Le numériseur quitte l’arrière-boutique pour desservir les postes de travail. Il est aussi miniaturisé pour desservir les travailleurs nomades. Fujitsu Canada fait le point sur l’évolution du périphérique.
Alors que les périphériques informatiques évoluent selon l’offre des fabricants et la demande des utilisateurs, le marché des numériseurs est caractérisé depuis quelques années par une décentralisation des appareils et une démocratisation des fonctionnalités.
Steve Oblin est le directeur du marketing pour les produits d’imagerie chez Fujitsu Canada. Dans le cadre de l’annonce de deux nouveaux modèles, M. Oblin explique que l’informatisation plus hâtive du flux de travail a eu un impact sur la taille et l’emplacement du périphérique au sein des organisations.
« Il y a une tendance à la numérisation décentralisée au plus haut niveau du marché, explique M. Oblin. Il y a quelques années, les organisations achetaient de gros numériseurs et les plaçaient dans une pièce ou même dans un entrepôt où le papier était apporté afin d’y être traité. Les très grandes organisations, comme les banques, envoyaient bien souvent par messagerie des documents de partout vers un endroit centralisé pour qu’ils soient numérisés et intégrés à un flux de travail électronique.
« Le changement est survenu au niveau des fonctionnalités, qui étaient intégrées aux appareils haut de gamme très onéreux, qui sont maintenant offertes sur de petits appareils qui se placent sur un bureau. Les numériseurs sont amenés là où se trouve le papier, ce qui permet au processus de flux de travail électronique d’être entamé plus tôt », ajoute-t-il.
M. Oblin estime que la croissance du marché des numériseurs se situe surtout au niveau des produits pour groupes de travail de 25 pages à la minute et moins, où la progression pourrait se calculer en dizaines de points de pourcentage. « Dans le marché des numériseurs de 26 pages et plus, nous attendons des ventes stables ou même moindres, en raison d’un déplacement des utilisateurs des gros numériseurs en arrière-boutique vers les petits numériseurs en avant-boutique», indique-t-il.
Persistance et croissance
Alors que le concept du bureau sans papier semble être une utopie, M. Oblin croit que celui du bureau avec moins de papier est plus réaliste, mais que l’envoi de documents en papier par des fournisseurs et des partenaires nécessite encore le recours au numériseur pour l’inclusion de leurs contenus dans les processus électroniques.
D’ailleurs, la conformité aux lois et règlements, le recouvrement après désastre et la gestion des cycles de vie des documents sous forme électronique constitueraient des facteurs d’entraînement du marché des numériseurs.
« Les audits de conformité sont meilleurs si l’information circule de façon électronique plutôt que sur papier. Avec une feuille de papier, même si une réglementation stricte montre qui l’a retiré d’un classeur, il n’y a pas moyen de savoir si une personne a fait des photocopies ou a laissé d’autres personnes en lire le contenu. Avec l’information électronique, on peut établir des niveaux de sécurité plus élevés », mentionne M. Oblin.
Diversification
Au cours des dernières années, l’ensemble des périphériques informatiques a bénéficié d’améliorations techniques qui ont amélioré la vitesse d’exécution ou bien la qualité des contenus produits.
M. Oblin précise que les numériseurs de Fuijtsu sont destinés aux balayages des documents de travail, et non à l’éditique. Ainsi, des résolutions de 200 ou 300 points au pouce conviennent à l’ensemble des besoins liés aux tâches des organisations. Si la cadence de numérisation a augmenté, pour atteindre 60 pages à la minute pour la numérisation de feuilles en format lettre, il souligne que les appareils ont surtout bénéficié de l’intégration de nombreuses fonctions en série.
« Les fonctions intégrées les plus recherchées sont liées à la manipulation des documents et à l’automatisation, comme la numérisation recto-verso, l’élimination des feuilles blanches, la détection des couleurs et le rognage automatique pour les formats de documents différents, et ce, sans ralentir le numériseur. »
Également, les numériseurs dédiés intègrent des caractéristiques couramment retrouvées sur des appareils multifonctions, comme la numérisation vers une adresse de courriel, un serveur de télécopie ou un dossier. Dans le cas du nouveau modèle fi-6000NS, conçu pour une utilisation en réseau, Fujitsu a ajouté un clavier alphanumérique en pleine grandeur à la suite d’une rétroaction de la clientèle.
« Pour envoyer un document numérisé par courriel, il faut entrer une adresse, un identifiant et un message d’accompagnement. L’intégration d’un clavier simplifie grandement l’entrée de ces informations », commente M. Oblin.
Le porte-parole de Fujitsu souligne que ce dernier modèle sera bientôt offert dans une version destinée aux distributeurs de logiciels indépendants. Ces derniers pourront développer des applications personnalisées dont le numériseur constituerait le point de départ du processus. Par exemple, un distributeur a créé une application où un numériseur capture une image pour produire un thermocollant destiné à un gaminet (t-shirt).
Balayage sur la route
Enfin, une autre tendance du marché du numériseur est liée à l’essor du bloc-notes. Ainsi, le fabricant Fujitsu a mis en marché des appareils portatifs, comme le ScanSnap 300, dont les petites dimensions, le poids léger et l’alimentation électrique par le biais du câble USB en font des produits destinés aux utilisateurs nomades.
« Ce genre de numériseur convient aux représentants, sur la route pour une longue période de temps, qui ne peuvent soumettre leur rapport de dépenses qu’au retour au bureau. Il convient aussi aux agents de terrain, comme les agents immobiliers ou les courtiers d’assurance, qui ont besoin d’une signature de client pour valider un document. En ayant des documents signés qui sont numérisés et envoyés vers un siège social pour traitement, la transaction se réalise plus rapidement », indique M. Oblin.
Deux numériseurs aux destinées différentes
Fujitsu Canada a mis en marché le numériseur couleur compact ScanSnap S300 (295 $) qui est destiné aux utilisateurs de bureau, à domicile et sur la route. Ce périphérique très compact pèse 3 livres (1,36 kg), mesure 11,2 X 3,7 X 3 pouces (28,44 X 9,39 X 7,62 cm) et s’alimente par un port USB. Il balaye les documents à une résolution maximale de 600 points par pouce.
Ce modèle muni d’un alimenteur automatique numérise jusqu’à 8 pages à la minute pour un côté de document et 16 images à la minute en mode recto-verso en un passage. Il procède à la détection automatique de la couleur, de l’orientation de la page, de la taille du papier et de la présence de pages blanches. Il réaligne automatiquement une image avant de l’afficher à l’utilisateur. Il est livré avec divers logiciels de numérisation et de gestion des contenus numérisés, dont un logiciel qui permet d’établir un mot de passe pour les documents numérisés en format PDF. Ce modèle fonctionne sous Windows seulement.
Le fabricant a également commercialisé le modèle fi-6000NS (3 195 $) qui est destiné au partage des documents numérisés en réseau. Doté d’un alimentateur automatique de documents, il numérise jusqu’à 25 pages à la minute pour un côté de document ou 50 images à la minute en mode recto-verso, en couleur comme en noir et blanc, à 200 points par pouce. La résolution maximale est de 600 points par pouce. Il réalise les mêmes fonctions automatisées que le ScanSnap S300.
Occupant une surface de 12,4 X 16,3 pouces (31,4 X 41,4 cm), il est doté d’un clavier de 101 touches et d’un écran tactile en couleur de 8,4 pouces (21,3 cm) de diagonale qui sert à visualiser les documents et à activer des fonctions d’envoi par le biais des documents d’un réseau Ethernet. L’authentification des utilisateurs nécessite un serveur Windows 2000 Active Directory ou Windows 2003 Active Server.
Toutefois, le modèle fi-6000NS n’est pas disponible pour l’instant au Québec à cause de son interface unilingue en langue anglaise. Au cours des prochains mois, Fujitsu Canada commercialisera un modèle similaire à interface multilingue.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.
À lire aussi cette semaine: Deux évaluations du marché trimestriel des serveurs La téléphonie, un marché actif et diversifié Un modem plus efficace et quelques trucs pour une meilleure bande passante Nouveautés d’ici et d’ailleurs