Cisco compte faire évoluer le logiciel service WebEx sur plusieurs axes. L’ajout de fonctions, l’utilisation sous les appareils mobiles et l’exploitation d’applications font partie des plans du fabricant.
HONOLULU, HAWAII – Cisco met l’emphase sur la convergence des communications et sur la collaboration en ligne par le biais de la réseautique. Naturellement, le fournisseur fonde de l’espoir sur l’adoption des logiciels services offerts par sa filiale WebEx.
Le service WebEx, dont les actifs ont été acquis en 2007 par Cisco, permet la tenue de réunions ou de séminaires Web en ligne à l’aide de la voix, de l’image et des données en haute qualité. Le service, qui repose sur l’utilisation d’un réseau virtuel privé nommé MédiaTone, qui peut être utilisé au travers d’un pare-feu d’entreprise pour les échanges à l’interne ou pour les présentations aux clients ou aux fournisseurs. Les séances, accessibles par les participants au moyen d’un nom d’événement, un nom d’utilisateur et un mot de passe, peuvent être enregistrées à des fins de rediffusion ou de conformité réglementaire.
Doug Dennerline, premier vice-président du marché de la collaboration chez Cisco, fait état d’une croissance constante du marché de la réunion en ligne au cours des dix dernières années. WebEx, qui détiendrait une part de marché de 60 %, compterait 45 000 entreprises clientes et 2,7 millions utilisateurs à l’échelle mondiale. Le trois quart des clients du service se trouve aux États-Unis.
« Une grande portion de nos utilisateurs sont des petites et moyennes entreprises de moins de cent employés, mais les raisons d’utilisation du service sont nombreuses. Certains l’utilisent pour donner des webinaires d’une personne à plusieurs, tandis que d’autres, dans de moyennes et grandes entreprises, offrent de la formation en ligne aux employés de départements », indique M. Dennerline.
Progression inversée
Lors de l’acquisition de WebEx, Cisco aurait remarqué que l’adhésion du logiciel service se situait à l’échelle départementale des entreprises utilisatrices, alors que les départements d’informatique, curieuse de savoir quel était ce produit utilisé par un groupe d’usagers, s’y intéressaient ensuite pour une utilisation étendue en entreprise.
« Alors que les relations développées par Cisco débutent en général dans le monde des TI [pour progresser vers le reste de l’organisation], ici c’est l’inverse, remarque M. Dennerline. Il nous faut approcher les départements d’informatique afin de leur démontrer les avantages des rencontres en ligne pour rejoindre plus des clients, pour être plus efficaces et pour faire des économies au niveau en frais de déplacement. »
M. Dennerline affirme que l’atout de WebEx est son recours à un réseau privé, dont les développeurs ont maîtrisé la conception de l’architecture. « Cela procure une bonne expérience de transmission de la voix, de la vidéo et des données au bon moment dans une conférence, indique-t-il. Ils ont travaillé fort à assurer la qualité en mesurant le nombre de rencontres interrompues par des pannes. La disponibilité est gérée selon le principe des 5 ou 6 “9” (99,999999 %) comme les font les fournisseurs de services téléphoniques. »
De la réunion à la collaboration
Selon M. Dennerline, l’offre de service de WebEx fera l’objet d’une expansion sur plusieurs fronts dans un avenir rapproché.
Dès juin 2008, le service WebEx Connect ajoutera des fonctions de messagerie instantanée de présence, de clavardage, de courriel, de calendrier, de répertoire et d’espace de travail. Sur le site Web de WebEx, on invite déjà des développeurs à produire des applications composites, sous forme de gadgets logiciels, qui pourront être revendus aux utilisateurs.
« Notre plan est de passer du modèle de la rencontre, réalisée au besoin, au modèle de la collaboration avec les communautés, peu importe qui sont les gens et où ils se trouvent. On pourra exploiter différents espaces avec différentes personnes, qu’elles soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise », explique M. Dennerline.
« Dans un processus de vente à un client, au lieu d’avoir un mode de communication synchrone où l’on a une série d’envois de courriels et de documents pour lesquels on attend des réponses, avec WebEx on peut faire ces tâches simultanément dans un “espace blanc”. En prenant les constituants d’un processus et les amenant dans cet espace, cela raccourcit les processus commerciaux et procure un gain de productivité », ajoute-t-il.
Mobilité et diversité
Le porte-parole confirme aussi un intérêt prononcé envers la mobilité, alors que des travaux avec des fabricants d’appareils évolués visent à faciliter l’utilisation des services de WebEx sur de plus petits écrans. D’ailleurs, l’expansion du service WebEx dans les marchés émergents s’effectuera probablement sous le signe de la mobilité, alors que plusieurs pays en développement optent pour les dernières technologies de réseautique sans fil.
De plus, l’équipe de WebEx oeuvre à des essais de connexion de la plate-forme MediaTone à des interfaces de programmation ouvertes, dans le but d’élargir la portée d’utilisation du réseau privé. Cette approche permettrait aux entreprises clients d’élargir leur propre portée commerciale.
« Nous travaillons avec [le préparateur de déclarations fiscales] HR Block pour permettre à leurs agents de participer à une communauté en ligne. Les clients pourraient leur poser des questions lors de rencontres en ligne, par le biais de consultations tarifées, en cours d’année. Les agents pourraient ainsi générer des revenus hors de la saison des impôts », donne en exemple M. Dennerline. Il précise que WebEx miserait sur un partage des revenus dans l’application d’un tel modèle d’affaires.
Modèle direct
Alors que les solutions sont offertes par une équipe interne, Cisco procède à l’essai d’une distribution directe des services de WebEx par des partenaires de revente.
Keith Goodwin, le premier vice-président des canaux de revente, indique qu’un programme pilote fondé sur l’attribution de commissions, auquel participent 75 partenaires à l’échelle mondiale, fonctionnait bien et allait être étendu au cours des 2 ou 3 prochains trimestres. Il ajoute qu’il est possible que l’attribution des commissions aux partenaires s’échelonne au-delà de la première année d’utilisation par un client.
M. Goodwin précise qu’un programme consacré à la vente directe serait établi en collaboration avec des partenaires et qu’il espère qu’une annonce soit formulée à cet effet en 2009.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.
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