Si l’importance de sauvegarder les données d’entreprise est en forte hausse, la complexité des processus de sauvegarde l’est également. Dans ce contexte, les services hébergés exercent sur les gestionnaires un attrait grandissant.
La sauvegarde des données demeure tout aussi problématique aujourd’hui qu’elle l’était hier. Le défi actuel consiste à sauvegarder plus souvent et en moins de temps des volumes plus importants de données, à l’aide d’un budget équivalent, voire réduit. Bien sûr, cette pression découle de l’impressionnante quantité d’informations que doivent traiter quotidiennement les entreprises. Mais elle est exacerbée également par l’obligation de plus en plus stricte qui leur est faite d’archiver les données à des fins de conformité.
De nos jours, les utilisateurs génèrent un tel volume d’informations que les entreprises doivent mettre en place des processus rigoureux, permettant de s’assurer que les données sont stockées efficacement et qu’elles pourront être récupérées durant de nombreuses années. Il y a un hic, cependant : la sauvegarde et la relève constituent aujourd’hui un écosystème complexe de logiciels, de réseaux, de serveurs, de matrices de disques et de dérouleurs de bande. Ces éléments exploitent une variété de technologies dont la mise en oeuvre nécessite une étroite planification.
La complexité inhérente aux processus entraîne des difficultés particulières; nombre d’organisations ne peuvent terminer les sauvegardes dans le laps de temps prévu, et les processus utilisés sont sujets à erreur. Sans compter les écarts en termes de protection des données. En effet, il n’est pas rare que soient oubliées les données stockées sur les PC ou les systèmes éloignés. Pourtant, une quantité appréciable d’information de premier ordre réside dans les ordinateurs personnels.
Afin de les sauvegarder efficacement, les entreprises nécessitent une stratégie minutieuse permettant de centraliser les données conservées sur PC.
Sauvegarde en ligne
Confrontés à ces différents écueils, les responsables des TI se tournent en nombre croissant vers la sauvegarde en ligne, que l’on appelle aussi services de sauvegarde hébergés. Ce marché est appelé à croître de façon importante à l’échelle mondiale.
Ainsi, la firme IDC prévoit que les revenus qu’il génère passeront de 235 millions de dollars en 2007 à 715 millions de dollars en 2011. Une telle hausse représente une croissance annuelle composée de 33 % entre 2006 et 2001. Au cours de cette période, plus de la moitié de ces dépenses du secteur mondial se feront en Amérique du Nord, selon IDC.
La demande devrait provenir principalement des consommateurs et des petites entreprises. Comme ces clients ne disposent pas des ressources leur permettant de se consacrer à la mise en oeuvre d’une stratégie de sauvegarde élaborée, ni aux difficiles opérations qui en découlent, les services hébergés ont été initialement conçus pour eux.
Ce qui n’exclut pas la grande entreprise pour autant. En effet, l’accroissement irrésistible du volume de données dans les organisations, jumelé à la complexité des processus de sauvegarde et d’archivage, devrait pousser inéluctablement les grandes entreprises vers ce modèle.
Aussi, les analystes croient que leur intérêt s’aiguisera au fur et à mesure que les grands fournisseurs de stockage feront leur entrée ou accroîtront leur présence dans ce marché. Déjà, des joueurs tels EMC, IBM et Seagate ont procédé à des acquisitions afin d’y prendre pied. Symantec et Iron Mountain commercialisent aussi des solutions. Un spécialiste de la firme Gartner est d’avis que les grandes entreprises adopteront rapidement le modèle de sauvegarde en ligne dès que les fournisseurs d’envergure offriront une structure de prix plus attrayante.
Poursuite de la cohabitation disque-bande
En attendant, nombre de gestionnaires TI s’accrochent aux méthodes traditionnelles, y compris la bande magnétique. En apparence irréductible, cette technologie demeure viable même si l’on annonce sa disparition depuis un certain temps déjà. Et selon la firme d’analyse Forrester Research, son éradication n’aura pas lieu avant cinq autres années. D’ici là, les organisations utilisant toujours la bande magnétique passeront graduellement à des sauvegardes sur disque, conversion qui sera stimulée par la déduplication.
Grâce à cette dernière, il devient possible de stocker, en un laps de temps plus court, un volume accru de données sur un nombre réduit de disques physiques. Selon Forrester Research, ces améliorations technologiques permettront peu à peu de diminuer l’écart entre le coût des deux modes de stockage – le disque demeurant généralement plus onéreux.
Pour l’heure, cependant, ce sont les services hébergés qui ont le vent dans les voiles. D’ailleurs, le groupe Technologie, médias et télécommunications (TMT) de la multinationale Deloitte classe la sauvegarde en ligne parmi les principales technologiques qui caractériseront l’année 2008. Selon cette firme, le phénomène pourrait même s’étendre au-delà des systèmes d’entreprise, à des dispositifs comme les baladeurs MP3, les téléphones mobiles, les magnétoscopes numériques et les unités de disque externes, sur lesquels on conserve de plus en plus de données liées aux affaires.