Hydro-Québec veut inciter l’établissement de centres de stockage de données mondiaux au Québec en misant sur la renouvelabilité et sur le prix de son hydroélectricité.
En conférence dans le cadre de l’événement DatacenterDynamics Converged, qui a eu lieu à Montréal le 15 mai dernier, le délégué commercial principal chez Hydro-Québec, Eric Lafrance, a expliqué que la société d’État pourrait profiter de la hausse de la demande mondiale en stockage de données qui est générée par l’utilisation de nouvelles technologies.
Selon Eric Lafrance, les évolutions interdépendantes de l’informatique en nuage, des réseaux sociaux, des appareils mobiles, de la télévision et du jeu en ligne, tout comme les évolutions du virage numérique des entreprises et des commerces de détail vers le commerce électronique, la fidélisation, le marketing direct et les logiciels loués à la pièce, ont contribué en 2013 à la création planétaire de 4 zettaoctets d’information [NDLR 1 zettaoctet = 909,4 millions de téraoctets).
Le stockage requis pour la conservation et l’analyse de ces données inciterait ensuite des entreprises technologiques, comme Supernap, Microsoft, Nap of the Americas, Facebook, Google et IBM, à ouvrir des centres géants de stockage à haute consommation d’électricité. Cette électricité est produite au niveau mondial à 80 % par des centrales nucléaires ou thermiques.
Selon Eric Lafrance, quand ces mégacentres de données ne sont pas branchés à des réseaux d’électricité produit à partir de sources d’énergie renouvelable, comme l’eau, ils participent à la hausse de la production d’émissions de gaz à effet de serre qui sont liées à la production d’électricité, ainsi qu’à un réchauffement climatique planétaire qui est déjà évalué à 1,1 degré Celsius d’ici 2100 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Eric Lafrance a précisé que les centres de données consomment 3 % de toute la production mondiale d’électricité et que 40 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales proviennent de la production d’électricité, selon des informations de l’Institut Uptime et du Conseil mondial de l’énergie.
À son avis donc, « la meilleure solution pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre est d’installer des centres de données aux endroits où il y a des énergies renouvelables », comme au Québec, entre autres.
Le délégué commercial principal a ajouté que le Québec a une capacité d’électricité propre disponible de 43 892 mégawatts à un tarif plus que concurrentiel par rapport à ses concurrents voisins, et que son réseau est fiable, car il est isolé des pannes qui peuvent survenir sur des réseaux voisins. « Nous avons tout ce qu’il faut pour tirer avantage », a conclu M. Lafrance.