L’éditeur américain de jeux vidéo THQ, qui exploite un studio à Montréal, se place sous la protection des tribunaux contre ses créanciers. Son président affirme avoir trouvé un investisseur qui désire acheter la plupart de ses actifs.
L’éditeur et développeur de jeux vidéo THQ, de Los Angeles, s’est placé en faillite et a invoqué le Chapitre 11 de la Loi sur les faillites des États-Unis afin d’être protégé de ses créanciers. La faillite de THQ, qui a été dévoilée au Québec par le journaliste Jean-François Codère de la publication financière Les Affaires, aura certainement des répercussions sur le studio THQ Montréal qui est exploité dans la métropole québécoise depuis octobre 2010.
Ce studio, le quatrième de THQ, développe des jeux vidéo pour les consoles de table et mobiles ainsi que pour les ordinateurs de type PC. Selon la fiche dédiée à THQ dans l’encyclopédie en ligne Wikipédia, THQ Montréal serait le premier studio nord-américain de l’entreprise dont l’ajout n’est pas issu d’une acquisition. Présentement, on y développe notamment un jeu nommé Darksiders II.
Lors de l’annonce, en décembre 2009, de l’établissement d’un studio de THQ à Montréal, Investissement Québec, l’organisme de financement complémentaire pour le développement d’entreprises du gouvernement du Québec, avait indiqué que l’entreprise américaine comptait réunir sous un même toit des fonctions importantes pour toutes ses filiales. Ces fonctions sont liées au développement de produits de la création de contenus artistiques, à l’assurance qualité, à la recherche et du développement et à l’adaptation linguistique des titres.
À l’origine, on prévoyait y employer soixante personnes lors de la première année et plus de quatre cents personnes en 2015. Selon l’article de Jean-François Codère, le studio THO Montréal emploierait actuellement environ cent cinquante personnes.
Un possible repreneur
Dans un message à la communauté des joueurs, qui a été publié dans le site Web de THQ le président de l’entreprise, Jason Rubin, indique que la société de financement par capitaux propres Clearlake Capital Group a manifesté son intérêt envers l’achat de la plupart des actifs de l’éditeur et développeur de jeux vidéo. Les actifs visés seraient les studios Relic, Vigil, Volition et THQ Montréal, la propriété intellectuelle, les contrats et « l’équipe de soutien qui est nécessaire pour aider les équipes [de THQ] à avoir du succès. »
M. Rubin précise que Clearlake Capital Group a consenti à fournir l’argent nécessaire pour la poursuite des projets en cours, et ce durant et après le processus de faillite et de rachat.
Toutefois, selon l’article publié par Les Affaires, Clearlake Capital Group jouerait le rôle de premier offrant dans le cadre d’un processus qu’on nomme en anglais stalking horse dans le jargon financier. Ainsi, d’autres acheteurs pourraient offrir davantage que le premier offrant afin d’obtenir les actifs de THQ. Cette procédure a été utilisée notamment par l’entreprise canadienne Nortel Networks lors de la mise en vente de ses actifs au cours des dernières années.
Soulignons qu’on retrouve la Caisse de dépôt et placement du Québec parmi les actionnaires de l’entreprise américaine THQ.
Message rassurant du président
Le président de THQ, dans son message, se veut rassurant. Il incite notamment les consommateurs à commander des jeux vidéo qui sont en cours de développement dans les studios de l’entreprise.
« […] Vous vous demandez pourquoi THQ se place sous la protection du Chapître 11 juste avant la saison des Fêtes? Il est vrai que le temps est inapproprié. Mais comme nous l’avions annoncé il y a quelques semaines, nous avons une échéance le 15 janvier qui approche pour notre financement bancaire. Donc s’il faut calculer le temps nécessaire pour compléter une transaction de vente, on en arrive à cette semaine » déclare M. Rubin.
« Puisque tous les employés de THQ à travers le monde seront en congé pour une semaine et demie, avec une paie pour les vacances, à compter de vendredi [21 décembre] pour les Fêtes et qu’ils seront de retour au travail le 2 janvier, cela importe peu de toute façon », ajoute-t-il.
Bien que M. Rubin affirme dans sa déclaration que « ce qui importe pour THQ n’est pas ce qui se passe présentement, mais ce que l’entreprise et ses équipes feront après la vente », il est probable que les employés de l’entreprise auront toute de même quelques inquiétudes durant le temps des Fêtes…