réseaux d’entreprise ou à l’Internet. Alors que les téléphones évolués et les ordinateurs portatifs gagnent en popularité, les dernières moutures des normes de transmission offrent une rapidité et une portée qui en font de sérieuses alternatives aux liaisons filaires.

Cisco, qui commercialise des équipements pour diverses clientèles en réseautique, veut évidemment saisir les opportunités de ce marché en progression. Alex Thurber, le premier directeur canaux de revente mondiaux, est responsable des stratégies de mise en marché des technologies mobiles et sans fil par le biais des partenaires commerciaux, d’où le fabricant obtient 80 % de ses revenus. M. Thurber estime que les récentes évolutions des normes arrivent à point.

« La technologie a enfin rattrapé ce que nous voulions voir survenir depuis quelque temps, indique-t-il. Nous parlions pendant des années de l’omniprésence de la connectivité, ce qui se concrétise avec Wi-Fi 802.11n et WiMax. Le Wi-Fi 802.11n procure de la fiabilité et de la vitesse, ce qui aide nos partenaires à faire des affaires en offrant des solutions de mobilité qui sont composées de services de consultation, de matériel, de logiciel et d’applications. Tout se relie, alors que la technologie est présente pour soutenir les solutions. »

Toutefois, M. Thurber ne croit pas que ce soit la bande passante qui procure les améliorations les plus appréciables dans la version « n » de la norme Wi-Fi.

« Tout le monde veut plus de vitesse, bien sûr, mais nous en avons déjà assez pour la plupart des applications qui sont utilisées, estime-t-il. Ce sont les gains en fiabilité et en portée qui rendent la technologie 802.11n si puissante. Le nouveau point d’accès, que nous livrons depuis peu, fait l’objet du plus rapide niveau d’adoption que nous ayons vu, bien qu’il ne s’agisse que de la deuxième version intermédiaire de la norme. »

Des entreprises de toutes tailles

M. Thurber évalue à 2 milliards de dollars américains la valeur annuelle du marché mondial de l’implantation et de la migration vers les réseaux de données sans fil en entreprise. Il s’attend à ce que la croissance soit diversifiée.

« Nous remarquons présentement une adoption dans trois créneaux principaux, explique-t-il. Il y a le secteur de la santé, où la fiabilité et la portée sont plus importantes que la vitesse. Il y a le secteur de l’éducation, notamment les établissements des niveaux supérieurs qui sont des utilisateurs hâtifs des technologies. Ils veulent davantage de bande passante pour soutenir un nombre croissant d’utilisateurs, alors que davantage d’étudiants ont un ordinateur portable et probablement un iPhone. »

« Et il y a le secteur de la fabrication, qui n’est pas traditionnellement un utilisateur de la première heure, où la fiabilité et la technologie par trajets multiples (multi-path) peuvent permettre des connexions sans fil en milieu industriel malgré la présence d’une quantité de radiofréquences. L’opportunité à court terme, dans ce secteur, se situe au niveau de la gestion et du contrôle, tout comme du soutien des consultants et des impartiteurs. »

« Par exemple, un fournisseur de pneus utiliserait des technologies sans fil lors de travaux d’installation sur une chaîne de montage dans l’usine d’un fabricant d’automobiles », poursuit-il.

D’autre part, M. Thurber souligne l’intérêt accru que porte Cisco envers le marché des petites entreprises.

« La petite entreprise peut ne pas avoir un gros budget, mais elle a la flexibilité et l’habileté à voir les avantages et y répondre plus rapidement que les plus grandes. Les petites et moyennes entreprises mènent souvent la courbe d’adoption technologique, alors que la grande entreprise, plus prudente, aura une aversion ou effectuera un essai pilote ou en laboratoire pour un moment. »

Il ajoute que Cisco fera plusieurs annonces à l’égard « du grand marché de la petite entreprise » dans un avenir rapproché.

Un avenir de possibilités

M. Thurber estime que la technologie Wi-Fi 802.11n offre d’intéressantes opportunités à court terme pour la prestation de nouveaux services ou l’offre d’une valeur ajoutée.

Il donne l’exemple des services de localisation, comme dans le secteur de la santé où l’on veut savoir où se trouvent les équipements. Il donne aussi l’exemple du milieu bancaire, qui veut offrir des services mobiles externes aux clients accrocs à leurs appareils portatifs et déployer des services internes dans les succursales pour améliorer l’efficacité du personnel.

D’ailleurs, M. Thurber croit que la réseautique mobile et sans fil desservira autant les besoins internes qu’externes des organisations.

« Les cafés ont créé l’industrie des hot spots (points d’accès sans fil) pour leurs clients. Dans le marché du détail, où les lieux physiques de vente, de distribution et d’entreposage sont grands, le sans-fil est la seule façon efficace de procurer une couverture de réseau, au lieu d’installer des postes de travail près de colonnes de soutènement », donne-t-il en exemple.

Quant à WiMax, la technologie sans fil sur de longues distances sur un spectre d’ondes faisant l’objet de licences d’exploitation, le porte-parole de Cisco estime qu’il faudra attendre encore quelques années avant d’assister à une éclosion du marché.

« WiMax dont la technologie est fixe mobile aujourd’hui, sera bientôt entièrement mobile, souligne M. Thurber. Les fournisseurs de services devront s’adapter à cette approche fondamentalement différente qui est fondée sur un réseau IP où les services sont offerts en couches. Lorsque la norme 802.16e sortira des laboratoires, nous verrons plusieurs opportunités intéressantes dans le marché. »

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.


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Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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