L’Autorité des marchés financiers et une firme d’ingénierie légale font l’objet d’un faux courriel transmis à des assureurs en début de semaine.
Cette semaine, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a émis un communiqué à propos de la circulation d’un courriel frauduleux qui arbore le logo et l’en-tête de l’organisme de réglementation, où l’on mettait en garde les assureurs à propos de Groupe Experts-Conseil CEP, une firme d’ingénierie légale de Laval.
« L’Autorité des marchés financiers se dissocie complètement des propos tenus dans ce courriel frauduleux. Elle tient également à préciser qu’elle n’est aucunement impliquée dans l’envoi de ce faux message et que les personnes identifiées ne sont pas des employés de l’Autorité, comme on veut le laisser croire », indiquait le court communiqué de l’AMF.
Selon Frédéric Alberro, porte-parole de l’Autorité des marchés financiers, la situation a été portée à l’attention de l’organisme par la société-conseil visée par le faux courriel. Il s’agirait, selon lui, d’un premier cas d’usurpation de l’identité de l’organisme par la voie du courrier électronique.
« C’est un communiqué frauduleux et erroné où, sous le couvert de l’AMF, l’émetteur met en garde les assureurs à propos de l’embauche d’une firme quelconque. Nous enquêtons sur cette situation, nous mettons tout en œuvre pour identifier la source et des mesures seront prises en conséquence », a brièvement déclaré le porte-parole.
Du côté de Groupe Experts-Conseil CEP, le président Jean-François Joubert a indiqué que les derniers jours ont été « éclectiques et différents de la routine quotidienne. »
« Mes clients m’ont appelé lorsqu’ils ont reçu cela, et j’ai été complètement jeté par terre. Je n’avais aucune idée de ce qui se passait, mon entreprise (n’est pas régie) par l’Autorité des marchés financiers, mais plutôt mes clients », a expliqué M. Joubert
« C’était signé par un Monsieur Banks que j’ai voulu appeler pour connaître l’ampleur de cette affaire et savoir d’où cela sortait, et j’ai découvert qu’il n’y avait pas Monsieur Banks sur la liste des employés de l’Autorité. On m’a alors référé à un autre département auquel j’ai envoyé une copie du communiqué et un peu plus tard on m’a rappelé pour me dire qu’il s’agissait d’un faux », a-t-il ajouté en confirmant qu’il s’agissait pour lui et son entreprise d’une première situation de la sorte.
Contrôle de dommages
Interrogé quant à la possible origine de ce faux communiqué, M. Joubert a dit n’en avoir aucune idée, alors qu’il se concentre à faire du « contrôle de dommages » en informant sa clientèle qu’il s’agissait d’un canular. Son organisation a d’ailleurs émis son propre communiqué d’avertissement au sujet du faux document.
« Je n’ai aucune idée à qui (le faux communiqué) a été envoyé, ni de l’étendue (des dommages), ni qui l’a envoyé, ni comment cela c’est fait, ni comment informatiquement cela s’est fait, ni par quel serveur, ni quelle intention il y avait derrière cela… En tout cas, ce n’était sûrement pas pour me faire de la publicité. Il y a quelqu’un, un organisme ou quelque chose (sic) qui ne m’aime pas… Lundi, je n’avais pas d’ennemi, mais mardi soir, je pense que j’en avais un », a-t-il déclaré en riant un peu.