La traçabilité par RFID (identification par radiofréquence), est entre autres utile pour connaître la provenance de certains produits. À l’heure des incidents nucléaires au Japon, une telle technologie pourrait être précieuse au niveau de la sécurité alimentaire.
« Dans l’industrie de la viande, la traçabilité par RFID permet par exemple d’identifier un animal de sa naissance à sa transformation. Le Japon a des exigences très élevées lorsque vient le temps d’importer de la viande. Les autorités veulent notamment savoir la date de naissance des animaux et à quel âge la viande a été transformée. La technologie peut donc permettre donc aux éleveurs canadiens de gagner des marchés d’exportation », explique Grégory Pétrieux, vice-président, ventes chez Epsilia, une entreprise de Trois-Rivières qui développe des solutions de traçabilité.
M. Pétrieux a été rencontré à l’occasion du Colloque sur les TI, événement organisé par la section Mauricie-Centre-du-Québec du Réseau Action TI et qui a eu lieu le 23 mars à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Des éléments radioactifs ont été détectés dans certains légumes et produits laitiers provenant de zones proches de centrales nucléaires nippones endommagées par les tremblements de terre et les tsunamis qui ont suivi en mars dernier. « La traçabilité permet donc de retirer des comptoirs tous les produits originaires de ces zones et de déterminer avec quels éléments ils ont été en contact », dit-il.
La traçabilité peut également permettre de réduire l’ampleur d’un rappel et de retirer uniquement les produits à risque. « L’industrie québécoise du fromage aurait pu grandement profiter de la traçabilité lors de la découverte de produits contaminés à la listéria en 2008. Plutôt que de retirer du marché tous les fromages québécois au lait crû, il aurait été possible de limiter le rappel aux seuls produits contaminés », illustre-t-il.
Contrat pour la traçabilité des produits de l’érable
Le 12 avril, Epsilia a officialisé l’obtention d’un mandat auprès de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) pour réaliser un projet pilote visant l’identification et la traçabilité des barils de sirop d’érable.
La FPAQ a reçu un investissement pouvant aller jusqu’à 110 260 dollars pour identifier ses barils et en gérer les mouvements.
« La Fédération voulait utiliser une technologie pour faire la traçabilité des produits acéricoles du producteur jusqu’au transformateur. Si les transformateurs continuent d’utiliser la traçabilité jusqu’aux produits finis et, ultimement, à la vente aux consommateurs, ce serait une première au Québec, voire au Canada », explique-t-il.
Grégory Pétrieux ajoute que le principal défi dans ce cas a été de trouver une puce RFID pouvant résister aux rigueurs de l’hiver québécois, mais également aux chaleurs de l’été, puisqu’il arrive que les barils de sirop d’érable soient entreposés à l’extérieur.
En plus de l’environnement extérieur, Epsilia se devait de considérer toutes les opérations et manipulations des barils, dont les processus de remplissage, de vidage et surtout de nettoyage des barils est effectué à la vapeur.
La FPAQ souligne que le projet servira également à améliorer le suivi de la vente des quelque 160 000 à 225 000 barils de sirop d’érable en vrac commercialisés chaque année au Québec.