La firme a fourni un million de dollars en équipement et logiciels pour faciliter la recherche sur le traitement personnalisé de la leucémie et d’autres maladies complexes en pédiatrie.
IBM a accordé une subvention totalisant un million de dollars au Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine, de Montréal, spécialisé en soins pédiatriques. Cette subvention prend la forme d’un don de technologies, en l’occurrence une infrastructure intégrée pour la saisie et l’analyse des données de recherche, de services-conseils et d’un accès aux bio-informaticiens oeuvrant au laboratoire T.J. Watson d’IBM.
Les technologies fournies, qui comprennent des logiciels et des serveurs de pointe, serviront à la recherche sur le traitement individualisé de la leucémie de l’enfant et d’autres maladies complexes en pédiatrie. La leucémie est responsable de 25 % de tous les cas de cancer chez les enfants de moins de 14 ans.
Les serveurs fournis sont, plus spécifiquement, des serveurs de la gamme pSeries intégrant huit processeurs, alors que les logiciels fournis proviennent de la gamme DB2, dont Enterprise Server, Connect Server et Information Integrator, de la gamme WebSphere, tel que WBI Express Plus, Message Broker et WebSphere Application Server, et des produits de la gamme Tivoli, incluant TSM, TAM et Health Miner Tools Suite.
Grâce à leur efficacité accrue, ces outils permettront, en outre, d’accélérer les travaux des chercheurs, en éliminant une partie importante des tâches manuelles reliées à la saisie et à l’analyse des données. Les données cliniques seront, en outre, fusionnées à l’information génomique dans une seule base de données à laquelle les chercheurs auront directement accès. Cela se traduira par un gain substantiel au niveau du délai de production des résultats d’analyse qui passera de plusieurs jours à quelques secondes.
Le projet de recherche initial auquel servira l’infrastructure fournie par IBM, dont le déploiement a débuté au deuxième semestre de 2005, porte sur l’identification des gènes qui modifient la réponse d’un patient au traitement. C’est que dans 20 % des cas, les traitements courants appliqués aux enfants atteints de cancer entraînent des effets secondaires considérables à long terme, en raison d’une réaction génétique spécifique de l’enfant. En connaissant les gènes ayant un effet sur la réponse du patient, les chercheurs espèrent permettre l’émergence de traitements personnalisés, générant le moins d’effets secondaires possible. Le clinicien sera ainsi en mesure de prescrire le traitement approprié au profil génétique de son patient.
Interactions génétiques
Les chercheurs tenteront, plus spécifiquement, de comprendre les interactions entre les médicaments et les gènes, dans un premier temps, et entre ces gènes et d’autres gènes, dans un deuxième temps. Les chercheurs du CHU Sainte-Justine s’attendent à pouvoir obtenir des résultats d’ici quelques années.
« À l’heure actuelle, notre compréhension des facteurs de susceptibilité génétique des maladies est très limitée, particulièrement en pédiatrie, reconnaît Daniel Sinnett, docteur en génétique moléculaire, titulaire de la première chaire canadienne en oncogénomique pédiatrique, et professeur agrégé à l’Université de Montréal. Pour tirer pleinement partie des connaissances du génome humain, nous devons pouvoir traiter l’information d’une nouvelle façon et utiliser des technologies complexes. Grâce au soutien d’IBM, nous serons en mesure de le faire. »
Évidemment, l’infrastructure fournie par IBM ne servira pas seulement à ce projet. « Le projet va croître, soutient France Berthiaume, directrice de compte – Secteur de la Santé au Québec, chez IBM Canada. Éventuellement, il va y avoir une phase deux et d’autres types de recherches vont s’ajouter. On espère même que d’autres établissements s’y greffent. C’est une base d’infrastructure qui est évolutive, qui va permettre de débuter avec un secteur pour prouver que ça fonctionne et ensuite d’en ajouter d’autres. »
La subvention accordée par IBM au CHU Sainte-Justine n’est pas la première. Elle s’inscrit, en fait, dans le cadre d’une collaboration à long terme entre les deux organisations. On se rappellera qu’en 2001 IBM a aidé l’institution, qui compte 450 lits et enregistre 19 000 admissions annuellement, à réaliser le projet Arc-en-ciel qui visait notamment à créer un référentiel de données électronique sur la santé partageable avec divers établissements.
« Ce projet est dans la visée de ce qu’IBM cherche à accomplir, conclut Mme Berthiaume. Nous avons les outils pour la médecine fondée sur l’information et le projet de Sainte-Justine est en plein dans ce domaine; on ne peut pas avoir une meilleure synergie. »