Une étude d’IDC, commandée par Microsoft, prédit la production de milliards de dollars en revenus supplémentaires et la création de milliers d’emplois dans le monde en lien avec l’adoption de l’informatique en nuage. Un représentant de l’éditeur de logiciels estime que les barrières à l’adoption de l’infonuagique s’estompent au sein des organisations.
John Weigelt, le responsable national des technologies chez Microsoft Canada, était de passage récemment à Montréal pour mettre en valeur les données d’une étude réalisée par la firme américaine IDC à propos des conséquences au sein de l’économie en général du recours de l’informatique en nuage dans le contexte du travail.
Selon IDC, 28 milliards de dollars américains auraient été dépensés par des entreprises à travers le monde pour l’obtention de services d’informatique en nuage en 2011. Surtout, les entreprises qui ont investi dans les services d’informatique en nuage auraient généré 400 milliards de dollars américains en revenus supplémentaires, ce qui équivaudrait à un retour sur investissement de 14 dollars américains pour chaque dollar consacré à l’infonuagique.
M. Weigelt déclare que l’informatique en nuage a atteint le niveau de commodité où, tout comme l’accès à l’électricité, il suffit de se brancher dans le mur [ou à un routeur sans fil] pour obtenir des services de traitement informatique.
« Nous y voyons une fondation pour l’innovation : À ses débuts l’électricité ne servait qu’à l’éclairage, mais elle a évolué beaucoup plus loin. Aujourd’hui la réfrigération, la microscopie électronique et l’informatique y ont recours. D’une façon semblable, les entreprises peuvent avoir confiance en la présence de l’informatique en nuage et bâtir à partir de ce point. »
L’étude produite par IDC estime que les revenus découlant de l’utilisation de l’infonuagique pourraient atteindre 1,1 trillion (1 100 milliards) de dollars américains à l’échelle de la planète d’ici 2015.
L’infonuagique, une source d’emploi
Au niveau de l’emploi, l’étude d’IDC indique 1,5 million de nouveaux emplois auraient été créés en lien avec l’adoption de l’informatique en nuage en 2011. IDC estime qu’en 2012 le nombre d’emplois liés à l’adoption de l’informatique en nuage pourrait augmenter à 6,7 millions. D’ici 2015, 13,8 millions d’emplois pourraient être créés dans le monde entier en raison de l’utilisation de l’infonuagique.
« Ces emplois seront créés à travers tous les types d’entreprises, et non seulement au sein de l’économie numérique. Il s’agira autant de postes d’administrateur que de postes de chauffeur de taxi… C’est l’ensemble de l’économie qui bénéficiera des retombées de l’utilisation de l’informatique en nuage par les entreprises », affirme M. Weigelt.
Au Canada, 70 244 nouveaux emplois pourraient être créés à la suite de l’utilisation de l’informatique en nuage d’ici la fin de 2015, parmi un total de 400 000 nouveaux emplois. À Montréal, 7 863 emplois pourraient directement attribuables à l’informatique en nuage d’ici la fin de 2015.
M. Weigelt souligne la vigueur du secteur des médias numériques et de la création de contenu dans la métropole québécoise, mais il affirme que les emplois émanant de l’utilisation de l’informatique en nuage par les entreprises seront créés dans l’ensemble des secteurs d’activité.
« Si on peut rendre la vie plus facile aux charpentiers pour qu’ils n’aient pas à s’inquiéter de la facturation, ils pourront se concentrer davantage sur le travail, trouveront plus de contrats, engageront peut-être des apprentis, etc. Nous voyons en l’informatique en nuage un catalyseur pour la progression des affaires.
Il ajoute que des petites et des grandes entreprises ont recours à l’informatique en nuage pour commercialiser leurs services, mais aussi pour transformer la façon dont ils offrent leurs services.
Des barrières qui s’abaissent
Malgré que l’informatique en nuage ait évolué grandement au cours des dernières années, il pourrait être difficile de convaincre certaines organisations que l’approche puisse répondre à leurs besoins. M. Weigelt affirme qu’en 2011 beaucoup de barrières de questionnements envers l’informatique en nuage ont disparu pour faire place à un passage à l’action.
« Des organisations constatent qu’elles n’ont pas à tout mettre dans le nuage et qu’elles peuvent exploiter leurs services d’infonuagique à l’aide d’un nuage interne. Elles passent outre la vision que l’informatique en nuage n’est qu’une question de technologie, en voyant qu’il s’agit aussi d’une affaire de processus et de philosophie d’entreprise », commente-t-il.
« Certains de nos grands clients tirent des leçons que ce que nous avons appris nous- mêmes par le déploiement de nos propres services d’infonuagique et procèdent à des implantations au sein de leurs centres de données. Ils améliorent l’exploitation de leurs opérations en déployant en interne les composantes de l’informatique en nuage publique qui procurent une meilleure efficacité et une réduction des coûts. Ils deviennent plus à l’aise avec l’approche. Nous commençons à percevoir un changement à cet effet », ajoute-t-il.
M. Weigelt ajoute qu’à l’autre bout du spectre, lorsque des entrepreneurs autonomes font part de leurs bonnes idées à des investisseurs en capital de risque, ces derniers leur répondraient qu’ils devraient se préoccuper de leurs idées et non des technologies qui seront nécessaires aux fins de gestion. « Ils peuvent y arriver en utilisant des services à titre de consommables », indique le porte-parole de Microsoft.
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.