Une enquête du Conseil canadien de l’apprentissage confirme l’influence croissante des TIC dans l’acquisition de connaissances. Si l’on y confirme plusieurs constats quant à l’utilisation d’Internet pour l’information en santé, l’emploi des TIC à l’école fait l’objet d’intéressantes observations.
L’Enquête sur les attitudes des Canadiens à l’égard de l’apprentissage a été réalisée en 2008 par le Conseil canadien sur l’apprentissage, un organisme indépendant qui est financé par Ressources humaines et Développement des compétences Canada. Aux fins de l’étude, Statistique Canada a interrogé 5 488 personnes âgées de 18 à 74 ans en avril et mai 2008.
On y constate que les technologies de l’information (TI) prennent de plus en plus de place dans la vie des tout-petits : à propos du temps laissé aux enfants de deux à cinq ans chaque jour à passer devant un écran pour jouer à des jeux vidéo ou informatiques, 77,1 % des parents ont répondu moins d’une heure, 16 % une à deux heures par jour et 3 % de deux à trois heures par jour.
Grande satisfaction académique
Bien que plusieurs déplorent des inégalités en matière d’intégration des TI à l’école, il appert que la population canadienne se considère satisfaite de la place qu’on leur accorde en classe.
66,1 % des Canadiens interrogés ont déclaré que les écoles primaires et secondaires répondaient à leurs attentes en matière d’enseignement des compétences en informatique. Il s’agit du plus haut pourcentage de réponse favorable, alors que l’enseignement du goût d’apprendre (52,6 %) et la préparation des élèves au marché du travail (45,3 %) fournissent le moins de satisfaction.
Incidemment, une répartition des répondants en fonction de leur lieu de naissance, à savoir s’ils sont des immigrants ou des non-immigrants, révèle que 62,7 % des immigrants considèrent que les écoles primaires et secondaires répondent ou dépassent leurs attentes quant à l’enseignement des compétences en informatique. Chez les non-immigrants, le taux de satisfaction est plus élevé, à 67,1 %.
Il s’agit de la seule catégorie où le taux de satisfaction des immigrants est inférieur à celui des non-immigrants. Toutefois, le taux de satisfaction des immigrants envers l’informatique est plus élevé que tous les autres taux de satisfaction concernant les non-immigrants.
Toutefois, la participation des enfants de 6 à 24 ans à au moins une activité parascolaire au cours de la dernière année, les sciences – qui incluent l’informatique et le multimédia – arrivent au troisième rang avec une proportion de parents de 32 %. Les sports (68,7 %) et les arts (54,8 %) devancent cette catégorie.
Internet et la santé : une question d’âge, de scolarité et de fiabilité
À propos de l’apprentissage lié à la santé, dans une section consacrée à l’incidence de l’âge et du niveau de scolarité en matière d’accès à l’information, le rapport fait un lien entre l’âge et l’utilisation de l’informatique et d’Internet.
« Alors que certaines études indiquent que les compétences en informatique s’améliorent chez les personnes âgées, les personnes de ce groupe d’âge sont toujours moins susceptibles d’utiliser Internet pour obtenir de l’information, comparativement aux groupes plus jeunes », indique le document.
D’autre part, si les personnes plus âgées sont plus susceptibles à obtenir de l’information auprès de leur médecin « les plus jeunes sont plutôt enclins à consulter des amis, des membres de la famille et Internet ».
Au sujet des ressources utilisées pour obtenir des informations sur les questions de santé, qui allaient des amis et membres de la famille à l’information postale en passant par les professionnels de la santé, diverses sources médiatiques et même les guides spirituels et religieux, 62 % des répondants ont dit rechercher de l’information sur Internet.
Cette proportion se situe derrière le médecin de famille (73 % des répondants), les professionnels de la santé (69 %), la famille et les amis (69 %) et les journaux et magazines (64 %), mais devant les livres et la télévision (50 %), l’hôpital (41,9 %), les CLSC (39,2 %) et la ligne d’information sur la santé (17,9 %). Toutefois, 24 % des personnes sondées qui n’avaient pas mentionné Internet parmi leurs réponses ont justifié cette omission par l’indisponibilité de cette source, tout juste derrière le médecin de famille (25 %).
La propension à consulter une source d’information avant une autre varie également selon l’âge. Chez les personnes âgées de 18 à 24 ans, Internet, avec 28 % des répondants qui disent y aller pour obtenir de l’information sur la santé, arrive au deuxième rang, derrière la famille et les amis (33 %), mais devant le médecin de famille (22 %). Toutefois, chez les personnes âgées de 65 à 74 ans, le médecin de famille arrive au premier rang avec un taux de 62 %.
Scolarité
L’étude établit également un lien entre le niveau de scolarité et le recours à Internet pour obtenir de l’information sur des questions liées à la santé. Si 30 % des répondants qui ne détiennent pas de diplôme d’études secondaires utilisent la Toile à cette fin, cette proportion monte à 54 % chez les diplômés du niveau secondaire, à 65 % chez les détenteurs de diplômes postsecondaires et à 80 % chez les diplômés de niveau universitaire.
Par ailleurs, l’étude place Internet au dernier rang des sources d’information qui ne sont pas utilisées pour une question de fiabilité. Ainsi, 21,1 % des détenteurs d’un diplôme universitaire et 5,1 % des personnes qui ne détiennent pas un diplôme d’études secondaires ont dit ne pas avoir recours à Internet. À l’opposé, la télévision et la radio n’incitent pas à la confiance chez 43,3 % des détenteurs d’un diplôme universitaire et chez 18,4 % des personnes non diplômées.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.