Après tant de prédictions sans lendemain, cette fois semble être la bonne : la vidéoconférence est en voie de se faire une niche au sein des organisations.
La demande de solutions de vidéoconférence s’est accélérée en 2007, après plusieurs années de croissance plutôt modérée. Et ce n’est qu’un début; la firme Frost & Sullivan estime que les produits de la vente d’équipement de vidéoconférence vont presque quadrupler au cours des prochaines années, passant de 1,1 milliard en 2007 à 3,9 milliards de dollars en 2014.
La récente poussée de la vidéoconférence est largement attribuée à l’essor des réseaux IP au détriment de la technologie RNIS, ainsi qu’à l’avènement de la téléprésence et de la haute définition. Au terme de deux années de commercialisation seulement, celle-ci engendre déjà une portion importante des revenus du secteur mondial de la vidéoconférence.
Autre facteur qui stimulera davantage la demande au cours des prochaines années, les communications unifiées poussent les entreprises à adopter des applications multifonctionnelles en temps réel, auxquelles on peut intégrer la vidéoconférence. Ces applications permettent d’atteindre un plus grand nombre de personnes à l’extérieur des réseaux d’entreprise et, du coup, d’améliorer les processus d’affaires. Dès lors, la vidéoconférence devient partie intégrante d’une suite de produits de communications englobant la messagerie instantanée, la téléphonie IP, les applications de calendrier et de collaboration, etc.
Écologie, mondialisation, conférences Web
Des tendances supplémentaires jouent en faveur de la vidéoconférence, à commencer par la protection de l’environnement. À l’heure où se multiplient les initiatives à cet égard dans toutes les sphères du travail et de la société, la vidéoconférence pourrait bien en tirer profit. Non seulement les entreprises voudront-elles éviter de faire les frais de la hausse du prix de l’essence, mais elles seront intéressées à réduire leur empreinte écologique. De ce point de vue, des voyages d’affaires moins fréquents peuvent aider à freiner les émissions de carbone, tout en permettant d’améliorer la productivité et de réaliser des économies.
Par ailleurs, la mondialisation crée des équipes de travail dont les membres sont dispersés aux quatre coins du monde; il devient de plus en plus difficile et onéreux de réunir physiquement tous ces gens. Dans la même veine, l’accroissement du nombre de télétravailleurs – qui pourrait atteindre 100 millions en 2010 – ainsi qu’une bande passante large, offerte à moindre coût, favorise le recours à la vidéoconférence.
L’essor de celle-ci se fait parallèlement à celui des conférences Web. Une étude de Wainhouse Research réalisée en 2006 et 2007 révèle un déclin de 14 % des séances de formation traditionnelles au profit de ce type de conférence. Parce que les entreprises n’ont pas le luxe de déplacer les participants aussi souvent qu’il faudrait, la formation traditionnelle concentre un fort volume de matière, ce qui ne facilite pas l’apprentissage. En ayant recours aux conférences Web, on peut organiser plusieurs courtes séances plutôt qu’une seule. Cela permet de mieux focaliser le sujet et d’améliorer le contenu.
L’étude de Wainhouse Research indique que 51 % des répondants jugent la formation offerte par conférence Web aussi efficace que la formation traditionnelle; 36 % d’entre eux croient qu’elle est tout aussi efficace, et 70 % estiment qu’elle est plus efficace que la formation asynchrone (ou formation en différé).
Offre diversifiée
La popularité en hausse de la vidéoconférence attise la concurrence au sein du marché. Elle incite les fournisseurs à offrir des solutions personnalisées à valeur ajoutée, à des prix attrayants. Les entreprises se voient ainsi proposer une gamme de solutions diversifiées, dont la vidéoconférence sur demande, les services gérés de bout en bout, la gestion de conférence à la volée, les services d’annuaire et la facturation souple. Parmi les services gérés, les modèles « libre-service » et « sur demande » gagnent en popularité. Les clients apprécient leur simplicité et leur souplesse, ainsi que les économies qu’ils entraînent.
Selon Frost & Sullivan, l’expertise des firmes spécialisées devient nécessaire, car la prolifération des réseaux IP complexifie la mise en œuvre et l’utilisation de la vidéoconférence. Ainsi, les clients ont recours à des spécialistes afin d’installer, de gérer et de contrôler les solutions qu’ils acquièrent.
En somme, la vidéoconférence semble avoir reçu l’impulsion longtemps annoncée par les pontifes des TI. Pour ce faire, il aura fallu une hausse soutenue du coût de l’essence et du transport aérien, jumelée à l’éternelle obligation des gestionnaires de réduire les dépenses d’entreprise. Sans oublier les progrès de la réseautique…
Dorénavant, en tout cas, on ne saurait considérer la vidéoconférence uniquement comme une technologie, mais comme une solution d’affaires avant tout.
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