Les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement du Québec pour contrer la pandémie de COVID-19 ont bouleversé le milieu de l’éducation supérieure.
En mars 2020, les 48 cégeps de la province ont dû rapidement adapter les cours à la réalité du confinement. Presque tous les établissements d’études collégiales ont repris l’enseignement en ligne dès la première semaine d’avril pour s’assurer de terminer le trimestre à temps.
La simple conversion de cours théoriques à des séances par visioconférence ne convenait toutefois pas à tous les programmes collégiaux. Dans le cas d’études en génie civil, en radiologie diagnostique ou en médecine nucléaire, par exemple, l’accès à des technologies plus complexes s’impose.
De nombreux étudiants inscrits à des programmes techniques doivent travailler au quotidien avec des logiciels spécialisés tels qu’ Autocad, Civil 3D et REVIT. Ces applications s’avèrent souvent très coûteuses pour les particuliers, et la plupart des ordinateurs portables et des PC à usage domestique ne possèdent pas la puissance de traitement et l’espace de stockage suffisants pour les prendre en charge. Les étudiants y accèdent donc habituellement sur les postes de travail du cégep.
Le directeur des technologies de l’information (CIO) du collège Ahuntsic, Alexandre Lupien, a voulu trouver un moyen d’accéder aux logiciels à distance afin de sauver le trimestre.
Une connexion à distance avec un réseau privé virtuel (RPV), adoptée par plusieurs entreprises pour le passage au télétravail, n’offrait pas la vitesse nécessaire pour travailler avec des logiciels aussi lourds. M. Lupien ne se sentait pas non plus à l’aise d’employer une solution de bureau à distance (RDP), car cette méthode comportait d’importants enjeux en matière de sécurité.
Il a fait appel au fournisseur québécois de solutions technologiques ITI, avec lequel il entretenait déjà une bonne relation d’affaires.
Depuis 30 ans, ITI facilite l’accès aux technologies aux moyennes et grandes entreprises des secteurs public et privé pour les aider à poursuivre leur évolution. Son équipe d’experts offre des services et solutions allant du conseil stratégique à l’implantation d’infrastructures.
ITI a proposé à M. Lupien d’effectuer une virtualisation des postes de travail du cégep avec Citrix Cloud. Cette solution permet d’exécuter une charge de travail sur une machine distante et d’envoyer le résultat à travers un lien réseau. Elle permet donc aux étudiants de se connecter aux PC du collège à partir de leur ordinateur personnel.
Pour minimiser les coûts de déploiement et donner l’occasion à un plus grand nombre de cégépiens de profiter de cette solution, M. Lupien a soumis l’idée aux départements d’informatique des autres établissements du Québec. Onze cégeps se sont joints au projet de virtualisation avec ITI.
Poursuivre le trimestre grâce à la virtualisation
En se connectant à Citrix Cloud de leur domicile, les étudiants accèdent à tous leurs logiciels et outils de travail comme s’ils se trouvaient devant un poste au cégep. Le système offre les mêmes fonctionnalités et la même performance que les installations locales, ce qui permet l’exécution des tâches habituelles, même sur des ordinateurs personnels qui ne possèdent pas une puissance de traitement ou un espace de sauvegarde suffisants.
L’expérience utilisateur demeure identique, même avec des connexions à faible bande passante ou à forte latence. Les images ne sautent pas à l’écran, et les vidéos ne ralentissent pas. Les étudiants peuvent maintenant utiliser leurs logiciels à tout moment, alors qu’ils devaient auparavant réserver des postes de travail à des heures précises. Cette accessibilité accrue leur donne plus de temps pour se préparer aux évaluations et finaliser des devoirs. La solution s’avérera donc aussi utile lorsque les cégépiens retourneront en classe après la pandémie.
M. Lupien s’est dit impressionné de la vitesse à laquelle ITI a réalisé un projet d’une telle envergure. Après une analyse complète des besoins ainsi qu’une phase de préparation, « on a signé le 23 décembre, et le déploiement s’est terminé à la fin janvier », nous a-t-il expliqué.
Les obstacles qu’il a rencontrés dans la mise sur pied du projet étaient plutôt d’ordre administratif que technique. Il indique n’avoir fait face à aucune anomalie de fonctionnement majeure lors de l’installation de la solution.
Pour Mireille Chamhi, directrice de comptes pour ITI, travailler avec douze départements d’informatique différents a représenté le plus grand défi. « Chaque cégep a son propre environnement informatique, sa propre équipe. Les départements de TI ne possèdent pas tous les mêmes ressources, et nous avons dû nous ajuster constamment pour installer la solution de la même façon dans chaque cégep », explique-t-elle.
Elle précise que l’expertise de l’équipe, qui possède le plus haut niveau de certification en virtualisation avec les technologies Citrix, a toutefois facilité cette adaptation.
Un niveau de sécurité supérieur
Le passage à l’enseignement à distance pose souvent d’importants enjeux de sécurité. Selon Mme Chamhi, c’est le haut niveau de sécurité offert par Citrix qui a aidé les cégeps à obtenir le feu vert et le budget nécessaire pour déployer la solution. « La solution Citrix crée un pont sécurisé entre l’appareil de l’étudiant et le poste de travail du cégep. Aucune tierce partie ne peut accéder à cette connexion et pirater les appareils », explique-t-elle.
De plus, le système de Citrix fournit aux administrateurs informatiques des cégeps un contrôle centralisé en matière de cybersécurité, ce qui leur permet de décider quels utilisateurs accèdent à quelles données et à quelles applications. Si les droits d’un utilisateur changent, le département d’informatique peut rapidement supprimer l’accès de cette personne à son poste de travail virtuel et à ses données, plutôt que de tout désinstaller manuellement sur son appareil.
Puisque les données du cégep ne se retrouvent pas physiquement dans la solution Citrix Cloud ni sur les ordinateurs personnels des étudiants, la perte ou le vol d’un appareil posent un faible risque.
Vers un modèle qui permet d’accueillir plus d’étudiants
Les technologies de virtualisation ont déjà fait leurs preuves en entreprise et dans diverses grandes organisations, où elles ont facilité le passage au télétravail tout en simplifiant la gestion des TI. Il est intéressant de voir que le milieu de l’éducation peut aussi tirer des avantages financiers et opérationnels de la virtualisation.
La prochaine étape pour ITI et l’équipe d’Alexandre Lupien consistera à transférer les postes de travail des cégeps dans le système infonuagique Azure de Microsoft. « Nous allons prendre les charges de travail de chaque cégep et les envoyer dans le nuage, explique Mme Chamhi. Au départ, l’urgence consistait à fournir aux étudiants un accès aux PC. Maintenant que ce système fonctionne bien, nous pouvons entamer la deuxième phase du projet. »
Au lieu de se connecter sur les appareils du cégep à distance, les étudiants accéderont directement à leurs logiciels dans l’infonuagique, ce qui créera un environnement de travail beaucoup plus flexible. « Quand nous achetons un PC, nous obtenons une puissance et des fonctionnalités préétablies, indique Mme Chamhi. Avec Azure, nous pouvons toujours ajouter des programmes, des fonctions et des charges de travail. Nous pouvons aussi augmenter la puissance de traitement et la capacité de stockage lorsque nécessaire. »
L’utilisation de cette technologie pourrait éventuellement permettre aux milieux collégiaux d’accueillir un plus grand nombre d’étudiants, puisqu’ils ne seraient plus limités par l’espace physique et le nombre de postes de travail disponibles. D’autres cégeps ont manifesté leur intérêt pour cette étape du projet et pourraient bientôt se joindre aux douze établissements qui ont adopté la virtualisation. ITI et M. Lupien comptent effectuer la migration vers Azure d’ici le mois de juillet.