Au cours des dernières années, l’acronyme RFID (identification par radiofréquence) était de tous les articles portant sur les technologies de demain. On nous promettait une grande révolution dans les processus d’affaires, mais aujourd’hui, alors que plusieurs ont tenté l’expérience, l’avenir est-il toujours aussi rose?
En raison des coûts d’implantation et d’utilisation élevés de la technologie, de la difficulté à identifier des bénéfices d’affaires tangibles et de la rareté de l’expertise dans le marché, l’explosion de l’identification par radiofréquence a certainement été moins forte que prévue.
Par exemple, aux États-Unis, la FDA, qui prévoyait que chaque contenant de médicaments sujets à la contrefaçon serait identifié par RFID en 2006, a dû réviser ses plans. Les détaillants, dont on disait qu’ils bénéficieraient fortement de la technologie, tardent aussi à entrer dans la danse. Ne reste plus que Wal-Mart, chez qui l’enthousiasme ne semble pas s’être encore essoufflé.
Néanmoins, la firme d’analyse Gartner prévoit que les revenus mondiaux tirés de la technologie RFID atteindront 1,2 milliard de dollars en 2008, une augmentation de 30,9 % par rapport à l’année précédente. En outre, la firme prévoit qu’ils bondiront à 3,5 milliards de dollars en 2012. Au début, la principale motivation des entreprises ayant adopté la radio-identification a été de se conformer aux exigences d’un client. Aujourd’hui, souligne-t-on chez Gartner, le souci d’innover est devenu un facteur important également.
Intérêt certain dans le secteur manufacturier
Par ailleurs, la technologie RFID semble solidement faire son nid dans le secteur manufacturier. À titre d’exemple, Biomet, le manufacturier américain de genoux artificiels, identifie présentement à l’aide d’une puce RFID tous les kits de composantes afin d’améliorer son service à la clientèle en Hollande. La radio-identification permet à l’entreprise de s’assurer qu’il ne manque aucune pièce et, surtout, elle simplifie les retours de kits partiels (la plupart des interventions ne nécessitent pas toutes les pièces fournies). Pour sa part, Daimler a muni de puces RFID les cartes Kanban de son usine de Stuttgart, en Allemagne. Ainsi, la société parvient à suivre avec exactitude chacun des mouvements de carte, et ce, sans tâches additionnelles pour ses employés.
En observant les innovations qui rendent jour après jour les puces de plus en plus performantes, il nous apparaît plus que jamais évident que la technologie RFID ne cesse d’évoluer. Le nombre de « bonnes lectures » avec les puces GEN 2 surpasse largement celui de l’ancienne génération, et les standards sont plus universellement acceptés. Aussi, l’expertise en la matière devient moins rare.
L’expérience semble donc démontrer que le défi de la technologie RFID réside principalement dans la détermination des avantages pour lesquels on l’implante. La raison peut être aussi simple qu’un requis client, mais on se doit également de poser un regard critique sur nos processus. Pouvons-nous augmenter notre productivité ou réduire nos pertes, notamment par un suivi plus rigoureux de nos produits et outils? Pouvons-nous automatiser l’acquisition de données actuellement effectuée par nos employés? Possédons-nous des données difficiles à recueillir et pour lesquelles la technologie RFID pourrait nous venir en aide?
Des questions auxquelles il faut assurément répondre avant de se lancer dans l’implantation de la technologie RFID.
Sébastien Caron, PMP, est directeur, services, unité d’affaires SAP, au Groupe Créatech. Le Groupe Créatech se spécialise en optimisation de la chaîne d’approvisionnement et en intégration de solutions en TI.
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