iNovia Capital met en place le Fonds d’investissement iNovia III, son troisième fonds de capital-risque, doté d’une cagnotte de 110 millions de dollars et qui aura la mission d’appuyer les entrepreneurs de l’industrie des hautes technologies.
iNovia III veut apporter un soutien entrepreneurial à des équipes de fondateurs et de gestionnaires dans les industries du Web, des médias numériques et des communications.
Le fonds a obtenu l’appui solide d’un vaste partenariat composé des plus grands investisseurs privés et institutionnels canadiens, dont notamment Teralys Capital, BDC Capital de risque, AVAC, Alberta Enterprise, BC Renaissance Capital Fund et de l’équipe de direction d’iNovia Capital.
« We’re putting our money where our mouth is », illustre Chris Arsenault, associé directeur chez iNovia Capital, pour expliquer que l’équipe de direction en place ne fait pas qu’investir l’argent des autres et n’a pas peur d’allonger les dollars pour financer des entreprises qui ont un bon potentiel de croissance.
Les montants ont été obtenus et les investissements commenceront dès le mois de janvier. « Nous sommes très actifs à travers le Canada, alors nous nous attendons à réaliser des investissements très rapidement en janvier, février et mars. Nous regardons à travers le pays, mais comme la moitié de l’équipe est à Montréal, ça facilite les rapprochements avec les entreprises québécoises », ajoute M. Arsenault.
iNovia possède également des bureaux à Calgary et à New York.
M. Arsenault précise qu’iNovia a un délai de cinq ans pour investir la totalité de la somme recueillie, mais qu’il serait étonnant qu’il faille autant de temps pour y arriver. À titre comparatif, le Fonds iNovia II, d’une taille de 107 millions de dollars, a été lancé en mars 2008.
Le fonds compte réaliser des investissements allant de quelques centaines de milliers de dollars à un maximum de 10 millions de dollars.
Bâtir des entreprises d’un milliard de dollars
« Que ce soit au Québec ou au Canada, des entreprises qui ont une valeur de plus d’un milliard de dollars dans l’industrie des TIC, il n’y en a pas beaucoup. Il en existe deux : Open Text et Research in Motion (RIM). Malheureusement, RIM ne traverse pas une période facile en ce moment. Toutefois, jusqu’à ce que survienne une immense ronde de financement à la fin des années 90, la société était financée par du capital-risque », rappelle M. Arsenault.
Ce dernier veut donc bâtir des entreprises d’envergure et ne pas céder à la tentation dès qu’une offre d’achat alléchante se présente: « Très souvent, dès qu’une entreprise commence à avoir du succès et qu’elle atteint un chiffre d’affaires de 10 ou 20 millions de dollars par année, elle reçoit une offre et l’équipe de direction l’accepte. De notre côté, nous préférons la patience. Dans notre portefeuille, une entreprise a déjà reçu six offres d’achat, mais nous avons refusé à chaque fois. Dans ce cas précis, nous voulons bâtir une entreprise de 500 millions de dollars. Quand on se fait offrir 100 ou 300 millions de dollars pour une entreprise, je peux dire que les membres de l’équipe de direction commencent à se tortiller sur leurs chaises. Toutefois, pour atteindre notre objectif, il faut une équipe de direction qui a beaucoup de volonté et des investisseurs qui ont les reins solides », explique-t-il.
M. Arsenault concède toutefois que dans certaines niches, des offres d’achat à 30 millions de dollars doivent être considérées et acceptées.
iNovia Capital a déjà investi dans plus d’une trentaine de sociétés, incluant le site de magasinage en ligne Beyond the Rack et l’entreprise de jeux vidéo pour plateformes sociales et mobiles Gamerizon.
iNovia gère quelques 275 millions de dollars en fonds de démarrage et de pré-démarrage.
Pour consulter l’édition numérique du magazine de novembre 2011 de Direction informatique, cliquez ici