Kruger rend ses boîtes intelligentes grâce au RFID

L’entreprise de Montréal a reçu un prix pour un système de traçabilité RFID ayant recours à une puce radiofréquence intégrée à la structure de la boîte d’emballage qu’elle a inventé.

Lors du congrès annuel de l’Association of the Independent Corrugated Converters (AICC), qui a eu lieu en septembre dernier en Georgie, l’entreprise de Montréal Emballages Krupack, une unité d’affaires de la papetière Kruger, a remporté le Prix d’entreprise innovatrice de l’année pour sa boîte intelligente Hide-Pack. Il s’agit d’un système novateur, inventé par cette entreprise qui conçoit et fabrique des produits d’emballage, qui sert à améliorer la traçabilité des produits.

La boîte est, en fait, munie d’une puce radiofréquence intégrée à sa structure qui permet de suivre son cheminement sans avoir à y apposer une étiquette. La puce radiofréquence est un dispositif RFID (radio frequency identification) émettant des ondes radio qui est intégré à la structure de la boîte au moment de sa fabrication. L’encodage de la puce peut être réalisé lors de la fabrication de la boîte ou lors de l’assemblage d’une commande chez le client.

L’entreprise croit que son invention, qu’elle estime être sans équivalent dans le monde, aura un impact sur l’industrie de l’emballage et du commerce de détail qui sera aussi important que l’invention du code barres au début des années 70.

« Les gains liés à l’utilisation de boîtes intelligentes dotées de puces radiofréquences sont considérables, soutient Christian Bouvrette, directeur général, Marketing d’Emballages Krupack. Parmi ces gains, mentionnons l’augmentation de l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, la réduction des coûts associés à la manutention de l’inventaire, l’augmentation de la précision des commandes, la réduction des pertes dues au vol et au recel et la simplification des rappels de produits. »

Les distributeurs et les entreprises de commerce de détail qui veulent assurer la traçabilité de leurs produits sont contraintes aujourd’hui d’appliquer manuellement une étiquette RFID sur les boîtes, en vertu d’un processus coûteux en main-d’oeuvre appelé Slap & Ship, ou d’avoir recours à une application en ligne d’impression et d’application d’une telle étiquette. Cette dernière méthode, nommée Print & Apply, nécessite la mise en place d’une infrastructure parallèle à celle de la chaîne d’approvisionnement et un investissement important. Krupack estime que son système permet des économies pouvant atteindre 35 %, en prenant pour référence la structure de coûts des deux autres processus en vigueur actuellement.

Système plus résistant

En plus de réduire les coûts de manutention, le système inventé par Krupack s’avère être plus résistant et plus sécuritaire que le procédé conventionnel, puisque la puce radiofréquence est intégrée à même la structure de la boîte et ne peut donc pas être décollée lors de manipulations subséquentes.

Hide-Pack offre aussi les mêmes avantages des systèmes RFID conventionnels sur le système d’étiquette à code barres, soit que la boîte ne doit pas être être disposée d’une façon particulière pour que l’étiquette soit lue. « La radio-identification permet de faire des centaines de lectures simultanément, contrairement au lecteur de code barres qui n’en permet qu’une à la fois », rappelle M. Bouvrette.

Un autre atout du système inventé par Krupack est son faible impact sur l’environnement. Fonctionnant de façon passive, puisqu’il est activé par l’onde radio qui lui est envoyée par le lecteur, il ne consomme aucune énergie et les boîtes sont faites de carton recyclable.

La technologie Hide-Pack a été développée par une entreprise éponyme qui est une unité d’affaires de Kruger. Des ententes ayant trait à l’implantation des technologies de l’information nécessaires pour la gestion des puces radiofréquences chez les clients ont été prises avec les fournisseurs de services d’intégration Domino et Ship2Save.

Fondée en 1961, Emballages Krupack a des usines à Lasalle au Québec et à Brampton en Ontario. Ses produits peuvent servir autant à l’emballage des aliments et des boissons qu’à celui des marchandises sèches. L’entreprise est une unité d’affaires de Kruger, un fabricant de produits de papier et de bois qui emploie mondialement 9 000 personnes. Krupack emploie près de 600 personnes, dont 380 oeuvrent dans ses installations québécoises.

Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.


À lire aussi cette semaine: L’actualité des TI en bref La technologie RFID tiendra-t-elle ses promesses? USB : la clé du paradis sans papier?

Articles connexes

Adoption du projet de loi no 38 sur la cybersécurité et la transformation numérique de l’administration publique

Le projet de loi no 38, connu sous le nom de Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement et d'autres dispositions législatives, a été adopté plus tôt cette semaine par l'Assemblée nationale.

Investissements majeurs de 500 M$US de Microsoft au Québec

Au cours des deux prochaines années, Microsoft investira 500 millions de dollars américains dans l'expansion de son infrastructure infonuagique et d'intelligence artificielle à grande échelle au Québec.

Balado Hashtag Tendances, 23 novembre 2023 — Crise chez OpenAI, des puces Microsoft et investissements majeurs au Québec pour Microsoft

Cette semaine : Grave crise à la tête d’OpenAI, Microsoft conçoit ses propres processeurs et investissements de 500 M$ de Microsoft au Québec.

Consultation publique sur la cybersécurité

Le ministère de la Cybersécurité et du Numérique lance cette semaine une consultation publique sur la cybersécurité. Celle-ci permettra au gouvernement du Québec de solliciter un grand nombre d'intervenants ainsi que la population générale sur les enjeux et les besoins en cybersécurité.

Plus de six PME québécoises sur dix touchées par la cybercriminalité au cours de la dernière année

Un nouveau sondage mené par KPMG au Canada le mois dernier révèle que plus de six PME sur dix au Québec ont été attaquées par des cybercriminels au cours de la dernière année, et près des trois quarts d'entre elles affirment que leurs anciens systèmes d'information et de technologie opérationnelle les rendent vulnérables aux attaques.

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.