La Banque de développement du Canada (BDC), la banque des entrepreneurs canadiens, lançait la semaine dernière son nouveau Fonds Technologies pour le climat II de 400 millions de dollars canadiens, un engagement renouvelé de la BDC à jouer un rôle de chef de file dans la création d’entreprises canadiennes prospères de technologies propres.
Cette annonce porte les investissements engagés du fonds dans le secteur innovant des technologies propres et des technologies climatiques à un total de 1 milliard de dollars canadiens.
Il s’agit du deuxième fonds lancé par la BDC. L’entreprise avait lancé le Fonds des Technologies propres I de 600 millions de dollars canadiens en 2018 pour remédier au manque de capital de risque pour la commercialisation et la mise à l’échelle de l’industrie canadienne des technologies propres et des technologies climatiques.
« Ce que nous voulons faire, c’est continuer à miser sur le succès du Fond I et soutenir les entreprises canadiennes de technologies propres qui, selon nous, ont deux éléments que nous voulons vraiment voir : la croissance économique pour le Canada et le soutien aux entreprises qui peuvent exporter et accroître leur emploi et leurs revenus, mais aussi les entreprises qui auront la capacité de réduire nos émissions de GES (gaz à effet de serre) et nous aideront à atteindre nos objectifs cibles de réduction des émissions de 2030 et 2050 », a déclaré Susan Rohac, associée directrice du Fonds des Technologies pour le climat à la BDC.
Le premier fonds de la BDC a soutenu 50 entreprises canadiennes de technologies propres et a également soutenu trois fonds canadiens de capital de risque indirect partageant les mêmes idées, s’assurant que l’écosystème disposait de suffisamment d’argent pour continuer à investir dans le secteur.
Mme Rohac a fait remarquer que le fonds de 2018 a connu un grand succès.
« Les entreprises que nous avons dans ce portefeuille ont été reconnues comme faisant partie des gagnants du « Global Cleantech 100 » au cours des deux dernières années, ce qui confirme que nous soutenons certaines des bonnes entreprises. Un autre fait intéressant est que pour chaque dollar que nous avons investi directement dans ces entreprises, 6 autres dollars du secteur privé ont été investis en même temps que nous ou après nous, confirmant encore une fois que les entreprises que nous soutenons sont en mesure d’augmenter le montant de capital dont ils ont besoin pour continuer à croître et à évoluer », a-t-elle déclaré.
Selon Susan Rohac, les entreprises de technologies propres sont confrontées à des défis uniques. Le principal défi sur lequel la BDC se concentre est que bon nombre de ces entreprises aient un modèle d’affaires à forte intensité de capital, ce qui signifie qu’il faut un certain temps pour arriver à l’étape de la commercialisation.
« Ces entreprises doivent d’abord construire une usine de démonstration, puis une usine pilote avant d’arriver à leur usine à grande échelle, et cela peut prendre de très nombreuses années et beaucoup de capital. Vous avez donc besoin d’investisseurs capables de continuer à soutenir ces entreprises à mesure qu’elles grandissent et ont besoin de capitaux supplémentaires », a-t-elle déclaré. « Vous avez également besoin d’investisseurs patients, car ce ne sont pas comme des éditeurs de logiciels que vous pouvez créer dans votre garage et revendre en deux ans. Ils ont donc vraiment besoin de beaucoup plus de capital et d’une gestation plus longue pour les amener à une commercialisation complète. »
Certaines des entreprises mises en valeur dans le portefeuille de BDC comprennent Svante, une entreprise de captage du carbone basée en Colombie-Britannique qui capte le CO2 directement à partir de sources industrielles à moins de la moitié du coût en capital des solutions existantes, et Silfab Solar de Mississauga, le principal fabricant de panneaux solaires en Amérique du Nord, d’ajouter Mme Rohac.
« Nous pensons qu’il a un énorme potentiel pour continuer à se développer, alors que le Canada, les États-Unis et de nombreux autres pays cherchent à remplacer leur énergie par des énergies renouvelables. Les panneaux solaires joueront un grand rôle.
Cette dernière décision de la BDC aidera à soutenir le Canada dans ses efforts de développement durable. Le pays se classe actuellement au deuxième rang du « Global Cleantech Innovation Index », contre le septième rang en 2014. Selon la société, le marché mondial des technologies propres devrait doubler en valeur, atteignant plus de 400 milliards de dollars américains d’ici 2026.
« Plus de 170 pays ont maintenant indiqué qu’ils veulent être carboneutres d’ici une certaine date. Et tout comme de nombreuses grandes entreprises ont également indiqué qu’elles sont en passe de devenir une entreprise carboneutre. Et je ne pense pas que nous pourrons y parvenir sans ces technologies et sans faire progresser ces technologies. Je pense donc qu’il est extrêmement important que le Canada appuie nos technologies locales. »
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.