Avec des informations de Paul Barker.
La panne massive du réseau de Rogers le 8 juillet a paralysé le système de paiement Interac, forçant les commerçants canadiens à refuser les clients payant avec des cartes de débit. Après le retour à la normale de ses services, la société financière a présenté des excuses ainsi que son engagement à ajouter un autre fournisseur pour accroître la résilience de son service.
« Nous comprenons votre frustration que les services Interac aient été interrompus en raison de la panne de Rogers », a indiqué l’entreprise dans un Tweet. « Nous nous excusons pour les inconvénients occasionnés. Nous ajoutons un fournisseur pour renforcer la redondance de notre réseau existant afin que les Canadiens puissent continuer à se fier quotidiennement à Interac. »
Le débit Interac est l’une des méthodes de paiement préférées des Canadiens et fonctionne avec toutes les grandes banques au Canada. Selon un communiqué de presse de l’entreprise en 2021, les Canadiens utilisent les services Interac en moyenne 18 millions de fois par jour pour payer et échanger de l’argent.
L’arrêt de service d’Interac a duré aussi longtemps que la panne du réseau de Rogers, soit plus de 14 heures. Compte tenu de son importance, les Canadiens se demandaient pourquoi un service financier établi n’était alimenté que par un seul fournisseur.
Le consultant en télécommunications Mark Goldberg a déclaré que l’impact de la panne a été « exacerbé par une conception de réseau par Interac apparemment vraiment, vraiment mauvaise ».
« C’est ce qui a causé un énorme impact économique à travers le pays, car selon toute vraisemblance, la société étaient complètement dépendante d’un seul fournisseur. Il est bizarre d’avoir un réseau de services financiers essentiels avec un seul fournisseur. »
Pour prouver à quel point cela peut être dangereux, vendredi matin, Goldberg a écrit dans un fil en cinq parties sur Twitter qu’il y a 30 ans, il était au salon des télécommunications de l’Union internationale des télécommunications (UIT) à Genève avec le PDG d’Unitel, la société qui ouvert la concurrence interurbaine dans les télécommunications canadiennes.
« Son ami, qui était président de Digital au Canada, nous a fait visiter le stand de Digital Equipment Corp. (Il) s’est vanté devant moi que tout son réseau canadien, d’un océan à l’autre, était sur Unitel. Je lui ai répondu “ dans ce cas, vous devriez virer votre responsable informatique ”. Mon patron s’est étouffé avec son verre et j’ai cru qu’il allait me tuer. »
« J’ai dit au PDG de Digital que la seule façon d’avoir un réseau entièrement résilient était d’avoir plusieurs fournisseurs de services, car des pannes à l’échelle du système se produisent. Je lui ai dit que je donnerais au moins 10 % des services à un fournisseur alternatif si la résilience de son réseau en dépendait. »
Goldberg a conclu l’enfilade en déclarant que « malgré les difficultés que nous rencontrons tous, la politique du Canada favorisant la concurrence basée sur les installations encourage les investissements de plusieurs fournisseurs de services avec leurs propres réseaux (c’est ainsi que nous tweetons encore en ce moment). »
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Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois