L’application Alerte COVID entre en fonction aujourd’hui au Manitoba, qui devient ainsi la sixième province à adhérer à cette solution du gouvernement fédéral après l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador et le Québec.
Dans une annonce aux médias ce matin, la directrice générale du Groupe de travail COVID-19 de Santé Canada, Marika Nadeau, a indiqué que l’application avait franchi une « étape importante », avec plus de trois millions de téléchargements.
Lancée officiellement le 31 juillet en Ontario, la solution emploie la technologie Bluetooth pour avertir les utilisateurs lorsqu’ils entrent en contact avec un autre usager ayant reçu un résultat positif au test de dépistage de la COVID-19.
Le système génère un code aléatoire pour chaque utilisateur toutes les cinq minutes afin de garder les noms et les lieux géographiques confidentiels. Ces codes sont échangés entre les téléphones intelligents via Bluetooth. L’application estime la distance entre les usagers en se basant sur la force du signal qu’elle reçoit.
Elle enregistre une exposition potentielle lorsque deux usagers se trouvent à moins de deux mètres l’un de l’autre pendant au moins 15 minutes.
Un usager positif à la COVID-19 peut entrer une clé à usage unique fournie par les autorités sanitaires directement dans Alerte COVID. Cette clé donne à l’application l’instruction d’avertir les autres usagers qui ont été exposés à cet individu.
Jusqu’ à maintenant, l’application aurait permis à environ 514 personnes ayant obtenu un diagnostic positif d’avertir des personnes avec qui ils étaient entrés en contact, selon Santé Canada.
Au Québec, une commission parlementaire chargée d’étudier l’efficacité et l’utilité d’Alerte COVID avait conclu en août que les inconvénients liés à cette technologie surpassaient les avantages, notamment en ce qui concerne la protection des données personnelles.
Le gouvernement Legault avait alors mis en veilleuse l’adoption de l’application, mais avait laissé la porte ouverte en cas de deuxième vague.
Devant une forte augmentation du nombre de cas et une transmission communautaire de plus en plus importante, Québec est revenu sur sa décision. Le déploiement d’Alerte COVID devrait commencer au cours des prochains jours, a indiqué mardi le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Le premier ministre François Legault voit l’application comme un bon moyen de rejoindre les moins de 30 ans, qui représentent actuellement près de la moitié des nouvelles infections.
La Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard et l’Alberta sont aussi sur le point d’adhérer à la technologie. La Colombie-Britannique poursuit des négociations avec Ottawa.
Comme l’a expliqué Marika Nadeau, cette province hésite à adopter Alerte COVID parce qu’elle préfère utiliser une application basée sur le traçage de contacts plutôt que sur la notification d’exposition. Contrairement au système mis en place par le gouvernement fédéral, la technologie de recherche de contacts permettrait à la Santé publique d’accéder aux codes et de les décrypter afin d’avertir directement les personnes qui ont été exposées au virus.
Ottawa envisage d’ajouter des « fonctionnalités complémentaires » à l’application à la demande de certaines provinces, a indiqué Mme Nadeau. Un de ces projets consiste à autoriser l’utilisation d’Alerte COVID sur d’autres types d’appareils connectés pour les employés des secteurs où il est difficile de transporter un téléphone intelligent sur le lieu de travail, comme la construction.
Le gouvernement compte aussi traduire Alerte COVID dans d’autres langues que le français et l’anglais.
Mme Nadeau a toutefois précisé qu’Ottawa se concentre d’abord sur l’adoption de l’application par l’ensemble des provinces et territoires.